Que faut il à Israël pour terminer le travail commencé de destruction du nucléaire iranien ?

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A U.S. B-52H Stratofortress prepares to join with Qatar Emiri Air Force Mirage 2000s and U.S. F-35A Lightning IIs to fly in formation over Southwest Asia, May 21, 2019. This flight was conducted to continue building military-to-military relationships with the QEAF. The B-52H is part of the Bomber Task Force deployed to the U.S. Central Command area of responsibility to defend U.S. forces and interests in the region. (U.S. Air Force photo by Senior Airman Keifer Bowes)
Les récentes frappes israéliennes massives contre l’Iran soulèvent une question cruciale : Israël peut-il détruire seule le programme nucléaire iranien avec l’équipement américain, ou les États-Unis devront-ils intervenir directement ? Les événements des derniers jours apportent des éléments de réponse.
Dans la nuit du 13 juin 2025, Israël a lancé l’opération « Le lion se lève » mobilisant plus de 200 avions contre une centaine de cibles iraniennes. L’attaque a visé les installations nucléaires de Natanz, Fordow, Esfarayen, ainsi que des sites à Ispahan et Arak. Selon les sources israéliennes, l’opération a ciblé des infrastructures « liées à la production et à la transformation de l’uranium ».
Le Premier Ministre Benjamin Netanyahou a confirmé que ces frappes avaient « touché le cœur du programme d’enrichissement nucléaire iranien » et se poursuivraient « tant que nécessaire ». Cependant, le conseiller à la sécurité nationale israélien Tzachi Hanegbi a reconnu qu’il était « impossible de détruire le programme nucléaire par la seule force d’Israel »
Cette opération révèle les limites techniques d’Israël face au défi iranien. Les analystes militaires soulignent une réalité technique fondamentale : seuls les États-Unis possèdent les bombardiers et les bombes anti-bunker capables de frapper les installations nucléaires les plus profondes de l’Iran, notamment celle de Fordow.
Les bombardiers B-52 américains (notre photo), déployés au Moyen-Orient pour « assurer la défense d’Israël », peuvent transporter jusqu’à 32 tonnes de bombes ou de missiles avec une autonomie de 14 000 km. L’efficacité redoutable de ces appareils se traduit par un taux de retour de mission de 81%, soit bien supérieur aux autres bombardiers stratégiques américains. Leur coût d’utilisation de 66 000 euros par heure de vol en fait également un outil plus économique.
Malgré les dénégations officielles, les États-Unis sont déjà impliqués dans le conflit. Donald Trump a admis qu’Israël avait utilisé son « arsenal d’armes fourni par les États-Unis » pour cibler l’installation d’enrichissement de Natanz. De plus, des « pilotes américains ont également abattu des drones dirigés vers Israël » selon Netanyahou.
Les États-Unis renforcent actuellement leur présence militaire au Moyen-Orient, avec le déploiement du destroyer USS Thomas Hudner vers la Méditerranée orientale. Trump a prévenu que si les États-Unis étaient « attaqués de quelque manière que ce soit par l’Iran, toute la force et la puissance des forces armées américaines s’abattront sur vous à des niveaux jamais vus auparavant ».
Le président américain se trouve dans une position délicate. D’un côté, il avait appelé Israël à ne pas frapper l’Iran tant qu’il y avait des chances d’un accord sur le nucléaire, affirmant être « assez proche d’un bon accord », mais il avait donné 60 jours pour les négociations. De l’autre le 13 juin était le 61ème jour, il déclare désormais qu’il « est possible que nous nous impliquions » dans le conflit.
Plusieurs rumeurs parlent du transfert du matériel militaire venant de Russie, de Chine et du Pakistan !
Si les hostilités s’intensifient, plusieurs scénarios d’implication américaine directe sont envisageables. L’Iran pourrait cibler des installations américaines au Moyen-Orient, comme des camps de forces spéciales en Irak ou des bases aériennes dans le Golfe. Une telle escalade contraindrait Trump à intervenir, alors qu’il avait promis à ses partisans de ne pas engager une « guerre étendue » au Moyen-Orient. Netanyahou attend que Washington décide finalement une intervention directe.
Le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Sa’ar a précisé que l’objectif n’était « pas un changement de régime » mais d’empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire. Avec l’Iran possédant assez d’uranium enrichi pour « neuf armes nucléaires » et pouvant développer une bombe « dans les six mois », la fenêtre d’action se rétrécit. *La campagne israélienne continuera selon l’armée « tant que la menace existentielle est là ». Reste à savoir si les capacités militaires israéliennes, même soutenues par l’équipement américain, suffiront à neutraliser durablement le programme nucléaire iranien, ou si une intervention directe des États-Unis deviendra inévitable pour atteindre cet objectif.

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