Pseudo-génocide (2) : comment la BBC a adapté l’information du Hamas

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Le rapport de Michael Prescott diffusé au public par The Telegraph le 4 novembre 2025[1] fait trembler la BBC. Son directeur Tim Davie a déjà démissionné. Prescott était responsable du Comité de Surveillance des lignes directrices et de l’éthique de la BBC. Son rapport montre comment des journalistes de la BBC ont adapté l’information à leur propre idéologie dans de nombreux domaines.

L’encadré montre la falsification d’un discours de Trump.

Nous publions ici des extraits du chapitre consacré au conflit israélo-arabe. Comme Dhimmi Watch vous l’a montré,[2] le 17 octobre 2023, la presse a ouvert ses colonnes aux déclarations du Hamas. Traduction libre par Dhimmi Watch d’extraits du rapport sur la complaisance de la BBC envers le Hamas, pour accréditer sa propagande sur le pseudo-génocide. Les sous-titres sont de DHimmi Watch. Prochainement, nous publierons d’autres passages du rapport Prescott, sur BBC Arabic, la chaîne en arabe.

Pseudo-génocide : Bilan des morts à Gaza

Une enquête distincte sur la couverture par la BBC du nombre de morts du conflit a été commandée et son rapport a été remis à l’EGSC le 2 juillet 2024.

Cette étude a été commandée après que l’ONU a révisé ses chiffres [le 8 mai 2024] et admis que le pourcentage de femmes et d’enfants tués dans le conflit était inférieur aux estimations précédentes. [Note DW : le Hamas déclare un nombre important de décès d’enfants et de femmes, ce qui suggère qu’Israël attaque des civils ; ces chiffres ont été révisés par le Hamas lui-même et par l’ONU].

Dans le conflit actuel, le Hamas fonde ses chiffres à la fois sur les registres hospitaliers et sur des « déclarations » du Bureau de presse du gouvernement de Gaza. Le Hamas, qui gère ce bureau, n’a jamais expliqué comment ce chiffre a été calculé, mais la majorité des décès rapportés par les médias concernent des femmes et des enfants.

Malgré les inquiétudes croissantes quant à la fiabilité de cette méthodologie, l’ONU et les médias, dont la BBC, ont rapporté que 70 % des personnes tuées à Gaza étaient des femmes et des enfants. L’ONU a finalement revu ce chiffre à la baisse, le ramenant à 52 %. Dans le rapport remis à l’EGSC, nous avons été avertis que la BBC avait accordé trop longtemps une « importance injustifiée » à l’affirmation des 70 %, alors même que les doutes quant à sa crédibilité étaient bien connus.

Fausses fosses communes

En avril puis en juin 2024, la BBC a couvert deux affaires liées à la découverte de charniers à Gaza. Le premier a été découvert à l’hôpital Al Nasser et le second à Al Shifa. Les reportages laissaient fortement entendre que les forces israéliennes avaient enterré des centaines de corps sur les deux sites avant de se retirer de la zone. Les deux sources étaient l’Agence de défense civile de Gaza, contrôlée par le Hamas. Ce fait n’a pas été mentionné dans les reportages.

En fait, les tombes de ces deux hôpitaux avaient été creusées par des Palestiniens et les personnes qui y sont enterrées sont décédées ou ont été tuées avant l’arrivée des forces terrestres israéliennes. Pourtant la BBC avait elle-même, avec les mêmes journalistes, couvert les événements sur les Palestiniens creusant ces tombes à l’époque.

Fausses urgences de famine à Gaza

En mai 2025, Tom Fletcher, secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, a affirmé qu’un rapport de l’IPC avait averti que 14 000 bébés à Gaza risquaient de mourir de faim dans les 48 heures suivantes. Cette affirmation, faite pendant le blocus de l’aide israélienne, a suscité l’attention et l’inquiétude du monde entier.

L’ONU a rapidement démenti cette affirmation lors d’une conférence de presse. En conséquence, la BBC a mis à jour ses articles en ligne pour refléter les conclusions réelles du rapport en question : 14 000 enfants pourraient mourir de faim en un an si le blocus n’était pas levé. En un an et non en 48 heures. Malgré cela, l’affirmation erronée de Fletcher a été soumise à l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies, Danny Danon, lors de l’émission Newsnight. Pourquoi, alors que la BBC savait pertinemment que cette allégation était fausse ?

Fausses photos de victimes de famine

Le même programme a également diffusé des images de la petite Siwar Ashour, qui souffrait d’allergies et nécessitait un lait infantile spécial. Elle était également atteinte d’une malformation congénitale de l’œsophage. Au moment de la diffusion, la BBC savait déjà que l’information était obsolète : la petite Siwar avait reçu le lait infantile nécessaire une semaine auparavant, son poids était stable et elle était sortie de l’hôpital. Rien de tout cela n’a été révélé dans l’émission, ce qui signifie que la BBC a diffusé une nouvelle information erronée….

