Un député du Likoud contre la grâce de Netanyahou : « Elle est destinée aux criminels. Ce qu’il mérite, c’est un acquittement ou un accord judiciaire »
Le député Moché Saada (Likoud) a réagi à la demande exceptionnelle du président américain Donald Trump, affirmant dans une interview à Ynet : « Ce dossier s’effondre en mille morceaux. Ce que mérite Netanyahou, c’est la justice — un acquittement. »
Saada, ancien adjoint du chef de la Division des enquêtes internes de la police (Mahash), a également commenté l’affaire du commandant de police soupçonné : « Arrêter un haut responsable et lui confisquer son téléphone ? Ce n’est envisageable qu’avec des preuves solides. En général, ceux-là ne reviennent jamais à leur poste. »
Ynet
Un jour après l’appel exceptionnel de Donald Trump au président israélien Yitzhak Herzog, lui demandant d’accorder la grâce au Premier ministre Benyamin Netanyahou, le député Moshe Saada a déclaré : « La grâce, c’est pour les criminels et les délinquants. Ce n’est pas la voie à suivre. Ce qu’il faut, c’est un acquittement ou un accord de plaider-coupable. »
Trump, dans sa lettre, avait demandé à Herzog de gracier Netanyahou des accusations pesant contre lui dans les affaires dites « des dossiers des milliers » (Tiké ha-Alafim), affirmant qu’il s’agissait d’un « dossier politique et injustifié », et que le procès « distrayait inutilement Netanyahou de ses missions essentielles ».
Saada, en revanche, a déclaré qu’il n’y avait aucun besoin de grâce, car selon lui : « Ce dossier s’effondre. Ce qu’il mérite, c’est la justice — un acquittement. La grâce est faite pour les criminels. De mon expérience du monde judiciaire, c’est un événement sans précédent. Netanyahou sera acquitté à coup sûr. Je dis à mes collègues du parquet : cela se terminera par un acquittement, mettez fin à cette perte de temps. »
« Des commissaires suspects ? En général, ils ne reprennent pas leurs fonctions »
Saada, qui a été adjoint du chef de la Mahash (unité des enquêtes internes de la police), a également évoqué l’affaire du haut responsable de la police actuellement interrogé sous avertissement.
Alors que les détails de l’affaire n’ont pas encore été rendus publics, Saada a rappelé : « J’ai connu des enquêtes similaires, celles du commissaire Arviv et d’autres — des enquêtes sensibles. En général, ces gens-là ne reviennent pas à leur poste. »
Il a ajouté : « Arrêter un commissaire impliqué dans des enquêtes sensibles et lui confisquer son téléphone ? Cela n’est possible que si l’on dispose de preuves solides. Il était en situation de conflit d’intérêts dans des affaires sensibles, sans en avoir informé ses supérieurs. »
Concernant la possibilité qu’il ait entravé une enquête, Saada a expliqué : « S’il y avait eu entrave, il aurait été inculpé pour cela. Je suppose que non. L’accusation de « manquement à la probité » (hafarat émounim) s’applique quand on prend des décisions dans des affaires concernant des proches. Cela reste néanmoins une infraction grave, passible de trois ans de prison. »
À propos de l’affaire de la procureure militaire et des fuites de la base de Sdé Teyman
Saada a aussi évoqué le conflit institutionnel autour de la procureure militaire en chef et des fuites de la base de Sdé Teyman, affirmant : « Il y a une volonté d’arriver à un compromis. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, est prêt à céder. La nomination du juge Asher Kula n’est pas une question personnelle — j’ai moi-même proposé d’autres noms. Tout comme pour le commissaire qui a agi en conflit d’intérêts, la conseillère juridique du gouvernement est, elle aussi, en situation de conflit. »
Et de conclure : « Il faut être deux pour danser le tango. Je ne sais pas comment cela se terminera, mais je pense qu’il n’y aura pas d’accord. Le tribunal décidera finalement que le parquet ne peut pas être partie prenante à ce dossier. J’ai rédigé moi-même l’avis juridique adressé au ministre. L’affaire Kula n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il faut nommer une personne indépendante pour enquêter sur tous les aspects. »
