Les signes d’anarchie dans la bande de Gaza se multiplient

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Palestinians inspect the damage following an Israeli airstrike on the El-Remal aera in Gaza City on October 9, 2023. Israel continued to battle Hamas fighters on October 10 and massed tens of thousands of troops and heavy armour around the Gaza Strip after vowing a massive blow over the Palestinian militants' surprise attack. Photo by Naaman Omar apaimages
Les frappes israéliennes ont ciblé plusieurs points névralgiques, notamment les abords des hôpitaux Al-Auda et indonésien dans le nord de Gaza, ainsi que les secteurs d’Al-Mawasi – où de nombreux déplacés s’étaient réfugiés –, Khan Younès, Beit Lahia et Deir al-Balah. Les dégâts matériels sont considérables, et les images relayées depuis le terrain témoignent d’un niveau de destruction rarement atteint depuis le début du conflit.

Parallèlement à ces attaques, les signes de désorganisation interne se multiplient dans la bande de Gaza. Des scènes de pillage, notamment de sacs de farine dans un entrepôt proche de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa, illustrent le chaos croissant. L’autorité du Hamas semble de plus en plus contestée dans certaines zones, à mesure que les infrastructures s’effondrent.

Sur le plan humanitaire, les déplacements de population s’intensifient. Selon des observateurs, environ 3 000 habitants auraient fui le nord de la bande, notamment les secteurs de Beit Lahia et Beit Hanoun. Des mouvements similaires sont enregistrés à Khan Younès et al-Qarara. Le Hamas affirme de son côté que plus de 300 000 personnes ont été déplacées en 48 heures, et qu’environ 1 000 maisons ont été détruites.

 

Un autre sujet fait débat dans l’enclave : une initiative, attribuée au président américain Donald Trump et relayée par NBC, visant à réinstaller jusqu’à un million de Gazaouis en Libye. Si cette proposition n’a pas été confirmée officiellement, elle a suscité des réactions fortes. « Mes documents sont prêts, j’attends qu’on ouvre le passage », a déclaré un habitant. Un autre a résumé le sentiment général : « Nous sommes tous prêts à partir. »

Le nom même de l’opération militaire – Chars de Gédéon – alimente le discours local. Certains habitants affirment que « l’opération a commencé le 7 octobre » et que l’offensive actuelle n’est qu’un prolongement d’une phase ultime visant à « vider Gaza ». Des critiques virulentes sont également formulées à l’encontre de la progression israélienne, notamment à Jabalia et Beit Lahia, où la pression militaire est particulièrement intense.

Pendant ce temps, les négociations autour d’un éventuel accord de cessez-le-feu sont dans l’impasse. Des sources proches du Hamas affirment que malgré des contacts en cours, aucune avancée significative n’a été réalisée. Elles accusent Israël de chercher à gagner du temps et de se dérober à toute forme d’engagement clair. Le Hamas se dit cependant ouvert à poursuivre les discussions, sans condition préalable.

 

Selon un haut responsable du mouvement palestinien, la clé réside désormais dans l’obtention de garanties américaines. « Nous n’acceptons pas de renoncer à la carte des otages sans assurance d’un arrêt des hostilités », a-t-il affirmé, précisant que la confiance envers Israël est nulle. Le Hamas exige un engagement ferme des États-Unis garantissant la fin des combats et le retrait israélien de Gaza.

Des sources diplomatiques confirment que les médiateurs arabes ont encouragé le Hamas à adopter une posture plus souple, notamment en raison de la dégradation rapide de la situation humanitaire. Washington aurait offert des garanties verbales, jugées insuffisantes par le mouvement islamiste. Néanmoins, certains signes d’ouverture sont apparus du côté du Hamas, notamment sur des sujets tels que le désarmement partiel, la gouvernance future du territoire et les conditions de sécurité.

Selon plusieurs analystes, le regain de violence serait également lié à la volonté du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou d’accentuer la pression sur le Hamas afin d’obtenir une libération des otages sans engagement réciproque sur un cessez-le-feu durable. Ce que rejettent catégoriquement les factions palestiniennes.

 

Jforum.fr

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