En août 2025, la BBC a dû corriger un titre qui affirmait : « Une femme de Gaza malnutrie, transportée en Italie, décède à l’hôpital ». Il a été remplacé par « Une femme de Gaza, transportée en Italie, décède à l’hôpital » après qu’il est apparu clairement qu’elle souffrait de graves problèmes de santé préexistants. La correction n’est intervenue que deux jours après que la version erronée ait été diffusée dans le monde entier.

Faux témoignages

Un article de BBC News sur l’hôpital Nasser, paru sous le titre : « Des médecins de Gaza racontent à la BBC que des soldats israéliens les ont battus et humiliés après un raid sur l’hôpital ».

En vertu du droit international, les hôpitaux sont exemptés de toute attaque militaire, sauf dans certaines circonstances, notamment lorsqu’un hôpital sert de base militaire. L’article de la BBC n’a pas précisé ces circonstances et n’a pas mentionné les preuves découvertes par Israël concernant la présence du Hamas dans la zone….

[Note de DW : le Hamas rapporte toujours une réaction israélienne, mais jamais l’action criminelle du Hamas ayant suscité cette réaction].

Une enquête interne menée par David Grossman sur la couverture médiatique a également mis en évidence la description des tunnels du Hamas dans un reportage de la BBC, selon laquelle ils étaient utilisés pour « déplacer des biens et des personnes ». David a averti que, même si cela était factuellement exact, cela ne racontait pas toute l’histoire de la véritable utilité des tunnels et exposait la BBC à l’accusation de « chercher d’une manière ou d’une autre à blanchir l’infrastructure terroriste du Hamas ».

Fausses déclarations de la Cour Internationale de Justice

L’ancienne présidente de la CIJ, Joan Donoghue, a déclaré à l’émission HardTalk de la BBC que les médias avaient largement mal interprété les conclusions de la Cour. Elle a affirmé qu’il était inexact de dire que la CIJ avait conclu à l’existence d’un « cas plausible de génocide » à Gaza.

Un rapport adressé à l’EGSC a toutefois relevé de « nombreux cas » d’utilisation de cette expression dans les reportages, analyses et émissions interactives en direct de la BBC, tant à la télévision qu’à la radio. Elle a également été citée par le rédacteur en chef international, Jeremy Bowen, et dans l’émission Newsnight. Le rapport indique que les cas de déformation des propos de la décision de la CIJ par la BBC étaient trop nombreux pour être recensés intégralement.

L’examen interne a conclu : « Il est très clair et explicite que la Cour ne se prononce pas sur le fond de l’affaire sud-africaine. La CIJ a déclaré qu’elle examinait uniquement si les allégations de l’Afrique du Sud pouvaient potentiellement relever de la Convention sur le génocide. » Malgré l’interview accordée à HardTalk, il faudra des mois pour que la BBC apporte des éclaircissements.

Une volonté systématique de faire croire le pire à propos d’Israël

La BBC a tendance à minimiser les critiques en affirmant recevoir un nombre similaire de plaintes des deux camps. Au vu des éléments présentés ci-dessus, il semble très difficile pour tout observateur pro-palestinien de démontrer de manière convaincante que la BBC serait partiale en faveur d’Israël. Les accusations contre Israël semblent être diffusées à la hâte, à la télévision ou en ligne, sans vérifications suffisantes, ce qui témoigne soit de négligence, soit d’une volonté systématique de faire croire le pire à propos d’Israël. Les erreurs se multiplient à un rythme effréné, parfois accompagnées de prétendus “témoins oculaires” locaux qui, sur les réseaux sociaux, ont fait l’éloge des massacres du 7 octobre, voire pire. La BBC doit reconnaître l’existence de problèmes systémiques dans sa couverture médiatique. Ce n’est qu’à cette condition que le processus de résolution du problème pourra véritablement commencer.


[1] Gordon Rayner : Revealed: The devastating memo that plunged the BBC into crisis Document exposes string of incidents that suggest serious bias in corporation’s reporting, The Telegraph, 6/11/2025  https://www.telegraph.co.uk/news/2025/11/06/read-devastating-internal-bbc-memo-in-full/

[2] Alexandre Feigenbaum, Pseudo-génocide : le tournant du 17 octobre 2023, Dhimmi Watch, 8/11/2025, https://dhimmi.watch/2025/11/08/pseudo-genocide-le-tournant-du-17-octobre-2023-alexandre-feigenbaum/

1 Commentaire

  1. Les attaquer en justice et réclamer des dommages et intérêts conséquents qui l’obligeront à cesser cette désinformation systématique à l’égard d’Israël !

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