Un changement positif dans le douloureux domaine du funéraire à Paris ?

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Nos lecteurs le savent : nous sommes inquiétés depuis dix ans par la situation dramatique et scandaleuse du manque de respect absolu face aux droits des morts à avoir un repos éternel dans la région parisienne (et ailleurs en France, sauf à Lyon et à Marseille, où la communauté juive, et celle musulmane également, sont parvenues à des dérogations de la part des autorités civiles dans ce domaine).

Cela signifie que quand on dépose le corps d’un proche dans un cimetière parisien, on n’est pas sûr du tout de le retrouver à sa place 30 ans plus tard ! Diverses raisons à cela : un indigent n’est a priori enterré que durant la durée minimale, 5 ans, puis il est automatiquement repris de sa tombe, ses restes étant incinérés ; dans d’autres cas, il suffit que la pierre tombale de ceux qui ont payé, et même bien payé leur concession funéraire ad vitam æternam, laquelle commence à se fêler sans réaction de la famille pour qu’une exhumation soit prononcée par la municipalité et que le corps soit repris et déposé dans un ossuaire municipal.

Entre les deux, pour les autres durées, les familles qui n’ont pas compris ce qu’on leur proposait ou qui n’en ont pas été informés du fait que ce que les Pompes funèbres leur proposaient, à savoir ne prendre une concession que pour un nombre limité d’années, permettrait royalement à la municipalité d’expulser le corps concerné et de le déposer lui aussi dans un ossuaire. L’un dans l’autre, cinquante ans plus tard, la plupart des tombes auront été vidées et leurs propriétaires déposés ailleurs, puis les ossements incinérés « avec le temps ».

Sur le plan de la Halakha, la manière dont de telles exhumations sont effectuées par les fossoyeurs municipaux (rapidement, à la machine, en collectant des os par ci et par là, mais en ne cherchant évidemment pas à tout ramasser) va totalement à l’encontre de nos règles. Le fait que cela soit des non-juifs qui le fassent est également problématique, et plus encore le fait qu’à partir de là, ces corps ne sont plus en terre, donc s’éveille à nouveau l’obligation de les enterrer.

Puis, après cela, la municipalité déclare que les corps lui appartiennent, et n’accepte en aucune manière de les rendre à la famille ! Il y a eu deux exceptions notoires dans le passé, à notre connaissance : le rav Heschel Lévin zatsal, et M. Ya’akov Tedesco zal. Ces deux défunts ont eu droit à un régime spécial, vu leur notoriété et leur importance pour la communauté. Mais les autres, non : il était impossible de recevoir à nouveau les ossements.

Or voici deux ans (le 7 septembre 2022), la municipalité a changé de cap : « Considérant que le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort et que les restes des personnes décédées doivent être traités avec respect, dignité et décence » (en effet, cela n’était vraiment pas le cas jusque-là), dit-elle dans sa décision, elle a décidé de permettre à titre exceptionnel d’accorder aux plus proches parents le droit de solliciter une autorisation exceptionnelle d’exhumation de ses restes de l’ossuaire municipal. Il suffit d’en faire la demande, mais rien n’est garanti (« un silence de deux mois signifie un rejet »… lit-on dans ce texte).

C’est une grande nouvelle !

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