Syrie : alerte pour Israël
Alors que le souvenir des attaques du 7 octobre 2023 reste vif en Israël, une nouvelle crise humanitaire et sécuritaire se profile à l’horizon. Dans le sud de la Syrie, des violences brutales ont visé la communauté druze, suscitant une profonde inquiétude au sein de la société israélienne. Les témoignages et images recueillis ces dernières 24 heures sont accablants : exécutions sommaires, civils terrorisés, femmes et enfants pris pour cible. Pour beaucoup, ces scènes évoquent les heures sombres du terrorisme islamiste, comme celles perpétrées par Daech ou le Front al-Nosra.
Mais cette fois, la menace n’est pas lointaine. Elle est aux portes d’Israël, à quelques kilomètres de sa frontière nord. Pour les responsables israéliens, l’urgence n’est pas seulement humanitaire — elle est stratégique. Les Druzes du sud syrien ne sont pas de simples voisins : ils sont les frères d’armes et de destin des Druzes israéliens, citoyens loyaux de l’État hébreu, dont certains servent dans les rangs de Tsahal.
Le gouvernement israélien a donc intensifié ses opérations préventives. Sous l’autorité du Premier ministre et du ministre de la Défense, l’armée a ciblé ces derniers jours plusieurs véhicules blindés et convois du régime syrien identifiés près de la frontière. L’objectif est clair : empêcher tout ancrage militaire hostile à proximité directe d’Israël. Une source sécuritaire a souligné que ces frappes visaient également à « envoyer un message de fermeté » aux acteurs régionaux tentés de profiter de la situation chaotique en Syrie pour s’approcher du plateau du Golan.
Le Dr Amir Khanifs, président du Centre israélo-druze, a d’ailleurs rappelé récemment que la chute des bastions druzes en Syrie ne serait pas seulement une tragédie humaine, mais un désastre stratégique. Elle ouvrirait la voie à l’implantation de groupes djihadistes à quelques kilomètres des localités israéliennes du nord. C’est pourquoi il exhorte le gouvernement à aller au-delà des déclarations de soutien symboliques, et à faire preuve d’engagement réel et visible.
Pour Israël, le sud syrien n’est plus un théâtre secondaire. C’est un front potentiel. Et si ce front venait à s’embraser, les conséquences pourraient être lourdes, tant sur le plan sécuritaire que moral. Le souvenir du 7 octobre ne doit pas rester lettre morte : il appelle à l’anticipation, à la vigilance et à la responsabilité.
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