Depuis quelques temps, des groupes de jeunes orthodoxes manifestent dans les rues du pays en Terre sainte. Que veulent-ils ?
Un accord datant d’il y a plus d’un an voulait que les jeunes orthodoxes aient droit à un sursis, mais mettait une limite au contingent des jeunes que l’Etat acceptait de laisser dans les Yechivoth. Au-delà de cette quantité de jeunes, les Yechivoth devraient être obligées de diriger les jeunes vers les centres de recrutement de l’armée.
Deux sortes de conduites sont observées dans les Yechivoth : l’écrasante majorité d’entre elles continuent à envoyer tous leurs jeunes demander un sursis, qui leur est accordé sans problème. Il est vrai que quand ils se rendent dans les centres de circonscription, une pression peut être faite sur eux de se rendre sous les drapeaux, plus qu’auparavant, et que même un responsable de l’enrôlement des orthodoxes a été mis en place, mais les résultats sont mineurs. D’un autre côté, ce sont surtout des jeunes venant de l’étranger qui peuvent souffrir du durcissement de l’establishment dans ce domaine, et leur méconnaissance de leurs droits, ou leur manque de préparation au fait qu’ils peuvent se présenter comme objecteurs de conscience, tout cela fait qu’ils peuvent être facilement pris à l’armée (souvent du reste ils en sont fort aise…).
D’un autre côté, le groupe de ‘Ets, qui suit les consignes du rav Chemouel Auerbach, mais qui englobe également une partie de la Yechivath Ponievezh et celle de Grodna d’Ashdod, considère que l’exigence émanant de l’Etat de limiter les jeunes ayant droit à un sursis n’est pas acceptable : ces jeunes ne se présentent pas aux centres de recrutement, et quand il arrive qu’ils soient pris par la police militaire, leur emprisonnement est suivi de grandes manifestations… En général, l’armée finit par les libérer, et, visiblement, par leur accorder un sursis ou une dispense. Que peut-elle faire avec de tels jeunes ? Rien.
Du reste, c’est pourquoi l’autre groupe refuse ces manifestations, arguant qu’aucun jeune ne sera pris contre son gré, car finalement aucune armée au monde ne peut forcer des jeunes à venir effectuer un service militaire contre leur propre volonté. Ceci est la réalité en effet : aucune jeune n’a été jusqu’à présent pris de force à l’armée, et cela ne peut pas non plus être le cas à l’avenir.
Dans tout cela, la cour suprême israélienne, à son habitude, a proclamé que la loi concernant la dispense d’enrôlement des jeunes orthodoxes n’était pas égalitaire, car elle faisait une différence entre les gens. Ceci fait donc que les accords actuellement en place ne sont plus valables, de toutes manières, et c’est l’un des sujets brûlants que la Knesset va devoir résoudre cet hiver.
Bien entendu, cette décision de la cour suprême est aberrante, puisque l’establishment lui-même accepte que les jeunes arabes soient dispensés du service, et que de toutes manières, la plupart des jeunes ne sont pas pris dans des unités réellement utiles pour défendre le pays (au contraire, il est de notoriété publique que le chômage est grand à l’armée, et des voix s’élèvent pour ne conserver qu’une armée professionnelle, d’autant plus que, de nos jours, il faut préparer longuement les soldats à utiliser leurs armes et autres, de sorte qu’en un cours service militaire, même de trois ans, le temps n’est pas assez long pour les former et pour profiter de leurs connaissances).
Ces manifestations sont très sérieusement critiquées par la plupart des grands rabbanim, d’autant plus qu’il y a eu divers débordements inacceptables (envers le rav Rosen en particulier), mais le groupe du rav Auerbach continue à se conduire ainsi, d’autant plus que la police comprend que ces manifestants sont souvent des insoumis, et se livre de plus en plus à des inspections auprès des jeunes qu’elle interpelle, et les jette en prison, ce qui entraine de nouvelles manifestations…
Est-ce que les députés orthodoxes vont être en mesure de fournir une loi plus intelligente que la précédente, sans ces limites effectivement assez choquantes ? Difficile à savoir, surtout que de nombreux dossiers délicats vont devoir être étudiés durant la séance qui s’ouvre actuellement à la Knesset. Toutefois, les dernières nouvelles, datant du premier jour de travail de la Knesset, veulent qu’un accord ait été signé entre les députés orthodoxes et le Premier Ministre, selon lequel ce sujet devrait être résolu dans le mois, non sans apporter de réels changements par rapport à la formule précédente de cette loi…
Comparer le fait que les arabes ne font pas l’armée et donc par corollaire les ‘harédi peuvent se permettre de ne pas la faire car ce n’est pas de l’inégalité, c’est un sacre bias de confirmation.
