Marseille : le maire va proposer un jumelage avec une ville palestinienne

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Benoit Payan, Mayor of Marseille, France, speaks during a ceremony commemorating the 80th anniversary of the liberation of Marseille, in Marseille, France, Aug. 27, 2024. The decisive victory in 1944 restored liberty to the city, ending the occupation that lasted from 1940. (U.S. Army photo by Staff Sgt. Noah Sladek )

Marseille : des élus demandent la suspension d’un jumelage en Israël, Payan en annonce un autre en Palestine

Par Mathilde Ceilles, Le Figaro Marseille

Trois conseillers d’arrondissement demandent au maire de mettre fin au jumelage entre la cité phocéenne et la ville d’Haïfa en Israël, au regard de la situation dans la bande de Gaza. Ce dernier refuse.

C’est selon eux une marque «d’amitié» envers les victimes palestiniennes. Trois conseillers d’arrondissement écologistes appartenant à la majorité municipale du maire de Marseille, Benoît Payan (notre photo), réclament à l’ancien socialiste la suspension du jumelage en vigueur depuis 1958 entre Marseille et la commune israélienne d’Haïfa. «Marseille ne doit pas être complice des crimes (commis) dans la bande de Gaza », justifie Alexandre Rupnik, conseiller d’arrondissement EELV dans les 6e et 8e arrondissements.

À travers ce jumelage, l’élu estime que «Marseille soutient indirectement l’effort de guerre et le génocide dans la bande de Gaza». «Haïfa est une ville très particulière, explique-t-il. C’est le centre militaire, le centre névralgique de l’effort de guerre.» «Marseille ne doit pas être complice des crimes dans la bande de Gaza», insiste-t-il. «Il est insensé de nous associer à une ville qui participe à l’armement du pays, et pour cela il faut stopper ce jumelage», estime également Chahidati Soilihi, conseillère d’arrondissement EELV dans les 15e et 16e arrondissements de Marseille. «Nous avons été choqués de ce qui s’est passé en 1939-1945 et nous ne voulons pas que ça se reproduise. Nous ne sommes pas antisémites, mais nous sommes contre la politique génocidaire israélienne qui tue des femmes et des enfants.» La conseillère d’arrondissement «demande à Benoît Payan et à tous ses conseillers municipaux de prendre à bras-le-corps ce jumelage et d’y mettre fin.»
Une troisième conseillère d’arrondissement EELV, Prune Helfter-Noah, élue dans les 4e et 5e arrondissements, soutient également cette initiative. Tous trois ont sollicité leur mairie de secteur respective pour qu’un vœu en ce sens soit discuté aux prochains conseils d’arrondissements prévus la semaine prochaine, avant le conseil municipal du 20 juin prochain. «Un vœu discuté en conseil d’arrondissement doit porter sur un objet qui concerne l’arrondissement», balaie-t-on dans l’entourage de Nadia Boulainseur, maire des 15e et 16e arrondissements.

Benoît Payan dénonce «un amalgame honteux»

Dans son bureau avec quelques journalistes, le maire de Marseille a annoncé ce lundi soir qu’un tel vœu ne serait pas discuté au prochain conseil municipal et qu’il était en désaccord avec cette proposition. «Haïfa n’est pas une commune engagée dans la guerre, estime Benoît Payan. C’est une commune travailliste dans laquelle, toutes les semaines, manifestent des gens clairement opposés au gouvernement de Netanyahou et de ses alliés d’extrême droite et bellicistes.» Pour le maire de Marseille, la demande des élus de sa majorité relève d’un «amalgame honteux». «On ne peut pas tout dire et on ne peut pas tout faire quand on se rapproche des élections municipales. Ce n’est pas parce qu’on est de gauche qu’on ne peut pas dire des bêtises.»

Aux côtés de son adjointe aux relations internationales, Michèle Rubirola (EELV), qui précise que les déclarations de ces élus relèvent de positions «individuelles» et non d’une prise de position du groupe écologiste ou du parti, Benoît Payan a par ailleurs annoncé être en discussion depuis 14 mois avec des villes palestiniennes pour convenir d’un jumelage entre l’une d’entre elles et la ville de Marseille. Des discussions «avancées» seraient en cours avec deux villes en particulier. Le maire entend ainsi témoigner de sa «solidarité avec le peuple palestinien.»

«Une course au communautarisme», dénonce la droite

«Le maire agit dans la précipitation et sous la pression de l’extrême gauche, accuse le groupe d’opposition à droite Une volonté pour Marseille. Il se livre à une course au communautarisme dans l’optique des municipales. En ces temps troubles, un maire, qui plus est celui de la deuxième ville de France, doit garder son sang-froid. La géopolitique est une affaire sérieuse.» Dans son bureau, le maire de Marseille a par ailleurs confirmé vouloir faire voter au prochain conseil municipal une subvention de 100.000 euros à l’Unicef en soutien aux enfants de la bande de Gaza.

Le conseil municipal de Marseille a déjà voté en février l’adoption d’une subvention du même type. Une autre subvention de 80.000 euros avait été votée en décembre dernier, mais cette fois à destination de l’UNRWA, l’office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. L’organisme avait annoncé en janvier dernier le licenciement de plusieurs salariés, accusés par Israël d’avoir participé aux tueries du Hamas le 7 octobre 2023.

Source: lefigaro.fr
JForum.fr

PS : ‘Haïfa n’est pas une commune, mais une ville. Mais cela n’a pas d’importance.

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