Alors que les images choquantes de plusieurs otages israéliens émaciés circulent depuis le week-end, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réitéré son appel au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour qu’il intervienne d’urgence en faveur des captifs toujours détenus dans la bande de Gaza. Malgré l’émotion suscitée à l’international, les pourparlers censés mener à un accord global de libération restent au point mort, le Hamas refusant de reprendre les discussions.
Selon le bureau du Premier ministre, Netanyahu s’est entretenu dimanche avec Julien Lerisson, chef d’une délégation du CICR, dénonçant les conditions inhumaines infligées aux otages. Il a affirmé que ces prisonniers étaient soumis à des abus physiques et psychologiques, privés de nourriture et de soins médicaux, alors même que le Hamas diffuse des images de famine prétendument causée par le conflit.
« Le monde ne peut pas rester insensible face à ces scènes qui rappellent des heures les plus sombres de l’histoire », a déclaré Netanyahu, ajoutant que ces agissements constituent une violation flagrante du droit international et de la Convention de Genève.
Israël reproche depuis plusieurs mois au CICR son incapacité à garantir un minimum d’assistance aux otages. Déjà en décembre 2023, Netanyahu avait accusé l’organisation de refuser l’acheminement de médicaments vitaux à Gaza pour ces prisonniers. Plus tôt en 2024, le CICR avait été critiqué pour avoir accompagné ce que Jérusalem considère comme une mise en scène orchestrée par le Hamas lors de précédentes libérations partielles.
D’après une source politique citée par les médias israéliens, l’évaluation actuelle est claire : « Le Hamas n’est pas intéressé par un accord ». Cette impasse pousse Israël à envisager une stratégie mêlant pression militaire et acheminement humanitaire dans les zones non contrôlées par l’organisation terroriste, afin d’aider indirectement les otages.
L’envoyé spécial américain Steve Witkoff, en visite ces derniers jours à Jérusalem, est reparti sans résultat concret, confirmant l’absence de progrès dans les pourparlers. Washington et Israël continuent de préparer une « offre finale » visant un accord global, excluant toute solution partielle ou en plusieurs étapes. Toutefois, cette option se heurte au refus catégorique du Hamas de déposer les armes, condition indispensable posée par Israël pour mettre fin à la guerre, qui dure depuis près de deux ans.
Un contexte tendu et des accusations croisées
Des responsables du Hamas accusent Israël de se servir des négociations comme couverture pour poursuivre les combats, tout en affirmant qu’ils ne reviendront à la table des discussions qu’en cas d’arrêt de la « famine à Gaza ». Parallèlement, Ghazi Hamad, haut cadre du mouvement, a assuré vouloir un accord global mais a rejeté les conditions imposées par Jérusalem.
Une attente insoutenable pour les familles
Alors que les négociations s’enlisent, la diffusion des vidéos a ravivé l’angoisse des familles d’otages en Israël. Elles continuent de réclamer une action rapide et concrète pour sauver leurs proches, dont l’état de santé semble se dégrader rapidement.
Malgré l’indignation internationale et les appels pressants du gouvernement israélien, aucune avancée majeure n’est pour l’instant en vue, laissant planer une incertitude dramatique sur le sort des captifs et sur la possibilité d’un accord global de libération dans un futur proche.