Macron : « J’ai été offensé par Bibi ; il faut envisager des sanctions contre Israël »

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Alors qu’en Israël on le perçoit comme ayant choisi le camp palestinien, le président français a accepté de s’exprimer dans les médias israéliens – et a déclaré ne pas exclure des sanctions économiques contre nous. Il a également confié avoir été blessé par le Premier ministre : « Je pense que c’est une énorme erreur de la part de votre Premier ministre ». • Extraits de l’interview

Be’hadré ‘Harédim

Les relations entre Israël et la France se sont fortement dégradées ces derniers mois, avec la position du président Emmanuel Macron en faveur des Palestiniens et son soutien à la création d’un État pour eux, de manière unilatérale.

Macron, également soumis à une pression intérieure venant de sa population musulmane, a donné une interview aux médias israéliens, cherchant à présenter sa position au public en Israël – tout en ne cachant pas son opposition manifeste à la guerre à Gaza, qui se poursuit après le massacre de Sim’hath Tora.

« Nous reconnaissons le droit d’Israël à se défendre, mais quand Israël a commencé à mener une sorte de guerre permanente à Gaza, nous avons exprimé notre désaccord », a-t-il déclaré à Hadashot 12. « Je dois dire qu’il s’agit d’un échec, car aujourd’hui il y a le même nombre de combattants du Hamas qu’il y a deux ans. Deuxième point : vous causez tellement de morts et de victimes civiles ».

Il a expliqué sa méthode de soutien à la création d’un État palestinien au cœur d’Israël : « Mon point est d’abord de dire : la reconnaissance d’un État palestinien est le meilleur moyen d’isoler le Hamas ». Selon lui, il est important que cela se produise rapidement, car « après le vote en faveur de la reprise des implantations en Cisjordanie, et parce que je pense que c’est probablement la dernière minute avant que la solution à deux États ne devienne totalement impossible ».

Interrogé sur son soutien à d’éventuelles sanctions économiques contre Israël, Macron a répondu : « Je pense que si l’opération dans la ville de Gaza se poursuit par décision du gouvernement, c’est assurément un débat que nous devrons mener. À mes yeux, c’est une erreur grave, totalement inacceptable, et qui ne correspond pas au droit international. Je ne suis pas favorable à un double standard. Vous avez eu tant de réussites, maintenant il faut ouvrir une nouvelle étape ».

« Maintenant, après cette nouvelle étape à Gaza, qui est une erreur grave, il est clair qu’un nouveau débat va s’ouvrir en Europe sur l’imposition de sanctions – d’abord des sanctions ciblées contre des personnalités clés qui soutiennent les implantations et autres, mais aussi bien sûr une relance du dialogue avec Israël pour dire : ‘Nous ne pouvons pas rester passifs’ », a-t-il ajouté.

« Je suis à 0 % d’accord avec vous quand votre gouvernement dit que la réponse est de planifier de nouvelles implantations en Cisjordanie ou de déraciner des populations à Gaza », a-t-il déclaré, marquant son opposition aux décisions du gouvernement israélien et aux actions de Tsahal visant à vaincre le Hamas.

Le président français a également réagi à une lettre de Netanyahou lui reprochant que son soutien à un État palestinien encourage l’antisémitisme : « Tout d’abord, j’ai été offensé. Et je pense que c’est une énorme erreur de la part de votre Premier ministre, car il légitime l’antisémitisme, il le fait reposer sur mes épaules, car c’était probablement son intention. Mais il n’y a aucune justification à l’antisémitisme – ni la reconnaissance [d’un État palestinien], qui n’a aucun lien avec cela, ni rien d’autre ».

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