Sur le sommeil

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Autour de la table de Chabbath, n° 515 Vayétsé

 11ème année yichtabah Chemo la’ad !!

Divré Tora le-‘ilouï nichmath hatsadéketh Esther bath Chelomo, écheth harav Gabriel (famille Haddad Elad/Bené Brak/Nice). Tihié nichmata tseroura bitsror ha’haim.

Sur le sommeil

Dans notre belle paracha sont mentionnés le sommeil de Ya’akov et les grandes promesses que Hachem lui a faites dans son rêve. Pour nous, on se penchera sur le fait de dormir : pouvons-nous accomplir une Mitsva en dormant ? Le Choul’han ‘Aroukh 55.6 rapporte qu’un homme qui dort peut faire partie du quorum de 10 fidèles pour faire la ‘Kedoucha’ lorsque le ‘hazan répète la Tefila. Cependant, les grands Poskim (Taz, Birké Yossef) repoussent cet avis puisqu’il existe une possibilité de le réveiller, on ne se suffira pas de ce qu’il dorme (dans Michna Beroura). De plus le Taz rapporte le saint Zohar (Beth Yossef § 4) qui dit (lors du sommeil) : « L’âme de l’homme monte au Ciel et ‘goûte’ un petit peu à la mort et un esprit d’impureté réside sur lui… » (C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle le matin en se levant on fait netilath yadaym /ablutions des mains par trois fois !). Dans le même sens que ce Zohar, le Yaabets (Cheéloth 2.97) exprime clairement qu’un homme qui dort n’est pas considéré comme devant accomplir alors des Mitsvoth. Car n’ayant aucune conscience, il ne peut accomplir ni Mitsva ni aucune ‘Avéra/faute ! La même idée est développée beaucoup plus tard par le rav Chelomo Zalman Auerbach zatsal. Durant la fête de Souccoth il existe une Mitsva de dormir sous la petite cabane. Le rav explique que la Mitsva n’est pas accomplie au moment du sommeil, mais seulement à l’instant où on s’apprête à dormir : à ce moment-là, on doit être attentif à se trouver sous la Soucca. D’après cela, il permet de sortir de la Soucca une personne déjà endormie afin qu’une autre profite de la Soucca. Inversement, si quelqu’un dort en dehors de la Soucca on n’aura pas l’obligation de le réveiller car durant le sommeil il n’y a pas non plus d’interdit transgressé. Cependant, il faut savoir que d’autres Poskim (décisionnaires) considèrent différemment. Le Ben Ich Haï dit qu’il FAUT réveiller son ami endormi afin de l’amener à finir sa nuit sous la Soucca. Et le rav Felman zatsal de Bené Brak développe aussi le même point que la Mitsva s’accomplit même durant un profond sommeil et non pas uniquement au moment où l’on rentre dans le lit. On voit que le sujet est important et qu’il existe des preuves de part et d’autre. Cependant on posera une petite question à nos lecteurs : pourquoi Hachem a-t-il créé le sommeil ? Voilà que la Main de Hachem est sans limite, donc pourquoi l’homme doit-il passer un tiers de sa vie à ne rien faire ? Intéressante question, non ? Le Gaon de Vilna répond que le sommeil a été donné pour que l’âme se délecte des Hidouché Tora qui sont dans les mondes supérieurs. C’est uniquement lors du sommeil que l’âme monte et profite de la Tora étudiée dans la Yechiva d’en haut. C’est une réponse formidable. Mais pour le commun des mortels, au lever du lit, dans la plupart des cas, on n’a pas la chance de se souvenir du Limoud de la Guemara que notre âme a étudiée. On laissera nos fidèles lecteurs cogiter la question, en particulier ceux de la rue Richer à Paris. Toutefois on proposera une réponse qu’on a entendue du Talmid ‘Hakham rav Harrar chlita. Le verset dit : « ‘Hadachim labekarim – raba Emounatékha » qui peut être traduit par « Lors du renouvellement du matin, grande est la confiance en Toi ! » C’est-à-dire que le sommeil est une merveilleuse création du Ribono chel ‘olam afin que nos forces se renouvellent, les tensions de la veille oubliées, l’esprit clair pour servir Hachem avec force et RENOUVEAU. Et peut-être c’est aussi pour nous donner le goût du dynamisme afin de ne pas rester dans un état statique sans changement. Car une vie sans nouveauté est-ce vraiment vivre ? Pour nos érudits voir le Sdé ‘Hémed (Ma’ara Youd 34) et bonne étude !

