Mabatim – Serge Siksik
L’Europe adore ses musées de cendres. Elle s’incline devant Auschwitz, mais détourne le regard de Jérusalem. Elle glorifie les Juifs morts, mais méprise les Juifs vivants. Elle pleure sur les victimes, mais accuse l’État juif de défendre son existence. Larmes hypocrites, vertu frelatée.
Pourquoi ?
Parce que l’universalisme européen est une trahison. Il fut enfanté dans les salons des Lumières qui, derrière l’encens de la raison, ont fabriqué un instrument d’exclusion.
Les maîtres trompeurs de la civilisation
Voltaire, idole des manuels scolaires, présenté comme l’incarnation de la raison, préconisait la nécessité de penser la liberté dans l’horizon de l’amour et de l’humanité.
Les principes qu’il défendait pour tous étaient balayés pour ceux dont il disait :
« Les Juifs sont un peuple ignorant et barbare, avare et orgueilleux. »
Ou encore :
« Déprépucés et gueux, infâmes, lépreux, pouilleux, puants, ramas de brigands tombés sous le fer des Romains et vendus dans les marchés des villes romaines, chaque tête juive étant évaluée au prix d’un porc, animal moins impur que cette nation même ».
L’antisémitisme est l’une des très rares erreurs chrétiennes que pardonne Voltaire : « Ils furent punis, mais moins qu’ils ne le méritaient, puisqu’ils subsistent encore » !
Voilà donc le prétendu père spirituel de l’universalisme moderne, érigé en idole par l’école républicaine, qui le vénère sans honte et sans mémoire.
Derrière ses maximes sucrées sur la tolérance, Voltaire dissimulait un antisémitisme cru, obsessionnel, presque pornographique dans ses mots.
– C’est pourtant ce masque fêlé que Macron brandit dans ses discours, lorsqu’il invoque la liberté d’expression et l’« esprit français ».
– Hollande, avant lui, avait déjà élevé Voltaire au rang de totem républicain, comme s’il incarnait la pensée libre.
– Quant à Mélenchon – celui dont Macron partage chaque jour davantage les accents – lui aussi se réclame des Lumières et ne dédaigne pas convoquer Voltaire, même s’il lui préfère Rousseau ou Robespierre.
Ainsi, de Macron à Mélenchon en passant par Hollande, la République continue d’encenser un faux prophète dont la haine des Juifs fut l’une des obsessions les plus constantes.
Rousseau n’était pas plus charitable : il proposait l’égalité… mais à condition que les Juifs cessent d’être Juifs. En d’autres termes : « Vous serez libres, mais seulement si vous disparaissez. »
Certes, toutes les Lumières ne sombrèrent pas dans cette haine.
Montesquieu ou Diderot n’ont pas exprimé les mêmes obsessions. Mais c’est Voltaire qu’on canonise, Rousseau qu’on invoque, et ce sont eux qui ont marqué l’école républicaine.
Ils ont construit la logique perverse d’une émancipation conditionnelle : l’
Hier, l’émancipation signifiait : vivre en se reniant.
Aujourd’hui encore, c’est le même marché de dupes : pleurez vos morts, mais n’osez pas être souverains.
Mais nous savons : sans Sinaï, pas de Loi. Sans Jérusalem, pas de justice.
Sans Israël, pas d’humanité.
Levinas l’a dit avec une précision chirurgicale : « L’universel qui n’accueille pas la singularité est violence. »
Le poison recyclé : les héritiers de Voltaire prolifèrent aujourd’hui sous l’étiquette progressiste.
– Danièle Obono osa qualifier le Hamas de « mouvement de résistance ».
– Rima Hassan prône l’État binational, défend le « droit au retour » et justifie l’« action légitime » des égorgeurs du 7 octobre.
– Aymeric Caron, écologiste militant, n’a de cesse de décrire Israël comme un « État d’apartheid » et de légitimer la haine sous couvert d’humanisme.
– Raphaël Delogu, fidèle relais de cette ligne islamo-gauchiste, multiplie les tribunes contre le sionisme, réduisant l’histoire juive à une colonisation illégitime.
– Dominique Vidal, enfin, recycle la vieille rengaine : le sionisme serait un colonialisme.
– Jean-Luc Mélenchon accuse Israël de « génocide », mais n’a jamais condamné les pogromistes.
Tous rejouent la même partition : l’universel comme arme d’exclusion.
Mais Hannah Arendt l’avait vu : « Les droits de l’homme n’ont de sens que lorsqu’ils sont garantis par un peuple et un État. »
L’Histoire récente le confirme : l’Europe a libéré les camps, mais elle n’a pas levé le petit doigt pour empêcher les guerres d’anéantissement de 1948, 1967 ou 1973. Elle pleure les morts, mais elle conteste le droit de vivre.
C’est exactement ce qu’on refuse aux Juifs : le droit à un État qui les protège.
2026 : la République en péril
Les élections municipales approchent et elles ne sont pas une formalité locale : elles engagent notre avenir quotidien. Chaque conseil municipal élu façonne le visage de nos villes et villages pour des années. Et il faut le dire sans détour : plus le parti LFI et ses alliés communautaristes progresseront, plus les conseillers municipaux musulmans occuperont des sièges.
