Vague de manifestations internationales après l’interception de la flottille Sumud

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L’interception par Tsahal de la flottille « Sumud » a déclenché une vague de protestations internationales

Avant même que l’armée israélienne n’achève la prise de contrôle des navires, le président colombien Gustavo Petro a ordonné mercredi soir l’expulsion de la délégation diplomatique israélienne et la suspension de l’accord de libre-échange avec Israël, en réaction à l’arrestation de deux activistes colombiens.

« Il s’agit d’un nouveau crime international commis par Netanyahu », a écrit Petro sur X. La Colombie avait déjà rompu ses relations diplomatiques avec Israël en 2024, mais autorisait jusqu’ici une petite mission de quatre diplomates israéliens à demeurer sur son sol.

Des manifestations massives contre Israël ont eu lieu dans de nombreux pays. L’une des plus importantes s’est tenue à Rome, où les syndicats ont appelé à une grève générale pour vendredi. Des rassemblements ont également été organisés à Madrid, Barcelone, Paris, Dublin, ainsi qu’en Grèce, en Turquie et dans d’autres pays. Jeudi soir, de nouvelles manifestations d’ampleur ont débuté dans plusieurs villes, notamment Madrid, Barcelone et Naples.

Madrid a condamné l’arrestation des activistes, et le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares a annoncé la convocation de l’ambassadeur d’Israël. « Ce sont des citoyens pacifiques qui n’ont d’autre objectif que des buts humanitaires », a-t-il déclaré à la télévision locale. Soixante-cinq ressortissants espagnols participaient à la flottille, sans qu’on sache combien figurent parmi les personnes arrêtées.

Le ministère turc des Affaires étrangères a accusé Israël d' »actes de terrorisme », affirmant que « l’attaque d’Israël contre la flottille Sumud en eaux internationales constitue la violation la plus grave du droit international ». Selon Ankara, « il s’agit d’une mise en danger de la vie de civils innocents. Nous espérons que cette attaque ne compromettra pas les efforts pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza ».

L’agence de presse turque Anadolu a rapporté que le parquet d’Istanbul a ouvert une enquête concernant l’arrestation de 24 citoyens turcs à bord des navires. La Turquie accuse Israël de privation de liberté, de saisie de véhicules et de dommages matériels.

Le Royaume-Uni s’est dit préoccupé par la sécurité des activistes. Le Foreign Office a indiqué être « en contact avec les autorités israéliennes pour préciser que nous attendons que la situation soit résolue en toute sécurité, conformément au droit international et dans le respect des droits de toutes les personnes à bord ». Londres a ajouté que « l’aide transportée par la flottille doit être remise aux organisations humanitaires sur le terrain pour être acheminée en toute sécurité vers Gaza ».

La France et l’Allemagne ont publié une déclaration similaire en exhortant Israël à  »traiter les personnes à bord de manière appropriée et proportionnée ».

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a condamné les arrestations, les qualifiant d' »attaque terrible contre la solidarité et le sentiment mondial visant à soulager les souffrances à Gaza ». Il a réclamé la « libération immédiate » des citoyens sud-africains, dont Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela.

Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a déclaré qu' »en bloquant une mission humanitaire, Israël a fait preuve d’un mépris total non seulement pour les droits du peuple palestinien, mais aussi pour la conscience du monde ». Son homologue pakistanais Shehbaz Sharif a condamné « l’attaque ignoble des forces israéliennes », tandis que le ministre koweïtien des Affaires étrangères Abdullah Al-Yahya a affirmé que son pays « déploie tous les efforts pour garantir la sécurité et la libération de nos citoyens arrêtés ».

À Gaza, le Hamas a qualifié l’opération de « piraterie et terrorisme maritime contre des civils », ajoutant qu’il s’agit d' »un crime à ajouter à la liste noire des crimes de l’occupation ». L’organisation a salué « le courage des activistes qui ont tenté d’apporter une aide humanitaire à Gaza ».

Le Jihad islamique a dénoncé « une piraterie maritime et une violation flagrante du droit international », affirmant que « la responsabilité entière de la sécurité des activistes et des journalistes incombe à Israël, et toute atteinte portée contre eux constitue un crime imprescriptible ».

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