Quand la parure agit bien mieux que tous les conseillers en marketing

Cette semaine qui marque la 11ème année de la parution de votre feuillet préféré, n’est-ce pas ? Je dérogerai à mon habitude en vous proposant un sippour actuel qui pourra améliorer notre Chalom Bait (pour ceux qui en ont besoin). De plus j’ai choisi dorénavant d’ajouter quelques mots en Lachon Hakodech (hébreu) car j’ai entendu qu’une partie de mes lecteurs est très intéressée à mieux connaître cette langue car cela peut toujours servir par les temps qui courent

Il s’agit d’un certain Moché (pour les besoins de notre récit) qui a un poste important dans une des grandes boites en Erets. Notre homme est arrivé à de très hauts niveaux dans cette entreprise à la direction du personnel. Pour arriver à ce poste il a travaillé d’arrache-pied depuis la plus petite échelle jusqu’à son niveau. Avec toutes ces années, Moché comprenait que ce poste était exactement ce qui lui fallait pour développer toutes ses aptitudes. C’est lui qui contrôlait tout ce qui se déroulait dans la compagnie. De plus, on avait mis sous sa direction deux autres branches d’activités, ses supérieurs étaient toujours contents de ses résultats. Il travaillait depuis 10 ans dans ces nouveaux secteurs et avait de très bonnes réussites. Beaucoup de directeurs se sont succédés durant ces années, et chacun gardait avec Moché un très bon contact et lui donnait entière confiance. Puis arriva un nouveau directeur général. Moché espérait que cela se déroulerait avec lui comme avec les précédents. Seulement dès la première rencontre les choses ne se passèrent pas comme il l’espérait. La discussion entre les deux hauts cadres n’était pas ‘zorem’ (fluide) : le contact était froid. Moché pensait qu’il fallait donner un peu de temps au nouveau ponte afin de se familiariser avec ses employés. Mais pas du tout. Les journées passèrent et le directeur avait beaucoup de bikoreth (critique) sur son travail. Toutes ses années, à chaque fois que Moché recevait des remarques de ses supérieurs, il réfléchissait, trouvait des solutions et il s’améliorait. Seulement aujourd’hui, ce n’était que des mauvaises paroles : « Tu ne travailles pas assez bien, tu fais des erreurs, etc. » qui n’avaient aucune base ni réalité. La boite tournait bien, il n’y avait aucune justification à ces paroles aiguisées. Puis vint le jour où Moché reçut un mail à son poste de travail qui lui indiquait que son patron voulait le voir urgemment pour une rencontre privée. Lors de ce rendez-vous, le directeur lui fit mille reproches en élevant sa voix. C’était la première fois de sa vie qu’on lui criait dessus ! Il répondit à son supérieur mais sa plaidoirie tomba devant un mur opaque. Moché n’ayant pas admis cette manière de faire de son supérieur, il prit même conseil auprès d’un avocat pour savoir quels étaient ses droits. Le juriste lui répondit que dans pareil cas il n’y avait rien à faire.

A ce moment j’avais compris qu’il n’y avait plus rien à attendre de mon travail et qu’il y avait des forces au-dessus de moi. J’ai aussi compris qu’il existe un Boss au-dessus de tout ce monde (Hachem). Je décidais de lâcher les rênes au profit de la nouvelle direction. Une nouvelle fois le directeur me convoqua en me demandant ce que je faisais. Je lui répondis que je n’avais plus ma place dans l’entreprise et que je me retirais de mon activité. Je lui dis, sans faire de problème : « Donne-moi ce qui me revient, et fais ce que tu veux » Du jour au lendemain je quittais ma place pour laquelle j’avais travaillé tant d’années alors que j’avais fait fructifier l’entreprise avec beaucoup d’abnégation. Plus tard je compris que le nouveau chef de personnel, qui m’a remplacé, était un grand ami du patron, je choisis de ne rien dire, j’avais foi en Hachem : tout provient de Lui. C’est Lui qui nourrit par Sa parole. Ce n’était pas facile de tourner la page après tant d’années de travail mais je gardais bon moral (ndlr peut-être qu’il était abonné à « Autour de la Table du Chabbat », qui sait ?). J’ai envoyé mon CV à beaucoup de grandes boites dans mon secteur (te’houm) pour un poste dans la direction du personnel. Le marché était difficile il n’y avait pas beaucoup de places. Avec le temps je baissais aussi mes espérances salariales, j’avais compris que l’important était de retrouver une activité et tant pis si ce n’est pas le même niveau de salaire. Cependant ma situation restait bloquée. Je ne savais pas quoi faire pour sortir de l’impasse. Les semaines et les mois passèrent sans aucune réponse, de plus la parnassa devenait un sujet de préoccupation à la maison. C’est alors que je me suis souvenu d’un conseil que j’avais entendu lors d’une de conférences de Tora que je suivais. Le Rav nous avait dit qu’une des clefs pour avoir une bonne parnassa c’est d’honorer sa femme. Et c’est justement dans ce moment d’impasse que je fis le choix de l’impossible. Je savais que ma femme depuis le début de notre mariage rêvait d’une parure de diamants. A plusieurs reprise je lui disais que je m’apprêtais à lui acheter à la manière gasconne en commençant par la bague, puis le bracelet et enfin le collier. Mais dans les faits : ‘Oualo’ (kloum/pour ceux qui connaissent ce magnifique lexique digne de Molière). Mais cette fois, pour de vrai, je décidais de lui offrir toute la parure en un seul coup (à cause du cours du rav). Ma nature est d’être très prudent, surtout dans le domaine de l’argent. Je ne fais pas une seule dépense si je ne sais pas que mon compte est approvisionné en conséquence. Cette fois j’ai fait une chose contre-nature : j’ai emprunté auprès d’une banque une grosse somme, je me suis rendu dans la bijouterie et j’ai acheté l’ensemble de la parure. Je voulais l’étonner. J’ai fixé avec ma femme une sortie commune. Nous avons pris la voiture et lors d’un des arrêts j’ai sorti la belle bague sertie d’un diamant. Ma femme l’a prise dans la main. Elle était au départ sceptique : peut-être est-ce du toc ? Puis, elle se rendit compte que c’était un vrai diamant. Elle n’y croyait pas. Lorsqu’elle le passa à son doigt elle tremblait. Elle connaissait parfaitement la nouvelle situation dans laquelle nous étions. Elle était très émue, appela sa sœur et sa grande copine au téléphone pour leur faire partager sa joie. Je continuais ma route mais je m’étais un peu perdu et je me retrouvé dans un endroit magnifique : un grand complexe touristique. Je suis sorti de la voiture et là je dis à ma femme : « Ce serait formidable si je pouvais devenir responsable de ce centre ! ». Puis lorsque l’on remonta dans la voiture, je sortis de mes poches tout le reste de l’achat ; un très beau bracelet et une magnifique parure… Cette fois ma femme ne crut pas ses yeux. Elle était stupéfaite et ravie de mon geste. Fin du premier épisode.

