L’ONU complice du Hamas

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Gaza : un cofondateur de Médecins du monde accuse l’humanitaire d’être complice du Hamas

Dans une prise de parole directe et sans concession, le Dr Richard Rossin, chirurgien orthopédiste et cofondateur de Médecins du monde, a mis en cause plusieurs acteurs majeurs de l’aide humanitaire opérant à Gaza. Invité jeudi soir sur la chaîne i24NEWS, il a dénoncé ce qu’il considère comme une compromission grave de la part d’organisations censées rester neutres dans les conflits, en particulier vis-à-vis du Hamas.

Selon lui, la situation actuelle marque une rupture historique dans la manière dont l’aide humanitaire est déployée. Il s’agit, d’après ses propos, de la première fois qu’un État en guerre apporte une assistance matérielle directe à une entité ennemie, alors même que cette dernière est engagée dans un conflit armé avec lui.

 

L’ONU dans le viseur
La critique la plus sévère de Richard Rossin vise l’Organisation des Nations unies, et en particulier l’UNRWA, l’agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens. Il accuse clairement l’ONU d’avoir fermé les yeux – voire facilité – certaines activités du Hamas, notamment en permettant l’implantation de centres de commandement ou de tunnels sous ses infrastructures.

Ces accusations interviennent après plusieurs révélations concernant l’utilisation d’écoles ou d’hôpitaux comme points stratégiques par des groupes armés, ce qui viole les principes mêmes du droit humanitaire international. Le Dr Rossin va plus loin en suggérant que cette complicité ne serait pas accidentelle, mais résulterait d’une proximité idéologique ou politique entre certains personnels sur le terrain et les structures du Hamas.

Les ONG aussi pointées du doigt
Richard Rossin ne limite pas ses critiques à l’ONU. Il s’en prend aussi aux grandes ONG internationales, et notamment à Médecins sans frontières (MSF), organisation avec laquelle il a lui-même été étroitement lié. Il cite un rapport interne mentionnant des employés de MSF occupant également des fonctions au sein du Hamas, ce qui, selon lui, constitue une violation grave des principes de neutralité.

Il rappelle également l’affaire controversée de l’hôpital Al-Shifa. Dans les premières heures qui ont suivi une explosion meurtrière survenue dans l’enceinte du complexe médical, MSF avait accusé Israël d’un bombardement massif, avançant un bilan de plusieurs centaines de morts. Par la suite, ces affirmations ont été remises en cause, voire démenties, suscitant la question : l’ONG était-elle effectivement présente sur place, ou a-t-elle relayé des informations non vérifiées ?

 

Une dérive historique de l’humanitaire
Pour appuyer ses propos, Rossin établit un parallèle historique troublant. Il évoque l’attitude de la Croix-Rouge internationale durant la Seconde Guerre mondiale, notamment dans les camps de concentration comme Treblinka ou Birkenau, où les représentants de l’organisation ont affirmé ne jamais avoir vu de preuve tangible de massacres. Une attitude qui, selon lui, reflète une incapacité chronique de certaines structures humanitaires à dénoncer l’inacceptable, souvent par peur de perdre l’accès au terrain ou par pression politique.

Ce qu’il dénonce aujourd’hui, c’est une forme d’« humanitaire militant », où l’aide devient un instrument de pouvoir ou d’idéologie, et où la neutralité affichée masque des compromissions profondes. Il parle d’un « humani-terre », concept forgé pour désigner un humanitaire qui, au lieu de protéger les victimes, sert parfois les intérêts des agresseurs.

Une alternative privée saluée

Face à ces dérives, Rossin salue la mise en place récente d’un système de distribution d’aide par une entreprise privée, contournant les circuits traditionnels gérés par les ONG ou les agences onusiennes. Ce nouveau modèle, selon lui, permettrait de limiter les détournements, les pillages – récemment admis même par l’ONU – et les instrumentalisations politiques de l’aide.

En effet, plusieurs convois humanitaires ont été interceptés ou volés à Gaza, souvent par des milices affiliées au Hamas, empêchant l’aide d’atteindre les civils pour lesquels elle est destinée. Pour Rossin, l’aveu récent de ces détournements par les Nations unies constitue un tournant qui devrait conduire à une réévaluation complète de la gestion de l’aide dans les zones de conflit.

Une parole rare, mais dérangeante
La voix du Dr Richard Rossin tranche avec la communication habituelle des milieux humanitaires. En tant que cofondateur de Médecins du monde et ancien haut cadre de MSF, son point de vue est difficile à balayer d’un revers de main. Il invite à une réflexion plus profonde sur le rôle des ONG dans les conflits modernes, sur leurs choix opérationnels, et surtout sur leur capacité réelle à demeurer impartiales.

Dans un contexte où l’opinion publique est profondément divisée sur la guerre à Gaza, son analyse – même controversée – pose des questions de fond : jusqu’où l’aide humanitaire peut-elle aller sans devenir l’otage d’agendas politiques ou idéologiques ? Et comment garantir, dans les zones les plus sensibles, que ceux qui disent défendre les droits humains ne participent pas, involontairement ou non, à des logiques de guerre ?

 

Jforum.fr

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