Washington, Jérusalem, le Caire : les lignes de tension autour de la deuxième phase de l’accord

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La médiation internationale autour de Gaza s’est invitée à la télévision arabe, Bshara Bahbah -ex-médiateur palestino-américain- sur Al-Arabiya, ainsi que le chef du bureau égyptien d’information gouvernementale, Diaa Rashwan et Ismaïl Radwan -haut responsable du Hamas- sur Al-Jazeera

israj.media – Nathalie Sosna Ofir

Washington, Jérusalem, le Caire : les lignes de tension autour de la deuxième phase de l’accord

Ismaïl Radwan sur Al-Jazeera, Capture d’écran

La médiation internationale sur Gaza a pris hier soir un tour plus frontal, avec deux interventions télévisées relayées par les chaînes arabes Al-Arabiya et Al-Jazeera.
D’un côté, sur Al-Arabiya, le médiateur palestino-américain Bshara Bahbah, l’un des artisans de l’accord, a accusé Israël de chercher à remodeler le texte du cessez-le-feu. De l’autre, le responsable du Hamas Ismaïl Radwan a tenu à assurer que l’accord, parrainé par Washington, ne s’effondrerait pas : « Israël tente de convaincre les Américains de modifier le libellé de la phase suivante et utilise la présence des armes du Hamas comme prétexte. Le Hamas sera finalement contraint de remettre ses armes lourdes à des forces arabes-islamiques-palestiniennes, et j’imagine qu’il n’y aura pas d’objection, car il doit, au final, exister une force militaire unique qui assure la sécurité dans la bande de Gaza. »

Selon le médiateur, l’objectif reste la formation d’un mécanisme de sécurité régional incluant des pays arabes modérés, une transition que Washington espère rapide mais qu’Israël tente de freiner en réclamant un droit de regard permanent sur le dispositif.

Quelques heures plus tard, sur Al-Jazeera, Ismaïl Radwan, figure du Hamas, a répondu aux inquiétudes grandissantes quant à la solidité de la trêve : « Le président Trump lui-même l’a adoptée, et il ne permettra pas que cet accord s’effondre. Ce qui se passe actuellement, ce sont des échanges d’opinions ou des prises de position de la part d’Israël — notamment concernant la deuxième phase. Les Israéliens tentent de tirer parti de chaque faille à leur avantage. Il faut agir avec sagesse : notre position doit être d’exiger l’application des 20 points sur lesquels le monde entier, y compris le Hamas, s’est mis d’accord. »

Radwan a également rejeté les accusations selon lesquelles le mouvement retarderait la restitution des dépouilles des otages israéliens : « Israël continue d’empêcher l’entrée d’équipements lourds, alors que l’accord stipule explicitement qu’ils doivent être acheminés vers Gaza. Elle est donc responsable du retard dans la restitution des corps des otages israéliens. »

Selon plusieurs sources proches du dossier, Washington presse ses partenaires arabes — notamment l’Égypte, la Jordanie et les Émirats — d’anticiper la formation d’une force conjointe arabo-palestinienne chargée du contrôle sécuritaire de Gaza, tandis qu’Israël insiste pour conserver un droit de regard opérationnel.

Ce matin, le chef du bureau égyptien d’information gouvernementale, Diaa Rashwan, a déclaré dans une interview à la chaîne Al-Arabiya qu’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU était indispensable pour encadrer le déploiement de la future force internationale à Gaza : « Concernant la création de la force internationale, il faut une décision du Conseil de sécurité afin de lui donner légitimité et de définir son mandat pour qu’elle puisse agir rapidement sur le terrain ».

Rashwan a souligné que la zone concernée, qualifiée de « zone jaune », inclut des éléments susceptibles de déstabiliser la sécurité : « Aucune nation ne peut intervenir dans une zone de conflit et de destruction d’une telle ampleur sans soutien et couverture internationale ».

L’Égypte, acteur clé dans la médiation entre Israël, le Hamas et les États-Unis, plaide pour un mandat onusien explicite afin d’assurer la légitimité et la sécurité des troupes qui devraient être déployées dans la bande de Gaza après le retrait progressif de Tsahal.

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