Le Qatar émerge comme une puissance aérienne régionale grâce à la technologie américaine et israélienne malgré ses liens avec le terrorisme
Le danger de l’axe sunnite
Le général de division (réserviste) Uzi Dayan (notre photo), ancien chef d’état-major adjoint de Tsahal et ancien chef du Conseil de sécurité nationale israélien, estime que les conclusions du MEMRI sont extrêmement préoccupantes d’un point de vue stratégique.
« Israël s’emploie actuellement avec succès à démanteler l’axe chiite. La fuite de capacités et de technologies offensives du Qatar vers d’autres pays pourrait nous empêcher d’accomplir cette tâche et, dans une autre configuration, pourrait même contribuer à la création d’un axe sunnite alternatif que le Qatar soutiendrait, un axe qui pourrait inclure la Syrie, les anciens territoires syriens et l’Égypte. Plus inquiétantes encore sont les relations entre le Qatar et la Turquie, et leur coopération continue. La Turquie nous menace verbalement, et potentiellement depuis le nord, via la frontière syrienne. »
Ce qu’il faut faire?
Avec les Américains, nous devons continuer à nous opposer à la fourniture de tels systèmes d’armes au Qatar. C’est ce que nous avons fait jusqu’à présent, sans toujours réussir. Nous devons rappeler aux Américains qu’il est dans leur intérêt de tenir compte de nos objections, car nous leur servons à la fois de laboratoire sur le champ de bataille et d’excellente source de renseignements. L’industrie de défense américaine en tire un profit considérable, mais pour eux, il est juste et utile de conserver notre avantage qualitatif, auquel ils se disent attachés.
Une grande partie des informations de MEMRI provient de sources ouvertes, que personne n’avait compilées auparavant. Par exemple, selon des documents de l’Agence américaine de coopération pour la sécurité et la défense (DSA) de 2016, les F-15QA achetés par le Qatar à Boeing comportaient des composants Elbit. Elbit a récemment remporté le Prix de la Défense d’Israël pour un développement technologique classifié ayant contribué à l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Il y a tout juste deux mois, Elbit a précisé, par l’intermédiaire du journaliste israélien Ben Caspit, qui a également abordé le sujet, que ses opérations internationales « sont soumises aux directives et restrictions du ministère israélien de la Défense et, par conséquent, l’entreprise opère conformément à ces directives ».
Lors de l’approbation de l’accord, les États-Unis ont expliqué : « Le Qatar accueille les forces du Commandement central américain (CENTCOM) et sert de base de déploiement avancé dans la région. L’acquisition de ces hélicoptères permettra l’intégration aux forces américaines dans le cadre d’exercices conjoints, contribuant ainsi à la sécurité et à la coopération régionales. »
Pour compléter ses hélicoptères d’attaque modernes, révèle MEMRI, le Qatar devrait également recevoir un arsenal de 2 500 missiles Hellfire pour sa flotte Apache. À titre de comparaison, début 2025, les États-Unis ont approuvé la vente de 3 000 missiles de ce type à Israël, alors que ce dernier était engagé depuis un an et demi dans une guerre intense à Gaza et contre l’Iran, le Hezbollah, la Syrie et les Houthis au Yémen.
La prochaine génération
Le rapport de suivi examine également la possibilité de fournir des F-35 au Qatar. Il cite Jim Taiclet, PDG de Lockheed Martin, qui a déclaré en mai 2024 lors de la conférence Bernstein Strategic Decisions : « Si nous pouvons collaborer avec l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis pour moderniser sérieusement leurs capacités aériennes… ce sera une opportunité considérable pour l’entreprise. »
Israël s’est par le passé opposé à la vente de F-35 ou de tout armement avancé à tout pays du Moyen-Orient, y compris aux États arabes ayant signé des accords de paix avec Israël, mais son opposition n’a pas toujours été acceptée. Israël s’est également opposé à l’accord d’achat de 72 F-15 par le Qatar, qui a pourtant eu lieu. De plus, ces F-15 intégraient des développements technologiques israéliens, comme l’a confirmé un communiqué du ministère américain de la Défense. Dans un document datant de l’administration Obama approuvant la vente, le Pentagone écrivait : « Les avantages de cette vente pour la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis l’emportent sur les dommages potentiels liés à l’exposition de ces technologies sensibles à des tiers non autorisés. »
Il convient de le souligner à nouveau : le Qatar est un État antisémite qui promeut le terrorisme islamiste, et dont la chaîne Al-Jazeera ne cesse d’inciter à la haine contre l’existence même d’Israël. Allié à l’Iran, au Pakistan et à la Turquie, il a réussi, et continue de réussir, à acquérir auprès des États-Unis des avions de combat de pointe dotés de technologies américaines de pointe, notamment des systèmes développés en Israël.