Parachath Bechala’h

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Autour de la table du Chabbath, par le rav David Gold

La période des soldes… et les ténèbres !

Cette semaine notre paracha est riche en événements majeurs dans l’histoire juive et universelle. C’est la libération d’un peuple d’esclaves du joug de leurs cruels maitres et c’est le passage de la Mer Rouge en direction du don de la Tora. Peut-être est-ce aussi une allusion qu’il n’existe pas de véritable liberté sans accepter le joug divin !

Une semaine après, le peuple juif se retrouve bloqué devant la mer tandis que les Egyptiens le poursuivent. La situation est dramatique, c’est alors que la  mer se fend devant eux ! Le Or Ha’haim écrit dessus des choses sensationnelles. Il explique qu’au moment de la traversée, les Bené Israël étaient en jugement ! En effet, les anges du service divin portaient une accusation sévère contre le Clall Israël ! Ils disaient à Hachem: « Pourquoi veux-Tu sauver les Juifs et engloutir les Egyptiens : ceux-ci sont idolâtres comme ceux-là ?! » (Car les 210 années de vie en Egypte ont entrainé qu’une bonne partie du Clall Israël adopte le mode de vie égyptien) ! Or Hachem était obligé de prendre en considération l’accusation des anges. C’est pourquoi Il demanda à Moché de dire aux enfants d’Israel : « Entrez dans la mer ! » C’est-à-dire: faite preuve d’esprit de sacrifice et placez votre espoir en Hachem ! Ainsi, par le mérite de LA confiance, le peuple donnera plus de forces dans les cieux afin que la mansuétude de Hachem s’exerce sur terre ! C’est-à-dire, que ce sont les actions des êtres humains qui entrainent que du ciel on se comportera avec plus ou moins de miséricorde avec chaque homme. Et c’est par la confiance qu’un homme placera en D’ qu’Hachem Lui-même sera enclin à l’aider et passera outre les accusations qui peuvent être porté contre lui dans le ciel ! De là, on apprendra que la confiance qu’un homme place dans son Créateur est le plus grand vecteur de bénédictions !

Dans notre feuillet, cette semaine je ferais un petit « comeback » en arrière sur la paracha précédente (Bo) et sur une question qui a été posé dans la revue « Hiko mantakim ». On s’en souvient, l’avant dernière plaie était celle des ténèbres. Pendant 6 jours le pays de Pharaon sera plongé dans l’obscurité la plus totale. Les Sages enseignent que cela s’est déroulé en crescendo : les 3  premiers jours le pays était plongé dans le noir puis les 3 derniers jours l’absence de lumière devenait palpable au point que les Egyptiens ne pouvaient plus bouger de leur place ! Celui qui était assis ne pouvait se lever et celui qui était debout ne pouvait s’assoir, tandis que pour les Bené Israël c’était la grande lumière ! Le Midrach donne la raison de ce cataclysme : parmi le peuple juif, il y avait des mécréants qui ne voulaient pas sortir. Donc juste avant le grand départ, Hachem fera périr toute cette population (parmi le peuple juif). Les Sages dans le Midrach enseignent qu’il s’agissait de 4/5° de la population juive qui en était là ! Et, afin que les Egyptiens ne s’aperçoivent pas de leur mort, afin qu’ils ne disent pas : « Les Juifs aussi accusent le coup ! », Hachem a préféré les faire mourir durant ces jours d’obscurités. On demandera : est-ce que véritablement celui qui refusait de sortir d’Egypte était passible de la peine capitale ?! Or, d’une manière générale la Tora est pleine de miséricorde et ne punit que celui qui enfreint une loi fondamentale (comme le meurtre, l’idolâtrie, l’adultère, le Chabath…) donc pourquoi la Justice divine montrera tant de sévérité ? Plusieurs réponses sont apportées.