La suite c’est que le lendemain mon téléphone sonne. Au bout de la ligne un responsable d’une société de recrutement. Il me dit : « Moché, j’ai une belle proposition pour toi qui semblerait cette fois faire l’affaire, tu dois venir au rendez-vous et parler avec le directeur ». J’avais des doutes car cela faisait longtemps que je ratissais toute les petites annonces dans ce domaine. Je lui demandais des précisons il restait évasif car le client ne voulait pas divulguer des informations par téléphone. Le lendemain je pris ma voiture et me rendit dans une grande tour. Dès que le boss entra, je savais que c’était bon. L’homme était facile d’aspect, son visage était doux, et j’étais très ouvert (patoua’h) avec lui. Je lui exposai toute mon expérience personnelle, il était impressionné et très content des nouvelles perspectives que je lui offrais. Il me dit : « Tu es fait pour travailler dans notre entreprise. J’ai plusieurs spécialités et j’ai un travail fait pour toi dans l’un de nos centres touristique qui se trouve à tel endroit… » Lorsqu’il me dit le nom j’ai failli pousser un cri de joie, c’était exactement l’endroit où j’étais arrivé l’avant-veille avec ma femme. J’étais tellement pris d’émotion que c’est avec grands efforts que je me retenais et, malgré l’émotion, je lui demandais quel serait mon salaire. Il me répondit : « Je veillerai à ce qu’il soit équivalent à ton dernier travail » Moché commença son nouveau travail avec la même fiche de paye (avec toute son ancienneté, des années de travail) et l’année suivante son salaire augmenta de 50% !

Fin du sippour véridique.

Le Talmud nous apprend qu’un homme doit veiller au Kavod -honneurs- de sa femme; car la bénédiction de son foyer en dépend. C’est ce que disait Rava aux gens de sa ville (Me’houza) : « Honorez vos femmes afin de vous enrichir » (Baba Metsia 59). Et c’est certainement lié au fait que le Chalom/paix est le meilleur moyen d’attirer à soi la bénédiction du Ciel. 

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold

Tél. : 00972 55 677 87 47

E-mail : dbgo36@gmail.com

Une berakha à Abraham-David ben Sim’ha (Laurent) Benhamou et à son épouse (Paris/Suresnes) dans le domaine de l’éducation des enfants et la parnassa : « Chabbath est la racine / Makor de la bénédiction »

Une bénédiction à Eric Konqui et à son épouse (Paris) dans l’éducation des enfants et la parnassa. Une Brakha à Avraham Chelli et à son épouse (Elad) à l’occasion du brith de leur petit fils

Une berakha à mon Roch Collel, le rav Eliahou Ulman chelita, et à son épouse (Elad) à l’occasion de la Bar Mitsva de son fils : Mazal Tov !

Il me reste un livre du best-seller « Au cours de la Paracha » 1ère année pour celui qui veut faire de belles et intéressantes lectures (tél. 05 56 77 87 47).

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