Peu de pays sont disposés à accueillir les patients de Gaza

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Un écart entre paroles et actes
Un responsable israélien de la défense, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a dénoncé un double discours de la communauté internationale. Selon lui, « de nombreux pays multiplient les déclarations d’indignation face à la situation à Gaza, mais se montrent peu enclins à offrir une véritable assistance en accueillant les malades ». L’État hébreu affirme ne pas bloquer ces évacuations, mais attend que les nations prêtes à accueillir ces patients se manifestent.

« Israël autorise régulièrement les transferts médicaux, mais la démarche doit venir de ceux qui prétendent se soucier des civils », a ajouté ce responsable, accusant une partie de la communauté internationale d’hypocrisie.

Des évacuations sous haute contrainte

Jusqu’à présent, une cinquantaine de patients ont quitté Gaza par avion via l’aéroport israélien de Ramon, tandis que d’autres ont été transférés en Jordanie par le pont Allenby. La plupart des départs concernent des malades nécessitant des soins urgents, accompagnés de leurs familles.

Parmi eux, le jeune Salameh Sarsawi, atteint d’un cancer, a été transféré avec ses proches vers la France. Sa mère, Elham, exprime à la fois son soulagement et son incertitude quant à l’avenir : « Nous sommes reconnaissants, mais nous ne savons pas si nous pourrons un jour rentrer chez nous. » Son mari, Mahna, ancien travailleur saisonnier prévu en Israël avant le 7 octobre 2023, espère pouvoir s’établir définitivement en France, affirmant que « Gaza est devenue invivable » et dénonçant l’accaparement de l’aide humanitaire par le Hamas, qu’il accuse de ne la distribuer qu’à ses fidèles.

Une aide internationale très limitée
Depuis le début de la guerre, environ 3 700 Gazaouis ont été évacués grâce à des mécanismes internationaux, principalement ceux disposant d’une double nationalité ou d’un visa valide. La majorité a été accueillie par des pays occidentaux, dont le Canada, les États-Unis, la Norvège, la France, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne.

Les pays du Moyen-Orient restent pour la plupart fermés à ces transferts, à l’exception notable de l’Égypte, de la Jordanie et des Émirats arabes unis, qui ont accepté un nombre limité de patients. Cette frilosité internationale contraste avec les critiques fréquentes émises contre Israël sur la gestion de la crise humanitaire à Gaza.

Des témoignages marqués par la détresse
Sur le terrain, les conditions de vie restent extrêmement précaires. Omar Khairi, un habitant de Khan Younis, vit désormais sous une tente depuis que sa maison a été détruite. Son fils de deux ans souffre d’une grave blessure à la jambe causée par un éclat d’obus, nécessitant une prise en charge médicale urgente à l’étranger. « Il risque de ne plus jamais marcher », confie-t-il, dénonçant l’absence d’aide concrète pour les familles ordinaires.

Séjours en Israël

Critiquant la gestion locale de l’aide, Khairi accuse implicitement le Hamas de privilégier ses proches et ses soutiens politiques. « Les dirigeants qui parlent de résilience vivent dans le confort à l’étranger, pendant que nous manquons même de pain », dit-il avec amertume.

Un avenir incertain
Avant le 7 octobre 2023, Israël avait ouvert ses frontières à plusieurs milliers de travailleurs gazaouis pour dynamiser l’économie de l’enclave. L’attaque du Hamas a mis fin à cette perspective, renforçant l’isolement de Gaza et rendant tout retour à la normale encore plus hypothétique.

Selon un sondage publié en avril, plus de la moitié de la population gazaouie se déclarerait prête à émigrer si l’opportunité se présentait. Pourtant, aucun plan concret d’accueil massif n’a été mis en œuvre, que ce soit dans la région ou en Occident. La contradiction entre les discours d’indignation et l’absence d’actions concrètes alimente la frustration des civils, qui continuent de payer le prix fort du conflit et de l’inaction internationale.

Séjours en Israël

Jforum.fr

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