Le Kremlin attendait silencieusement – puis s’est exprimé pour la première fois
Ma’ariv
Après la rencontre du représentant de Donald Trump, Steve Witkoff, et de Jared Kushner avec le président russe Vladimir Poutine, des affirmations ont circulé selon lesquelles les discussions n’auraient mené à aucun progrès. Le Kremlin a rapidement démenti ces informations.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’il serait « incorrect » d’affirmer que le président Vladimir Poutine a rejeté les propositions américaines de paix lors des discussions menées hier par Steve Witkoff et Jared Kushner à Moscou. En réponse à une question au cours du point de presse quotidien, Peskov a indiqué qu’il s’agissait d’un processus de travail normal et d’une recherche de compromis. Il a ajouté : « Hier, c’était la première fois qu’avaient lieu des échanges directs de points de vue. Certaines choses ont été acceptées, d’autres ont été jugées inacceptables. »
Peskov a refusé de dévoiler des détails sur la négociation, qui a duré cinq heures, estimant que le maintien du silence autour des pourparlers les rendra plus productifs. Ses propos interviennent après que des médias ont rapporté la semaine dernière que les Américains avaient présenté une liste d’exigences maximalistes à la Russie comme projet de paix.
Malgré le refus de révéler le contenu des discussions, Yuri Ouchakov, conseiller principal de Poutine, a déclaré aux journalistes qu’« aucun compromis » n’a pour l’instant été trouvé sur la question territoriale — le sort des quatre provinces ukrainiennes que la Russie occupe partiellement et revendique. Il a précisé que sans solution à ce sujet, le Kremlin ne voit pas d’issue à la crise, mais que les pourparlers n’ont pas éloigné davantage la possibilité de paix, même s’il reste beaucoup de travail à Washington et à Moscou.
De leur côté, l’Ukraine et ses alliés européens ont accusé Poutine de simuler un intérêt pour les efforts de paix. La ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper, a appelé le dirigeant russe à « mettre fin à l’arrogance et au bain de sang » et à se montrer prêt pour une paix juste. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a exhorté Poutine à « cesser de faire perdre son temps au monde ». Des ministres des Affaires étrangères de pays de l’OTAN réunis à Bruxelles ont exprimé leur impatience à l’égard de Moscou.
Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a affirmé que Poutine poussait agressivement sur le champ de bataille et ne souhaitait pas la paix. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a indiqué que l’aide militaire continuerait afin de garantir que l’Ukraine se trouve dans la position la plus forte possible. Dans ce cadre, le Canada, l’Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas ont annoncé qu’ils investiraient conjointement plusieurs centaines de millions de dollars supplémentaires dans l’achat d’armes américaines pour l’Ukraine.
Parallèlement aux efforts diplomatiques, la guerre d’usure se poursuit : cette nuit, la Russie a lancé 111 drones contre l’Ukraine, et le ministère russe de la Défense a affirmé avoir détruit 102 drones ukrainiens.