Le regretté rav Pinkous enseignait que la fête de Pessa’h représente la naissance du peuple juif. Précédemment c’était une  famille, celle de Ya’akov ; mais avec la libération elle deviendra le peuple hébreu. D’après cela, de la même manière que lors d’un accouchement toute sortes d’erreurs sont gravissimes, pareillement lors de la Sortie d’Egypte tout faux pas est insuportable. Donc lorsqu’une partie du peuple ne voulait pas sortir, ils mettaient en péril toute la formation du peuple juif. Sous une autre approche, le processus de conversion avait commencé bien auparavant depuis l’époque des saints patriarches. La sortie d’Egypte et le don de la Tora marquaient la fin de la conversion. Donc si un homme refusait d’adhérer à la fin du processus, c’était trop tard ! A l’image d’un prosélyte qui a fait une bonne conversion et pour une raison ou une autre décide de revenir à ses origines païennes : toutes les règles de la Tora continueront à s’appliquer pour lui malgré son retour en arrière (d’après cela, les mécréants ont été puni à cause de la faute de l’idolâtrie qui régnait en Egypte).

Une autre réponse est donnée par le Roch (sur la Tora, Chemoth 10,10). Il pose une question sur Datam et Aviram. On se souvient, ce sont deux Juifs qui formeront la révolte contre Moché notre maitre lors de la controverse avec Kora’h. Le Roch demande pourquoi ces deux individus ne sont pas morts lors de la plaie des ténèbres en Egypte (puisque tous les mécréants du peuple ont péris alors) ? C’est qu’ils n’ont pas désespéré de la libération du joug égyptien (c’est une preuve qu’ils restaient croyant en D’!). Or, semble-t-il, le reste de la population péchait par un manque de confiance dans la promesse donné à Ya’akov que le peuple sortira des griffes égyptiennes (peut-être qu’ils tenaient de belles boutiques dans les avenues du Caire ou de Ramsès ou encore que c’était la période des soldes…).

Autre raison plus percutante (d’après le Méam Loéz): toute la raison d’exister du peuple juif c’était pour recevoir la Tora. Or, après qu’une partie refusait, ils perdaient leur raison de vivre!

Tout un chacun pourra apprendre de notre développement que dès fois, le simple fait d’avoir espoir que la vague des difficultés de la vie passera, c’est en soi une raison suffisante pour  qu’Hachem nous sorte de toutes les petites misères!

Quand la foi opère des miracles

Dans notre paracha on a parlé de la traversée de la Mer Rouge qui a été une grande épreuve de foi pour le Clall Israël : placer sa foi en Hachem et en Moché notre maitre. Notre histoire véridique est rapportée par l’organisme Dirchou (on remerciera cette organisation à but non-lucratif pour leur magnifique travail de développement de l’étude de la Tora dans la communauté et des Sioumim du Chass organisés partout dans le monde) au sujet d’une belle anecdote sur un des grands du Clall Israël. L’histoire remonte à quelques dizaines d’années en arrière en Israël. Il s’agit d’une femme qui souffrait de graves insuffisances cardiaques et de douleurs au cœur. Elle fit différentes vérifications dans les hôpitaux du pays mais les conclusions des médecins étaient pessimistes, il fallait absolument opérer dans les 6 mois à venir ! Tous les mois précédant l’opération elle priait afin que son cœur ne faiblisse pas ! Le jour dit, le couple partit en direction de l’hôpital. Or, le mari ne voulait pas faire l’opération s’il n’y a avait pas la bénédiction du Steipler, le Géant de la Tora, rabbi Israël Ya’akov Kaniévski zatsal. Le mari demanda au taxi d’attendre en bas de l’immeuble du rav situé à Bené Braq. Notre homme pénétra dans l’appartement du rav et demanda une bénédiction pour sa femme (qui attendait dans le taxi). Le rav lit le petit papier sur lequel était écrit les doléances du mari (le rav avait du mal à entendre) et dit : « Ta femme ne doit pas faire l’opération ! » Le mari était incrédule, il était juste venu prendre une bénédiction pour une opération qui avait été programmée 6 mois auparavant ! Seulement le rav resta sur sa position : « L’opération – en aucune façon ! Il n’y a aucun besoin. Ta femme vivra encore longtemps dans la longévité des jours avec un cœur solide jusqu’à sa vieillesse ! » Le mari était retourné ! Qu’est-ce que maintenant il pouvait dire à sa femme qui attend anxieusement dans le taxi afin de se rendre à l’hôpital ? Un des proches du rav vit notre homme très perplexe, alors il lui proposa : « Peut-être que ta femme acceptera si elle entendait l’avis du Roch Yechiva, rav Scha’h (qui habitait aussi à Bené Braq ) ». Le mari retourna dans la voiture et dit tout ce que le rav avait dit. La femme, qui était respectueuse des Rabanim donna son accord pour aller chez le rav Scha’h. Le couple arriva dans la maison du rav et lui exposèrent la position du Steipler. Le rav Schah dit : « Nou… si le Steipler a dit qu’elle n’a pas besoin de l’opération, il sait ce qui se passe dans les Cieux… C’est une preuve qu’elle recouvrira bientôt la santé ! » La femme entendit les paroles du Roch Yechiva mais resta indécise. D’un côté la nécessité d’opérer et de l’autre, la parole des Sages de la génération. Puis elle trancha avec beaucoup de fierté : « J’accepte les paroles des Rabanim ! Et j’annule mon opération ! » Le secrétariat de l’hôpital appela le couple récalcitrant pour les mettre en garde devant une telle décision… Peine perdu, la femme avait décidé de ne pas se faire opérer, quoi qu’il arrive ! Et le miracle se produisit : au bout de quelques semaines les douleurs disparurent ! Béni soit Hachem et les Tsadiquim du Clall Israël!

