La Maison-Blanche envisage d’organiser un sommet politique entre le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dans le cadre de l’effort américain visant à ramener Israël au centre de la diplomatie régionale. C’est ce qu’a rapporté aujourd’hui (dimanche) le site Axios, citant des sources américaines et israéliennes informées des détails de l’initiative.
JDN
Selon le rapport, une rencontre entre les deux dirigeants n’aura lieu que si Netanyahou approuve au préalable un accord stratégique sur le gaz entre Israël et l’Égypte, dans lequel Israël fournirait environ 25 % de la consommation électrique de l’Égypte. La société américaine Chevron devrait participer au projet.
Al-Sissi a déjà donné son feu vert à l’accord en juillet dernier, malgré des critiques internes et externes, mais le gouvernement israélien ne l’a toujours pas validé. Une source israélienne affirme que ce retard est dû à de la “petite politique interne” et au souhait de Netanyahou de signer l’accord lors d’un événement public majeur en Égypte, face à al-Sissi.
L’administration américaine considère cette initiative comme une opportunité stratégique pour sortir Israël de son isolement diplomatique né de la guerre à Gaza. Un haut responsable à Washington a qualifié le projet de “nouveau modèle de diplomatie économique”, dans lequel Israël utiliserait le gaz, la technologie et l’intelligence artificielle comme leviers de coopération régionale.
L’initiative englobe également d’autres pays tels que le Liban, la Syrie et l’Arabie saoudite, et vise à renforcer la région économiquement tout en avançant des objectifs politiques — notamment relancer les accords d’Abraham.
Jared Kushner, conseiller de Trump, a récemment parlé avec Netanyahou et lui a expliqué que les États arabes “cherchent des opportunités économiques, pas seulement des discussions sur l’Iran”. Selon lui, Israël doit développer “des muscles de diplomatie économique” et montrer qu’il a quelque chose à offrir sur la scène régionale.
D’après les sources citées, Netanyahou et al-Sissi ne se sont pas entretenus depuis le début de la guerre à Gaza, et les relations entre les deux pays se sont refroidies ces dernières années. Netanyahou avait même annulé sa participation à un sommet pour la paix à Charm el-Cheikh en octobre, ce qui avait suscité la colère du Caire.
Néanmoins, l’Égypte reste un acteur central dans la médiation entre Israël et le Hamas — et c’est grâce à son intervention que l’accord sur les otages a permis la restitution de 27 des 28 corps retenus dans la bande de Gaza.
