Comme on s’en souvient, au cours du dernier Chabbath, des jets de peinture verte – couleur associée au Hamas – ont été pulvérisés sur les murs de synagogues situées au cœur du quartier juif de Paris. Si les premières hypothèses penchaient pour un acte islamiste dans le contexte de la guerre à Gaza, trois ressortissants étrangers ont été arrêtés hier soir en France.
Kikar haChabbath
Trois citoyens serbes ont été interpellés, soupçonnés d’avoir projeté de la peinture verte sur des synagogues et des établissements identifiés avec la communauté juive de Paris.
L’arrestation de ces ressortissants étrangers amène les autorités à revoir leur angle d’enquête, qui s’était jusque-là concentrée sur une piste islamiste et antisémite.
Les faits se sont produits dans la nuit de vendredi à samedi, lorsque cinq sites liés à la communauté juive ont été ciblés par des jets de peinture verte rappelant les couleurs du Hamas et de l’islam. L’enquête de la brigade territoriale de sécurité de Paris a permis d’identifier les suspects, et la police envisage désormais la possibilité d’une opération menée sous influence étrangère – peut-être même russe.
Ces actes ont suscité de vives condamnations en France et à l’étranger. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, la maire de Paris Anne Hidalgo, ainsi que l’ensemble du spectre politique français ont dénoncé ces profanations. Israël a également exprimé sa colère face à ces attaques.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a déclaré : « En ces temps où nous assistons à une montée des divisions sociales, de la haine et de l’antisémitisme – qui n’est pas notre seul combat mais un combat essentiel – nous ne pouvons pas dire ‘ce n’est qu’un incident de plus’. »
Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale et elle-même juive, a aussi vivement réagi : « Il est important de rappeler à tous qu’ils sont chez eux dans cette République, protégés par ses institutions et ses représentants, et que jamais nous ne laisserons de tels actes passer sous silence. »
Des actes similaires de vandalisme antisémite ont déjà eu lieu par le passé, notamment des graffitis sur des tombes ou sur le Mémorial de la Shoah à Paris. Dans certains cas, des suspects ont été arrêtés et poursuivis, comme ces trois ressortissants bulgares qui avaient inscrit « Soldat français en Ukraine » et dessiné des « mains rouges » sur les murs du musée de la Shoah.
La police française a indiqué que l’enquête est toujours en cours, afin d’identifier les motivations précises de cet acte antisémite.