«Ne craignez point, vous, le peuple de ce pays, car ils seront notre pain »

0
32

Le rabbi de Kalov : renforcer la foi et la confiance en Hachem

«Ne craignez point, vous, le peuple de ce pays, car ils seront notre pain » (Bamidbar/Nombres 14,9)

En période de guerre, les commerçants ont une occasion de s’enrichir, car le prix de nombreux produits de base augmente, et tout le monde achète dans l’urgence, sans vérifier la marchandise. À ce sujet, l’empereur Napoléon avait dit : « Celui qui ne s’enrichit pas en période de guerre n’a pas beaucoup de cervelle. »

Les Tsadikim déclarent que cette affirmation de Napoléon s’applique aussi à une guerre spirituelle : lorsque l’homme vit une épreuve du Yétser Hara’ qui tente de le faire chuter sur un certain point, une personne intelligente exploite cette occasion pour acquérir une richesse spirituelle, en surmontant le Yétser Hara’ de manière à ce que ce dernier ne s’empresse pas de le tenter sur ce point.

Ils font aussi appel à une parabole sur des soldats et des ministres des armées. Une véritable guerre est pour eux le meilleur exercice : il est possible de tenter sur le terrain toutes sortes de stratagèmes guerriers et de déterminer lequel est le meilleur. Ils peuvent ainsi mettre en pratique toutes leurs forces et leurs talents et acquièrent une grande expérience. Ils peuvent ensuite gravir les échelons dans l’armée.

De même, lors d’une guerre spirituelle, c’est le moment de s’élever et de progresser. Tel est le rôle de l’épreuve : élever l’homme, comme l’explique rabbi Aharon de Karlin zatsal sur le verset (Tehilim 60,6) :  » Tu donne à ceux qui Te craignent une épreuve pour les mettre à l’épreuve » : Hachem envoie à l’homme un Ness, qui vient du terme Nissayon (épreuve), afin que de là, il s’élève de plus en plus.

Il faut exploiter une vraie guerre pour se renforcer sur le plan spirituel contre le mauvais penchant, surtout dans le domaine de la Émouna et de la confiance en D’. En effet, l’homme a naturellement tendance à craindre d’être blessé ou de mourir, que D’ préserve, et c’est donc le moment de multiplier les propos de foi et de confiance en D’, et d’ancrer ces idées en nous, et de nous habituer à adopter une conduite digne d’un Juif croyant.

Nous, les enfants d’Israël, savons que tout est dirigé du Ciel par la Providence divine particulière. En conséquence, l’homme est tenu uniquement de se conformer aux ordres de Hachem et de faire sa part d’efforts possible pour se protéger, et ne pas se mettre dans une situation considérée par la majorité comme dangereuse. Il devra éviter de céder à l’anxiété et à la panique qui l’inciteront toujours à multiplier les efforts superflus, au-delà du nécessaire.

Nous croyons que Hachem est le Créateur et le Dirigeant de toutes les créatures. S’il n’a pas été décrété que l’homme subirait un préjudice ou mourrait, du Ciel, on le conduit de sorte à lui faire éviter un lieu dangereux, comme l’indiquent nos Sages (‘Houlin 7b) : « L’homme ne bouge pas le petit doigt ici-bas s’il n’a pas été décrété dans le Ciel qu’il le ferait, comme il est dit (Michlé 20,24) : « Les pas de l’homme sont dirigés par D’ ; mais combien l’homme doit considérer sa voie ! »»

Il existe à ce sujet de nombreux récits de l’époque de la Shoah et d’autres guerres, où des hommes virent des balles voler de partout au-dessus de leur tête, mais de manière miraculeuse, ils n’étaient pas blessés. Comme l’affirmait le ‘Hafets ‘Haïm : « Chaque balle a une adresse. »

D’un autre côté, si pour une raison ou une autre, Hachem a décidé qu’un homme devait mourir, dans l’intérêt de son âme – aucun stratagème humain ne lui sera utile pour être sauvé. Même s’il fuit et est sauvé, il mourra d’une autre façon, comme il est dit (Ta’anith 18b) : « Hachem possède de nombreux tueurs. »

Dans une telle période, il faut méditer sur une parabole de nos Sages sur la découverte de la Émouna chez Avraham Avinou. Voici le langage du Midrach (Beréchith Rabba 39,1) : « Voici une parabole sur un homme qui circulait d’un endroit à l’autre et aperçut une ville en flammes. Étonné, il se demanda : « Cette capitale n’a-t-elle pas de dirigeant ? » Le Propriétaire des lieux lui répondit : « Je suis le Propriétaire des lieux. » Avraham Avinou, étonné, se demandait : ce monde serait sans Dirigeant ? Hachem le regarda et lui répondit : « Je suis le Propriétaire du monde. »»

Cette parabole est difficile à comprendre : si les propos du Maître du monde sont exacts, pourquoi n’éteint-il pas l’incendie ? Il reste sur place et observe les passants au moment où l’incendie fait des ravages dans Sa ville ?

Explication : le Propriétaire des lieux voulait dire ceci : Je suis le Propriétaire des lieux qui veille sur tout ce qui a lieu dans la capitale, et de là, vous en déduisez que cet incendie n’est pas nuisible, au contraire, c’est un incendie que J’ai provoqué pour détruire un coin de la grande capitale qui a besoin d’être reconstruit. Je surveille que l’incendie ne se propage pas dans d’autres quartiers de la capitale.

En temps de guerre, on voit clairement que le Juif animé de foi en D’ et qui croit au Créateur, a un grand avantage : il exploite l’occasion pour se renforcer dans sa foi et sa confiance en D’, et il est constamment serein et joyeux, et ne sombre pas dans la tristesse comme les autres. Il sait que tout dépend de Hachem, et même lorsqu’il doit faire un effort dans un certain domaine, il le fait uniquement pour accomplir la volonté du Créateur et s’acquitter de son effort dans le domaine de la nature. L’effort essentiel est dans la prière adressée à Hachem, le Tout-Puissant, et l’homme a confiance qu’Il fera tout pour son bien.

Cet enseignement peut s’appliquer à notre paracha sur les explorateurs : les Bené Israël pleurèrent de peur d’entrer en guerre contre le peuple fort d’Erets Cana’an. Yehochoua’ bin Noun et Calev ben Yefouné, les seuls à avoir conservé leur Émouna, s’adressèrent au peuple en ces termes : « Ne craignez point, vous, le peuple de ce pays » : conservez votre Émouna consistant à ne pas craindre les ennemis, « car ils seront notre pain » : c’est leur nourriture spirituelle, grâce à laquelle nous est donnée l’occasion de nous renforcer dans notre foi et notre confiance en Hachem.

Chavoua Tov !

Aucun commentaire

Laisser un commentaire