Un pari audacieux qui promet une « paix éternelle », mais dont la mise en œuvre dépend désormais du Hamas.
À la Maison-Blanche, Donald Trump et Benjamin Netanyahou ont présenté ce qu’ils décrivent comme une avancée décisive vers la paix au Proche-Orient et la fin de la guerre à Gaza. Devant la presse, le président américain a annoncé les contours d’un plan inédit, mêlant libération immédiate des otages, démantèlement du Hamas et création d’un « Conseil de la paix » placé sous sa direction.
Donald Trump a déclaré que si le Hamas acceptait l’accord, « tous les otages restants, vivants comme défunts, seraient libérés dans un délai maximum de 72 heures ». Le plan prévoit également une cessation immédiate des hostilités à Gaza et une démilitarisation rapide du territoire. Les pays arabes et musulmans signataires se sont engagés, a-t-il affirmé, à « détruire les capacités militaires du Hamas et de toutes les organisations terroristes » et à former de nouvelles forces de sécurité locales. Benjamin Netanyahou, qui a salué un « pas essentiel vers la fin de la guerre », a souligné que ce plan répondait aux cinq conditions posées par son gouvernement : retour des otages, désarmement du Hamas, démilitarisation de Gaza, maintien de la responsabilité sécuritaire israélienne et mise en place d’une administration civile non contrôlée ni par le Hamas, ni par l’Autorité palestinienne. « Si le Hamas refuse, Israël terminera le travail seul », a prévenu le Premier ministre.
Un front diplomatique élargi
Donald Trump a insisté sur l’implication inédite d’une large coalition régionale et internationale. Arabie saoudite, Qatar, Égypte, Émirats, Jordanie, Turquie, Indonésie et Pakistan auraient, selon lui, apporté leur soutien. « Après 3 000 ans de conflit, nous sommes très proches d’une paix éternelle au Proche-Orient », a-t-il affirmé, évoquant un « moment historique » soutenu également par de nombreux dirigeants européens.
Le projet prévoit la création d’un « Board of Peace » — un Conseil de la paix — qui rassemblera Israël, des pays arabes et des puissances occidentales. Donald Trump en assurera la présidence, tandis que l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair en sera le coordinateur exécutif. L’organe travaillera avec la Banque mondiale pour préparer une nouvelle administration civile à Gaza et lancer un programme de reconstruction internationale.
Le refus d’un État palestinien
Benjamin Netanyahou a réaffirmé avec force son opposition à la reconnaissance d’un État palestinien, qu’il considère comme une « récompense au terrorisme » après le 7 octobre 2023. Donald Trump, de son côté, a défendu son approche pragmatique : créer d’abord les conditions de sécurité et de stabilité, avant toute discussion politique. « L’avenir de Gaza dépendra de ceux qui s’engagent en faveur d’une paix véritable avec Israël », a résumé Netanyahou.
Entre ambition et scepticisme
Ce plan, présenté comme « la seule voie réaliste » par ses promoteurs, repose sur une fragile hypothèse : l’acceptation par le Hamas, qui n’a pour l’instant pas réagi officiellement. Mais Donald Trump a prévenu : « Si les engagements ne sont pas tenus, Israël aura mon soutien total pour finir le travail. » L’image des deux dirigeants côte à côte, affichant leur confiance mutuelle, restera sans doute comme l’un des moments marquants de cette guerre qui ravage Gaza depuis près de deux ans. Pour Trump, c’est l’occasion de revendiquer un nouveau rôle de faiseur de paix ; pour Netanyahou, celle de consolider son alliance avec Washington et de présenter à son opinion publique une perspective de victoire stratégique. Reste à savoir si cette « paix éternelle » annoncée depuis Washington saura résister aux épreuves du terrain.
Source : I24News