Ce n’est pas une hypothèse théorique, c’est une réalité déjà perceptible dans certaines communes : piscines adaptées, menus imposés dans les cantines, refus d’appliquer certaines règles de laïcité, subventions orientées vers des associations douteuses. Ce n’est pas de la science-fiction : c’est déjà observable, ici et maintenant.
Petit à petit, ce n’est plus seulement la mairie qui change, c’est la rue, la boucherie, l’école, bref, la vie de tous les jours.
Et demain ?
– demain ce sont les fêtes chrétiennes ou juives qui seront contestées,
– demain ce sont les fêtes nationales qui seront rejetées au nom d’un « autre calendrier »,
– demain ce sera la pression pour imposer les règles de la charia dans nos quartiers.
Il suffit d’un basculement électoral dans quelques dizaines de communes pour que ce qui n’était qu’un signe devienne une norme.
Ne pas voter, c’est laisser les autres décider.
Ne pas se déplacer, c’est tendre les clés de votre mairie à ceux qui rêvent de la transformer en bastion idéologique.
Les municipales sont l’échelon le plus concret du pouvoir : logement, écoles, associations, subventions, culture, sécurité.
Si LFI et ses relais islamistes prennent les commandes, ce n’est pas seulement une couleur politique qui change, c’est le mode de vie de vos enfants qui sera bouleversé.
Le 7 octobre nous a montré où mène l’inattention. N’attendons pas d’être mis devant le fait accompli. Allons voter massivement pour faire barrage. C’est aujourd’hui que nous écrivons le futur de nos villes.
Saint-Denis en est déjà l’emblème : sa basilique, nécropole royale de la monarchie française où reposent les Mérovingiens, les Carolingiens, les Capétiens, les Valois et les Bourbons, incarne une continuité dynastique sans équivalent en Europe. C’est la dynastie capétienne qui, dès la fin du Xᵉ siècle, affermit ce lieu comme panthéon monarchique, avec l’inhumation d’Hugues Capet en 996. La basilique devint non seulement le tombeau des rois, mais aussi le témoin solennel de la sacralité de la royauté française.
Or, paradoxe saisissant de l’Histoire, ce lieu chargé de mémoire et de gloire est aujourd’hui entouré d’un paysage humain et social qui n’a plus rien à voir avec la francité.
La crypte des rois de France, cœur battant de la monarchie et du sacré, se trouve désormais enclavée dans un territoire conquis par l’islamisme, au sein d’une population qui n’est plus française que par ses papiers d’état civil, tant elle est façonnée par le grand remplacement culturel et religieux.
L’héritage millénaire des souverains semble étouffé par l’étrangeté environnante.
C’est toute la tragédie d’une nation qui vénère les tombeaux de ses rois mais se détourne de l’avenir de son propre peuple.
La République, aveugle, s’en félicite au nom de la « diversité ».
Claude Lefort avait prévenu : « L’universel peut se figer en dogme et devenir instrument d’exclusion. »
Nous y sommes : un universalisme figé, qui au nom de l’égalité efface la singularité juive, nie les racines françaises, et prépare l’exclusion politique et spirituelle.
Ceux qui éclairent au milieu des ténèbres
Face à ce naufrage, quelques voix disent encore la vérité.
– Michel Onfray, affirme : « Israël est légitime. Quiconque conteste son existence nie l’histoire, nie le droit, nie l’évidence. »
– Ivan Rioufol : « Israël incarne la résistance d’une civilisation qui refuse de mourir. Le soutenir, c’est refuser notre propre capitulation.
– Pascal Bruckner : « Israël est aujourd’hui l’avant-poste de l’Occident démocratique au milieu d’un océan de dictatures. Le lâcher, c’est nous condamner nous-mêmes.
– Philippe Val : « Ce que l’on reproche à Israël, ce n’est pas d’exister, mais d’exister en tant qu’État juif et démocratique. »
– Même Chateaubriand, pèlerin de Jérusalem, reconnaissait la fidélité du peuple juif à travers les siècles, comme une énigme sacrée que l’Europe ferait mieux d’honorer que de nier.
Voilà la ligne de partage :
– d’un côté Voltaire et ses héritiers, adulés mais haineux ;
– de l’autre Levinas, Onfray, Rioufol, Bruckner, Val – et quelques voix courageuses – qui disent l’évidence : Israël n’est pas une anomalie coloniale, mais le peuple revenu sur sa terre, porteur d’une éthique que les idéologues détestent.
Le verdict
– Si les Juifs quittent l’Europe, ce sera la faute des héritiers de Voltaire.
– Ce sera la faute des élites qui préfèrent l’idéologie au réel, la rhétorique à la justice.
– Ce sera la conséquence d’un universalisme falsifié, instrumentalisé pour ressusciter la vieille haine sous un vocabulaire neuf.
La vérité est limpide : sans Israël, l’Occident perd son âme. L’Europe perd ses Lumières. Le monde perd son avenir.
• Assez de commémorations hypocrites.
• Assez de larmes pour mieux accuser les vivants.
• Assez des élites qui maquillent la haine en vertu.
L’Europe doit choisir : Voltaire ou Jérusalem.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : Jérusalem n’est pas l’affaire des Juifs seuls. C’est l’affaire de tous les hommes libres. Celui qui nie Israël nie aussi Athènes, Rome et Paris. Celui qui efface Jérusalem efface l’Europe elle-même.
Celui qui nie Israël se nie lui-même.
Celui qui accuse les Juifs signe sa propre condamnation.