Si les arabes sont exempts d’armée, c’est que tout simplement sans armes ils sont déjà dangereux ; donc si on leur donne un M16 tout le monde sait évidemment les risques et je ne parle même pas de l’espionnage.
Les druzes le font, les chrétiens aussi, je ne vois aucune raison pour qu’il y ait une oligarchie en Israël qui ait des passe droits.
Il n y a ni justification civile pas plus que religieuse, juste une sale habitude…
Alors pour les rageux qui vont me poster des trucs du genre « ouais dans la Tora, il faut une partie du peuple qui continue a étudier », « l’armée les corrompt, ils vont regarder des filles », etc., je répondrai : « Seuls les jeunes sont concernés pendants 3 ans ce qui laisse une grande partie des religieux qui vont étudier (95% facilement) ».
Et pour l’argument « a l’armée on voit des filles », excusez-moi mais tout les religieux que je vois avec des iphones ça me parait largement plus dangereux de plus étudier cela sert à affronter le monde et non pas a s’en extraire.
En quelques phrases, exposer tout le problème ! Voici qui n’est pas facile.
1. L’argument concernant les arabes est destiné aux gens de gauche en Israël pour lesquels il n’y a pas de différence entre les gens, tout le monde est égal devant la loi. Eux, selon leurs errances, peuvent être gênés par cet argument, car pour eux, il doit y avoir égalité : or cela est impossible, donc admettez également qu’il y a impossibilité d’enrôler d’autres personnes également, id est les jeunes orthodoxes.
2. La raison pour laquelle le public orthodoxe refuse que ses jeunes aillent à l’armée est différent de ce qu’écrit là notre intervenant, même s’il n’a pas tort dans ce qu’il dit : en tout premier lieu, l’étude de la Tora ne peut pas s’accommoder d’autres études, ou d’autres occupations ! C’est une étude qui doit être effectuée en exclusivité – c’est ce que l’expérience prouve, et c’est ce que fait le peuple juif depuis de très longs siècles ! Il se peut que du temps du Rambam, les gens en avaient encore les capacités, mais qui avons-nous plus grand que le Beth Yossef qui écrit déjà en son temps qu’il nous faut, de nos jours (enfin, des siens déjà) changer cela, car nous n’en sommes plus capables.
Puis il est de notoriété publique que l’une des raisons de l’enrôlement obligatoire de tous repose sur la volonté d’éduquer la jeunesse au civisme et à l’amour du pays. Nous nous occupons de l’éducation de nos jeunes, et n’avons pas besoin d’une aide extérieure, qui, en plus, vise plus à leur faire quitter le monde de la Tora et de la pratique.
De fait, l’armée n’a pas besoin de tous ces jeunes, et le chômage réel en son sein est très important.
Enfin, une armée aussi moderne et aussi sophistiquée que la fameuse armée israélienne a besoin de gens formés durant quelques années dans les domaines de technique de pointe qu’elle utilise : un jeune, de 18 ans, qui de plus n’a fait qu’étudier la Tora et ne connait rien à la technique et aux sciences, ne pourra pas être très utile dans ses rangs.
Toutes ces considérations font que toute personne censée, et pas seulement celles qui émanent du public orthodoxe, comprend que la dispense accordée aux jeunes des Yechivoth est une réalité qui s’impose, et que vouloir la changer est une bêtise sans nom.
1- Les arabes c’est un cas à part, ils sont dangereux, après on va pas exempter d’armée ceux qui … simplement ne VEULENT pas la faire, il n y a pas de raison que certain Juifs soient privilégies par rapport à d autres non tjr pas d accord sur le fait que faire partie d une oligarchie donnes des privilèges.