Les années passèrent, en 1986 le Steipler décédera… et les douleurs réapparurent ! A nouveau le couple se rendra dans les hôpitaux et le corps médical déclara qu’il fallait faire au plus vite l’opération. Seulement ils s’étonnèrent de voir que leur patiente avait pu survivre depuis tout ce temps sans aucun soutien médical ! Avant de faire l’opération le couple se rendit chez le fils du Steipler, rabbi Haïm Kanievski chlita, et lui soulevèrent leur problème : son saint père avait dit de ne pas opérer et aujourd’hui les professeurs pressaient pour faire l’opération ! Fallait-il accepter le verdict du corps médical ? Le rav répondit : « Cela dépend d’une discussion (entre deux avis) dans le Midrach si la bénédiction accordée par un Sage continue après la mort de ce dernier. Mais, dans notre cas c’est différent. Car la bénédiction que mon père a donné a fait beaucoup de Kidouch Hachem/sanctification du Nom de D’ (les gens ont vu que ce ne sont pas les docteurs qui accordent la vie à leurs patients mais c’est dans la main miséricordieuse du Ribono chel ‘Olam et aussi des prières des Tsadikim !). De plus, mon père a dit que ta femme vivra longtemps ! Donc si à D’ ne plaise les médecins avaient raison, les paroles de mon père auraient été vaines. C’est clair qu’il ne faut pas opérer et que les douleurs passeront, Refoua Chléma! La femme accepta les paroles du Sage et Béni soit D’ les douleurs disparurent à nouveau…

Coin Halakha: Il existe une seconde catégorie d’ustensiles Mouksé : »Kéli chémelakhto le-issour ». Ce sont toutes sortes d’objets qui ont une utilisation interdite à Chabbath. Par exemple (parmi tant d’autres): un marteau, stylo ou une casserole etc. Puisqu’à Chabbath on n’a pas le droit de planter un clou au mur, d’écrire ou de faire cuire, on aura pas le droit de déplacer les objets qui ont cette utilisation. Seulement les lois qui s’appliquent à de tels ustensiles sont moins sévères que pour la 1° catégorie étudiée la semaine dernière de Mouksé de ‘Hissron kiss. On pourra les déplacer si on a besoin de l’endroit sur lequel ils sont posés ou si on veut les utiliser pour une utilisation permise. Par exemple mon stylo est posé sur la table de la salle à manger, je pourrais prendre le stylo à la main et le ranger à sa place (je n’aurais pas besoin de le jeter au sol) afin de pouvoir poser les assiettes à l’endroit où était posé le crayon (dans le langage du Talmud c’est déplacer Létsorekh mekomo). Une autre possibilité de déplacer, dans le cas où je veux utiliser l’objet Mouksé pour une utilisation permise (Letsorekh goufo). Par exemple je veux manger des noix mais je ne trouve pas mon casse noix. Je pourrais prendre un marteau pour casser les noix (et après l’utilisation le ramener à sa place d’origine).

Chabath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut   

David Gold soffer écriture askhénase écriture sépharade : mezouzoth birka habait téphilines meguiloth etc…

On souhaitera une grande bénédiction à notre fidèle lecteur G. Cohen et son épouse (Paris) et à toute leur famille pour leur soutien.

Une grande guérison pour Arielle Miriam Bat Alice Aïcha parmi tous les malades du Clall Israël

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