L’Europe adore les islamistes, et, eux, haïssent l’Europe

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Alors que les projets d’attaques se sont multipliés l’an dernier, les États membres s’inquiètent de la jeunesse des suspects et de l’impact de l’IA, selon le dernier rapport d’Europol.

Cela n’empêche pas la France d’importer de Gaza des nazis, des antisémites, et des islamistes du Hamas, en coopération étroite avec l’autorité palestinienne et le concours actif du Hamas.

Une menace djihadiste toujours présente et prépondérante, un rajeunissement inquiétant des suspects (près d’un tiers a moins de 20 ans), une utilisation massive des nouvelles technologies par les propagandistes terroristes de toutes tendances… Le tableau dressé le mois dernier par le rapport annuel d’Europol, l’agence européenne de lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme, est plutôt sombre. Et sa directrice exécutive, la Belge Catherine De Bolle, souligne que « le terrorisme et l’extrémisme violent sont des priorités absolues ». L’an dernier, 58 attaques terroristes, toutes idéologies confondues, ont été signalées par 14 pays de l’Union : 34 attentats, 5 tentatives et 19 projets d’attentat déjoués.

Sur ce total, et comme c’est le cas depuis des années, le terrorisme islamiste domine. On a ainsi compté 24 projets criminels djihadistes (6 attentats et 18 projets déjoués) en 2024 contre 14 en 2023 et 6 en 2022. Le rapport, réalisé à partir d’informations fournies par les États membres et d’autres partenaires d’Europol, souligne par ailleurs que « les attaques terroristes djihadistes ont été les plus meurtrières » avec 5 personnes tuées et 18 blessées. Sur les 6 attentats menés à bien par les terroristes islamistes, 2 l’ont été en France (Le Mans en juillet et La Grande-Motte en août), 2 en Allemagne, 1 en Irlande et 1 aux Pays-Bas. Quant aux 18 projets d’attentat déjoués, 9 l’ont été en France, 4 en Allemagne, 3 en Autriche, 1 en Belgique et 1 en Espagne.

L’offensive djihadiste ne cesse donc pas. « En 2024, relèvent ainsi les experts d’Europol, plusieurs campagnes de propagande coordonnées ont menacé de grands événements, visant à inciter les partisans à commettre des attaques, à gagner en visibilité et à attirer des soutiens ». Plusieurs complots déjoués ont visé des événements de masse comme les JO de Paris, l’Euro de football en Allemagne ou un concert à Vienne.

Proximité avec l’État islamique

« La tendance des très jeunes individus impliqués dans des enquêtes liées au terrorisme djihadiste s’est poursuivie », indique le texte. Avec des groupes de mineurs en contact sur les réseaux. La plupart affichaient leur proximité avec l’État islamique « mais semblaient rester largement à l’écart des mouvements djihadistes établis et avaient une connaissance limitée de l’idéologie djihadiste ».

Enfin, les propagandistes d’al-Qaida et de Daech ont « continué d’exploiter les événements à Gaza tout au long de l’année 2024, dans le but d’inciter à des attaques et d’intensifier la violence, en particulier contre des cibles israéliennes et juives ». Europol note « qu’une campagne de l’EI intitulée “Tuez-les où que vous les trouviez” a été mentionnée dans les revendications pour des attaques menées par diverses branches de l’EI tout au long de l’année ». Sur la Syrie, l’agence cite notamment « des informations faisant état (de djihadistes) exprimant leur volonté de se rendre dans la région ».

Au-delà de cette marée islamiste persistante, le texte n’oublie pas les terroristes d’autres obédiences. En 2024, 21 projets ont été fomentés par les mouvances d’ultragauche (dont 18 en Italie et 3 en Grèce). On compte une seule attaque d’ultradroite (une tentative d’incendie d’un centre islamique en Lombardie) mais la mouvance est en seconde position pour les interpellations (47 contre 28 suspects d’ultragauche ou encore 27 « ethnonationalistes ou séparatistes »). Enfin quatre attaques « ethnonationalistes et séparatistes » ont été recensées et huit autres classées comme « autres formes non spécifiées de terrorisme ou d’extrémisme violent » (groupes antigouvernementaux, antisystème et anti-institutionnels mais aussi suspects soupçonnés d’agir pour le compte de services de renseignements étrangers).

Idéologie, récits sataniques et accélérationnisme apocalyptique

Concernant la mouvance d’ultradroite, Europol détaille une menace caractérisée par « un mélange de réseaux en ligne transnationaux, d’acteurs isolés (bien que souvent inspirés ou guidés par les réseaux en ligne) et de quelques groupes hors ligne structurés ». « Le très jeune âge de certains des suspects » inquiète particulièrement les services antiterroristes. Sur la toile, les experts constatent que « les idées accélérationnistes étaient toujours à l’avant-garde, associées à l’engagement croissant très préoccupant d’extrémistes violents (d’ultradroite) actifs au sein de communautés occultistes et sataniques en ligne, connues sous le nom de réseaux “764” ou “Com” ». Avec un mélange explosif d’idéologie, de récits sataniques et d’un accélérationnisme apocalyptique.

Côté terrorisme d’ultragauche, les membres de la mouvance entretiennent également « un réseau international bien établi, voyageant fréquemment à travers l’Union européenne pour participer à des manifestations, des mobilisations internationales et des actions de solidarité ». La propagande fait feu de tout bois : « solidarité avec le peuple palestinien, la cause kurde, la situation au Liban », thèmes migratoires, environnementaux, climatiques, hostilité à l’Otan, à la zone euro, aux forces de l’ordre. Le rapport note le développement de « campagnes de “doxing” (divulgation de données personnelles) », véritable délation à des fins de ciblage visant des membres des forces de l’ordre ou des opposants politiques.

L’utilisation de l’intelligence artificielle générative pour créer et diffuser de la propagande a atteint des niveaux sans précédent

Rapport Interpol

Enfin ces tendances sont encore plus préoccupantes à la lumière d’une « utilisation de l’intelligence artificielle générative pour créer et diffuser de la propagande et des discours de haine (qui) a atteint des niveaux sans précédent, en particulier (dans la mouvance d’ultradroite) ». Un écosystème numérique de la terreur prospère ainsi en alliant l’IA, les plateformes de communication cryptées et les communautés en ligne à l’idéologie parfois confuse, incitant à la violence et dont certains membres sont âgés de 8 à 17 ans. Sur fond de problèmes de santé mentale, d’isolement social et de dépendance numérique, les mineurs sont en effet, avec les personnes souffrant de troubles psychologiques, des cibles de premier choix.

Face à ces défis, l’Autrichien Magnus Brunner, commissaire européen aux Affaires intérieures et aux Migrations, se veut « particulièrement vigilant face à la radicalisation des jeunes et à l’exploitation des plateformes en ligne par les terroristes et les extrémistes » et annonce pour 2025 « un nouveau programme de lutte contre le terrorisme, adapté aux défis d’aujourd’hui » et un renforcement de la coopération « avec le voisinage de l’UE ».

Le Figaro

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