Après l’impressionnante attaque d’ouverture menée par Tsahal contre l’Iran, la mission principale du Premier ministre Benyamin Netanyahou est désormais claire : convaincre le président américain Donald Trump d’entrer dans la bataille et de déployer les cinq bombardiers stratégiques B-52 de l’armée américaine.
Ma’ariv – Avi Ashkenazi
Actuellement, ces B-52 sont stationnés sur la base de Diego Garcia dans l’océan Indien. En trois jours de combats, Tsahal et le Mossad ont réussi à neutraliser la majorité des défenses aériennes iraniennes, à frapper durement l’arsenal de missiles stratégiques, et à éliminer plusieurs figures clés du programme nucléaire.
Cependant, l’Iran conserve toujours une capacité nucléaire intacte, en particulier via le site nucléaire de Fordo, profondément enfoui sous terre. Israël ne pourra véritablement éliminer la menace qu’en frappant cet objectif stratégique – ce qui nécessite des capacités américaines, notamment les B-52 capables de frapper en profondeur et de détruire durablement l’installation. Une telle frappe pourrait repousser la menace nucléaire iranienne de 20 à 30 ans.
L’attaque israélienne était jugée nécessaire et opportune. Israël disposait d’un court créneau d’action après avoir affaibli le Hezbollah et interrompu l’axe chiite nordique reliant l’Irak, la Syrie et le Liban. De plus, les frappes aériennes précédentes d’Israël en réponse aux tirs iraniens en octobre et avril ont ouvert un corridor aérien vers l’Iran en détruisant plusieurs batteries de défense.
Ce « corridor », nouveau terme favori de Tsahal, s’est déjà matérialisé à Netzarim, Morag et désormais Téhéran. Les deux fois précédentes, ce couloir opérationnel a encouragé les ambitions militaires israéliennes, et poussé certains politiques à fantasmer sur des plans de conquête plus vastes. La question est donc posée : ce nouveau corridor déclenchera-t-il aussi une dérive stratégique ?
Du côté de Donald Trump, l’hésitation est compréhensible. Il sait comment une guerre commence, mais pas comment elle se termine. Les États-Unis ont de nombreux intérêts dans le Golfe, du gaz et pétrole, à la liberté de navigation, sans oublier la sécurité des soldats américains stationnés en Irak, Syrie, Koweït, Bahreïn, Qatar et Arabie Saoudite.
En conséquence, si Netanyahou échoue à convaincre Trump, ce sera au chef du Mossad et au chef d’état-major de faire preuve de créativité et de préparer des alternatives réalistes.
Le succès de cette opération dépendra donc de la capacité du Premier ministre à séduire une fois encore « le président le plus à droite et le plus pro-israélien » des États-Unis.