Dans une déclaration enregistrée, sans questions des journalistes, après le retrait complet de Tsahal de Gaza, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a réaffirmé ses positions antérieures : « On disait qu’il serait impossible de ramener ne serait-ce qu’un seul otage vivant. Moi, j’ai pensé autrement, et j’ai agi autrement. »
Il s’est abstenu de commenter la libération massive de prisonniers de sécurité prévue dans le cadre de l’accord, et a évoqué avec émotion ses rencontres avec les familles des otages : « Mon épouse et moi avons versé des larmes. »
« Nous avons ramené tous nos otages – vivants et morts »
Le Premier ministre a commencé son allocution ainsi : « Citoyens d’Israël, aujourd’hui nous marquons l’un de nos plus grands accomplissements dans la guerre de renaissance : le retour de tous nos otages – vivants et tombés. C’était un objectif central, auquel nous sommes restés fidèles tout au long du chemin.
Durant ces deux années écoulées depuis le début de la guerre, j’ai promis aux familles des otages – et à vous aussi, citoyens d’Israël – que nous ramènerions tout le monde, sans exception. Nous l’avons promis – et nous tenons cette promesse. »
Netanyahou a rappelé qu’au début de la guerre, il y a plus de deux ans, on lui avait dit de « se faire à l’idée qu’aucun otage vivant ne pourrait être récupéré ».
« J’ai pensé autrement et agi autrement. J’étais convaincu que si nous exercions sur le Hamas une forte pression militaire combinée à une pression diplomatique intense, nous pourrions ramener tous nos otages. C’est exactement ce que nous avons fait. Mais je vous le dis franchement : ce ne fut pas facile. »
« J’ai résisté à des pressions colossales »
« J’ai dû affronter des pressions immenses, venues de l’intérieur comme de l’extérieur :
des pressions pour ne pas entrer à Rafah, pour ne pas prendre le corridor de Philadelphie, pour ne pas agir sur d’autres fronts, pour arrêter la guerre et quitter Gaza – alors que le Hamas, le Hezbollah, le régime d’Assad et l’Iran étaient à leur apogée.
Mais j’ai rejeté toutes ces pressions, car un seul critère me guidait : la sécurité d’Israël. »
Le plan : désarmer le Hamas et démilitariser Gaza
Netanyahou a réaffirmé que les prévisions des commentateurs étaient fausses : « Soir après soir, jour après jour, ils affirmaient qu’il n’y avait aucun moyen de ramener les otages sans répondre à l’exigence principale du Hamas : le retrait total de Tsahal de Gaza – du périmètre, du corridor de Philadelphie et des zones dominantes.
Là encore, j’ai pensé différemment et j’ai agi différemment. Je savais que si nous entrions de force dans le dernier bastion du Hamas – la ville de Gaza – et que nous détruisions ses centres de pouvoir, le Hamas voudrait sauver son régime. »
« Je savais aussi que si nous ajoutions à notre pression militaire massive la pression diplomatique considérable de notre grand ami, le président Trump, le Hamas serait contraint de restituer tous les otages, alors que Tsahal resterait solidement implanté dans la bande et en contrôlerait les points stratégiques.
C’est ce qui s’est produit.
Par cette stratégie, nous encerclons le Hamas de toutes parts en vue des prochaines étapes du plan, où le Hamas sera désarmé et Gaza démilitarisée.
Si cela peut être obtenu par la voie facile – tant mieux. Sinon, cela se fera par la voie difficile. »
« Le Hamas n’a accepté qu’avec l’épée sur la gorge »
Le Premier ministre a ajouté : « Ceux qui disent que cet accord était sur la table depuis le début ne disent pas la vérité.
Le Hamas n’a jamais accepté de libérer tous nos otages tant que nous restions dans la bande de Gaza.
Il n’a consenti à l’accord que lorsqu’il a senti l’épée sur sa gorge – et elle y est encore.
Le Hamas a cédé après que le plan Trump, que j’ai approuvé avec le président à Washington, l’a isolé sur la scène internationale. »
Silence sur la libération des prisonniers palestiniens
Netanyahou n’a pas évoqué directement la libération de prisonniers de sécurité palestiniens en échange des otages.
Il a simplement déclaré : « À ce stade du plan, nous nous concentrons sur la libération des otages.
Lors des rencontres bouleversantes avec leurs familles, ces deux dernières années, mon épouse et moi avons pleuré.
Le cœur se brise. Nous avons promis aux proches de ne renoncer à aucun homme, à aucune femme – et nous tiendrons parole.
Dans les jours à venir, avec l’aide de D’, ils reviendront tous. »
« Nous avons remporté de grandes victoires »
Netanyahou a remercié les soldats de Tsahal, les services de sécurité, ainsi que le président américain Donald Trump, ses émissaires Steve Witkoff et Jared Kushner, et l’équipe israélienne de négociation dirigée par le ministre Ron Dermer.
« Sans le sacrifice extraordinaire de nos soldats, nous n’aurions pas pu ramener les otages chez nous », a-t-il dit.
« Nous étreignons les familles des morts, une par une, dans leur douleur, et nous souhaitons à nos blessés – du corps et de l’âme – un prompt rétablissement. »
« De la douleur nationale à la joie nationale »
En conclusion : « Il y a deux ans, la fête de Sim’hath Tora s’est transformée en jour de deuil national.
Cette année, grâce à D’, elle deviendra un jour de joie nationale pour le retour de nos frères et sœurs otages.
Il y a deux ans, nous étions au bord de l’abîme – et nous avons riposté avec force à nos ennemis.
Grâce à votre résilience et votre unité, citoyens d’Israël, nous avons surmonté des épreuves terribles et remporté de grandes victoires – des victoires qui changent le visage du Moyen-Orient. »
Cette déclaration de Netanyahou a été publiée après le retrait complet de Tsahal vers les lignes convenues dans Gaza, marquant la fin officielle de la guerre et le début du compte à rebours de 72 heures avant la libération des otages, le cessez-le-feu étant officiellement entré en vigueur à 12h00.