Be’houkotaï – quand on fait la Volonté divine

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« Si vous vous conduisez selon Mes lois, si vous gardez Mes préceptes et les exécutez, Je vous donnerai les pluies en leur saison, et la terre livrera son produit, et l’arbre du champ donnera son fruit…» (Wayiqra/Lévitique 26,3).
A priori, voici donc un programme facile : juste suivre les lois et les préceptes, et tout ira bien ! Il est clair que dans la réalité, les choses ne vont pas avec tant de simplicité. Mais pourquoi ? Les auteurs de morale (cf. Or Rachaz, Chemoth, 213) établissent une différence entre une foi intellectuelle, et une foi physique. On peut imaginer une personne commettant une faute, mais sans que sa foi ne soit entachée, car cette personne n’est simplement pas parvenue à faire passer sa prise de conscience intellectuelle à une foi intériorisée ; dès lors, elle n’a pas les moyens de combattre les pulsions du corps, qui continuent à s’élever contre les acquis de l’esprit, et à les combattre.
C’est, explique le Saba de Kelm (op. cité), ce qui s’est passé avec Pharaon : il pouvait avoir une parfaite connaissance de la Puissance de l’Eternel et de Sa capacité à gérer le monde, mais c’est le côté implication dans la réalité qu’il a refusé. C’est à ce niveau spécifique que se déroule le combat de chacun, face aux impulsions du matériel et des plaisirs terrestres : faire passer la compréhension intellectuelle au plan des actes, l’opposer aux attaques incessantes et impétueuses de nos faiblesses, pour leur résister.
Le rav Levinstein, machgia’h de la Yechivath Mir à Shanghai puis de la Yechivath Poniewezh, insistait énormément sur l’importance de la clarification des notions de émouna sur le terrain, dans la pratique. Nous disons que chacun doit sentir comme si lui-même était sorti d’Egypte ? Le rav appliquait ceci au pied de la lettre, et y voyait un conseil exceptionnel pour parvenir à passer de la connaissance intellectuelle à un sentiment pratique et concret, quand seul celui-ci peut permettre une réelle défense contre tous les virus spirituels menaçant l’homme, en particulier dans la période moderne.
A la nouvelle de la profanation d’un Séfer Tora dans une communauté d’Europe Centrale, l’un des Grands de l’époque s’est évanoui ! Cela ne serait évidemment pas notre cas : notre engagement reste situé au niveau de la connaissance, pas à celui du vécu, du concret.
Il ne faut donc pas se faire d’illusion : pour parvenir à ce que les immenses bénédictions dont nous parle la présente paracha se réalisent en notre faveur, notre compréhension intellectuelle ne suffit pas. Il faut également ajouter un engagement sur le plan du concret, du sentiment, le seul capable de nous protéger réellement des attaques de nos pulsions, et donc de nous permettre d’accéder à toutes ces bénédictions !

 

Tiré de Ohel Mo’èd,
du rav Moché Yossef Scheinerman

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