L’ensemble, dirigé par Lahav Shani (notre photo), doit se produire jeudi soir à la Philharmonie. « Nous formons le vœu que le concert puisse se tenir dans les meilleures conditions », indique dans un communiqué de l’établissement, qui « accueillera encore aussi bien des artistes israéliens que palestiniens. »
Une venue qui provoque des remous. Dans un communiqué, la CGT-Spectacle appelle à « contextualiser » sur scène, avant le concert, la représentation dirigée jeudi soir par Lahav Shani, chef d’orchestre israélien, à la Philharmonie. « La Philharmonie de Paris ne peut accueillir l’Orchestre philharmonique d’Israël sans rappeler à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants de ce pays ni la teneur des crimes commis à Gaza », estime le syndicat : « Les premiers responsables de l’État israélien sont mis en cause pour des crimes contre l’humanité. Si la culture a vocation à être vecteur de paix entre les peuples, aucun progrès en ce domaine ne peut être attendu sans tenir à chaque occasion un discours de vérité ». Dans une lettre ouverte, publiée sur Mediapart le 14 octobre dernier, de nombreux artistes appelaient même à annuler la représentation : « Maintenir ce concert, c’est entretenir l’impunité dont jouit l’État d’Israël face au droit international. »
Une nouvelle pétition « contre le boycott »
Dans la foulée du communiqué publié par la CGT-Spectacle, de nombreux artistes ont signé une nouvelle pétition« contre le boycott ». « L’Orchestre philharmonique d’Israël n’est pas une vitrine d’État : il réunit des artistes de toutes origines, dont plusieurs ont publiquement exprimé leur désaccord avec la politique de leur gouvernement. Lahav Shani n’est ni diplomate ni propagandiste — c’est avant tout un musicien », écrivent les auteurs du texte, qui a recueilli des milliers de signatures dont celles de Martha Argerich, Natalie Dessay ou Evgeny Kissin : « Nous demandons à la Philharmonie de Paris de maintenir ce concert sans réserve, et d’affirmer publiquement son attachement à la liberté artistique, au dialogue entre les peuples et à la neutralité des institutions culturelles ».
En septembre dernier, un festival belge avait essuyé de nombreuses critiques après avoir déprogrammé la venue de Lahav Shani, n’étant pas « en mesure de fournir suffisamment de clarté sur son attitude à l’égard du régime génocidaire de Tel-Aviv ». La décision avait notamment suscité l’indignation du premier ministre belge, Bart De Wever : « Imposer une interdiction professionnelle à quelqu’un uniquement en raison de son origine est à la fois dangereux et irresponsable ». Quant à Lahav Shani, il était sorti du silence quelques jours après le début de la polémique, regrettant avoir été « involontairement pris dans une tempête médiatique inattendue qui a rapidement dégénéré en incident diplomatique » : « Tout doit être mis en œuvre pour mettre fin à la guerre le plus rapidement possible et entamer le long processus de guérison et de reconstruction pour les deux sociétés. »


























