Le dilemme du Hamas : entre divisions et impossibilités
Les médiateurs impliqués dans les pourparlers autour du plan de paix américain mettent en garde : le Hamas, déjà fragilisé, pourrait être incapable de respecter les termes d’un accord de 20 points, tant il est divisé sur les conditions de désarmement et de libération des otages. En effet, selon des intermédiaires arabes, l’organisation peine à coordonner ses forces, à verser des salaires et à imposer des directives uniformes dans la bande de Gaza.
Or, dans les rangs, plusieurs commandants ne semblent pas suivre la ligne politique : beaucoup ne veulent pas rendre leurs armes. Les médiateurs jugent que la direction centrale n’a plus le contrôle. Sur la question de la libération des 48 otages israéliens encore détenus, le délai demandé de 72 heures est perçu comme irréaliste par le Hamas, qui voit cette clause comme une simple trêve de courte durée plutôt que comme un accord durable. Le retrait israélien de Gaza est une autre condition vivement exigée.
Des changements sur le terrain viennent renforcer cette perception. Israël a intensifié ses opérations ciblées, visant les infrastructures du Hamas, provoquant un découplage entre la direction politique et l’action militaire. En parallèle, des protestations anti-Hamas ont surgi à Gaza, où des civils réclament la fin de la guerre et le départ de l’organisation, accusée de les avoir sacrifiés. Ces manifestations traduisent une lassitude profonde face à la gouvernance du Hamas à l’intérieur de la bande.
Par ailleurs, l’évolution des négociations montre que le Hamas a fini par remettre une réponse officielle au plan américain via des médiateurs, mais sans s’engager sur le désarmement ou le calendrier exact de libération des otages. L’organisation accepte certaines conditions, mais refuse un engagement total sur les armes — un point qui rend l’accord fragile et incertain.
D’un point de vue stratégique, Israël et les États-Unis peuvent s’appuyer sur ces luttes internes pour imposer les conditions du plan : un désarmement progressif, un contrôle international, un retrait conditionné. Si les médiateurs évaluent qu’un Hamas affaibli ne peut pas refuser l’accord, ses divisions internes pourraient aussi le pousser à saboter ou ralentir sa mise en œuvre.
Ce contexte place Israël en situation de force. Le pays exige que toute trêve soit liée à la destruction du bras armé du Hamas, à la sécurité sur ses frontières et à la restitution intégrale des otages. Pour Tel-Aviv, un accord n’est viable que s’il conduit à une paix durable, sans risques d’un nouvel embrasement.
Jforum.fr



























Désarmer le hamaSS ? Le neutraliser, à l’israélienne…