2- « L’étude de la Tora ne peut pas s’accommoder d’autres études, ou d’autres occupations ! » bien drôle ce genre d affirmation gratuite sans même une source théologique ; en fait vous auriez du écrire en préambule : « A mon avis ! »
« Nous nous occupons de l’éducation de nos jeunes, et n’avons pas besoin d’une aide extérieure, qui, en plus, vise plus à leur faire quitter le monde de la Tora et de la pratique. » mais par contre vous demandez en PERMANENCE des aides financières extérieures, c’est bien mais il faut des fois donner un peu un retour.
« Enfin, une armée aussi moderne et aussi sophistiquée que la fameuse armée israélienne a besoin de gens formés durant quelques années dans les domaines de technique de pointe qu’elle utilise : un jeune, de 18 ans, qui de plus n’a fait qu’étudier la Tora et ne connait rien à la technique et aux sciences, ne pourra pas être très utile dans ses rangs. »
La formation de base c’est 3 mois pour tout le monde si je ne m’abuse donc je ne suis pas du tout d’accord sur ce point.
En Israël il y a 3 ans d’armée car : il en fait une pour lui, une autre pour le Juif qui fait des études d’avocat au USA et enfin une autre pour les ‘harédim.
Apres vu que vous êtes dans le milieu orthodoxe vous ne pouvez vous empêcher de rationaliser on ne sera pas d accord mais bon ce n’est pas grave. D.ieu gère son monde.
Pour mes sources les voici si cela intéresse :
(halakha 9 : « Tout celui qui prend la résolution en son cœur d’étudier la Torah sans subvenir parallèlement à ses besoins et qui compte sur la charité publique pour l’entretenir, profane le Nom de D. et entraîne les gens à mépriser la Torah. Il éteint également la lumière de la foi et cause un tort considérable à sa personne. »
Deutéronome chapitre 20
ect…
1. Notre lecteur a l’air d’ignorer l’existence de personnes qui sont objecteurs de conscience, ou simplement qui refusent de faire leur service militaire – et les statistiques sont là : il y a plus de non-religieux dans ce cas que de religieux…
Quant aux religieux (‘harédim), qu’il leur soit permis de penser que leur étude de la Tora a une importance également dans cet ensemble de mérites dont a besoin le peuple face à ses ennemis, afin que l’Eternel continue à faire des miracles en notre faveur.
2. Nous avons cité le Beth Yossef. Peut-être n’était-ce pas assez clair : le Rambam fixe qu’il faut conjuguer l’étude avec le travail, preuves à l’appui. Le Beth Yossef (ainsi que dans son commentaire sur le Rambam) rejette ces preuves, et finit par conclure : « De toutes manières, nous sommes à moment où il faut peut-être jeter à terre la Tora, pour permettre qu’elle se maintienne », autrement dit, de nos jours, vu la faiblesse des gens, il faut changer les critères et accepter une société dans laquelle les gens se consacrent totalement à l’étude de la Tora, et non point au travail. C’est ce qu’ont accepté tous les Sages depuis lors, et c’est ce que comprennent tous les dirigeants du peuple juif jusqu’à ce jour – y compris dans les Yechivoth du monde dati-leumi.
Nous aurions du dire : « A notre avis »… Nou, sérieux ?
3. Des aides extérieures… Franchement, nous ne payons pas des impôts, directs et indirects ? Il ne nous revient rien de la caisse publique ?
Puis, nous ne rendons rien au peuple d’Israël, en renforçant sa culture propre et en permettant la Grâce du Seigneur de nous accompagner ? D’où proviennent ces miracles patents qui nous accompagnent depuis 60 ans ? De ce qu’on profane le Chabbath à Tel Aviv ?
4. La formation aux appareillages et aux systèmes hypersophistiqués ne sont pas transmissibles en trois mois, désolé.
5. Trois ans d’armée pour les autres… C’est d’autant plus faux que de l’avis général, l’armée n’a pas besoin de tous ces jeunes, et le chômage latent en son sein est très important. L’idée d’une armée professionnelle est depuis longtemps posée, et il est plus que probable qu’un jour ou l’autre, un Premier ministre aura le courage de la mettre en place.
6. Vos références manquent un peu de précision, on ne sait pas d’où provient cette « halakha X », mais sans doute du Rambam. Je l’ai déjà dit : le Beth Yossef s’y oppose, et c’est la position de l’ensemble du monde rabbinique depuis lors, depuis 500 ans…