Zvi Yehezkeli : « Le Qatar a financé les attaques du 7 octobre. Cet émirat incarne plusieurs menaces pour Israël ».

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Qatar : un interlocuteur dangereux dont Israël doit se méfier, par Zvi Yehezkeli
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L’État du Golfe, présenté comme médiateur dans les négociations, cache selon l’analyste Zvi Yehezkeli un double jeu inquiétant

Il faut dire la vérité sans détour : le Qatar a financé le massacre du 7 octobre. Loin d’être un partenaire bienveillant, cet émirat incarne plusieurs menaces pour Israël : c’est la maison-mère d’Al-Jazeera, le soutien des Frères musulmans et le principal bailleur de fonds du Hamas.

Non seulement le Qatar n’a pas condamné le massacre, mais il l’a soutenu. Pire encore, il s’est ensuite déguisé en médiateur, créant une situation ambiguë où Israël ne sait plus comment le traiter, notamment parce que les Qataris se montrent « aimables » avec les équipes de négociation israéliennes. Mais ne nous y trompons pas : le Qatar est hypocrite et il faut s’en méfier. C’est le moteur des Frères musulmans dans la région.

Si le Qatar sort gagnant de ces négociations, cela aura des implications graves. Ce qui est frappant, c’est de voir à quel point le public israélien, et peut-être encore davantage ses dirigeants, s’alignent sur cette rhétorique de « paix packagée ».

Le public israélien ne rêve plus de manger du houmous à Damas, à Ramallah ou à Amman. Tous ces endroits baignent dans le sang, et les Israéliens prennent soin de ne pas s’y rendre. Certainement pas de houmous au Caire non plus, malgré l’accord de paix existant.
Pourtant, on continue d’agiter devant nous cette notion de paix, et nous courons après comme des chiens, comme s’il s’agissait d’une marchandise précieuse. Mais au Moyen-Orient, la véritable monnaie d’échange n’est pas la paix, c’est la terre. La terre, l’honneur, la force et la puissance : voilà ce qui compte vraiment.

Rappelons les mots de Saddam Hussein : « Je suis venu voir les Juifs, je leur ai donné ce qui leur importait le plus, la paix sur papier, et j’ai pris la terre. » Et nous n’avons toujours pas retenu la leçon.

Parler aujourd’hui d’élargir les accords d’Abraham ? Ces accords sont nés de la peur iranienne, pas de l’amour d’Israël. Il est difficile de voir comment Israël tombe dans ce piège maintenant. Nous avions une opportunité d’annexer la Judée-Samarie, une option que Trump avait tolérée avant de faire marche arrière. À l’époque, Israël a choisi les accords d’Abraham plutôt que l’annexion, et cette opportunité risque à nouveau d’être manquée.

La paix, c’est sympathique sur le papier. Mais la définition de la paix dans notre région est radicalement différente de la nôtre. N’oublions pas combien de fois Arafat a prononcé le mot « paix » avant de déclencher la guerre. La paix n’est qu’un état intermédiaire, pas un état final. Dommage que nous, Israéliens, restions prisonniers de ces images d’Épinal, achetant cette rhétorique comme une monnaie d’échange dans les négociations.

Je sais vers quoi le Qatar tend réellement et quelle est sa véritable puissance. Le Qatar est le moteur de toute la haine et de l’antisémitisme dirigés contre nous en Occident, notamment à travers ses bureaux de lobbying aux États-Unis, dans les universités, et bien sûr au Hamas. C’est un allié des Iraniens et des Arabes, et tout le monde s’en méfie car il possède Al-Jazeera.

Israël avait l’opportunité de ne pas participer à ce jeu, de porter un coup au Qatar comme il l’a fait dans son offensive. Mais en acceptant de négocier, Israël dit implicitement : « J’accepte les règles du jeu et je vais m’asseoir pour parler avec mes bourreaux. » Nous parlons avec ceux qui ont orchestré le 7 octobre.

Parfois, il faut bien s’asseoir pour parler avec le diable, je n’ai aucun problème avec ça. La question est de savoir si vous discutez avec le diable pour vraiment en sortir vainqueur, ou pour continuer à danser selon les règles de sa danse. Et c’est, selon moi, ce qui se passe actuellement.

JForum.fr

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