Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré ce soir que Téhéran ne renoncerait pas à son droit d’enrichir de l’uranium, en réaction aux propos de l’envoyé spécial américain Steve Witkoff ce week-end, selon lesquels les États-Unis n’autoriseraient pas l’enrichissement d’uranium sur le sol iranien.
JDN – Baroukh Shapira
Araghchi a affirmé : « Si le but des négociations est de priver l’Iran de ses droits nucléaires ou d’imposer d’autres exigences déraisonnables, alors l’Iran ne cédera en aucun cas. »
Il a ajouté que l’Iran insiste sur son droit à développer une énergie nucléaire à des fins pacifiques, y compris l’enrichissement de l’uranium.
Cette déclaration intervient à quelques jours des pourparlers prévus entre l’Iran et les États-Unis, qui doivent se tenir ce dimanche à Rome. Les tensions entre les deux pays ont atteint un sommet après l’exigence de l’administration Trump de mettre fin entièrement à l’enrichissement d’uranium par l’Iran.
Steve Witkoff, l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, a déclaré ce week-end :
« Les États-Unis n’autoriseront en aucun cas l’Iran à enrichir de l’uranium sur son territoire, à aucun niveau. » Il a souligné qu’il s’agit d’une position claire et ferme de l’administration américaine dans les discussions.
Witkoff, récemment nommé en tant qu’envoyé spécial pour les négociations avec l’Iran, travaille en coordination avec Michael Anton, directeur de la planification stratégique au Département d’État, chargé de diriger l’équipe technique lors des pourparlers.
Parallèlement, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a vivement attaqué Israël lors d’un discours prononcé à l’occasion de la Fête du travail. Il a affirmé : « On ne peut garder le silence face aux crimes commis par Israël à Gaza et en Palestine. » Il a appelé la communauté internationale à agir contre Israël et ses soutiens, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni. Khamenei a souligné que « la lutte contre le sionisme est un devoir moral et religieux », exhortant les pays musulmans à rompre leurs relations avec Israël.
En Israël, les autorités suivent de près l’évolution des négociations entre les États-Unis et l’Iran. Des responsables à Jérusalem ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité que Washington « cède à la pression iranienne » et autorise un certain niveau d’enrichissement d’uranium, ce qui permettrait à Téhéran de continuer à progresser vers l’arme nucléaire.
« Nous observons des signes préoccupants d’une volonté américaine de compromis », a déclaré hier un haut responsable de la sécurité israélienne. « Israël ne pourra pas accepter un accord qui permette à l’Iran de poursuivre son programme nucléaire, à quelque niveau que ce soit. »
Un haut responsable américain a déclaré en début de semaine que si les négociations n’avançaient pas de manière satisfaisante, les États-Unis envisageraient de remettre « l’option militaire » sur la table.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a réaffirmé à plusieurs reprises ces derniers mois qu’Israël se réserve le droit de réagir.