Les 100 jours de Trump – impact sur le leadership juif américain

Parmi les nombreuses mesures revenant sur les pratiques de son prédécesseur, le président Trump a récemment décidé de ne plus rendre public le journal de bord de la Maison Blanche. S'il était ouvert, il révèlerait le profond changement à la structure du pouvoir au sein de la communauté juive apporté par les 100 premiers jours de l’administration Trump.

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Parmi les nombreuses mesures mettant fin aux pratiques de son prédécesseur, le président Trump a récemment décidé de ne plus rendre public le journal de bord de la Maison Blanche. S’il était ouvert, il révèlerait le profond changement apporté par les 100 premiers jours de l’administration Trump à la structure du pouvoir au sein de la communauté juive .

« L’atmosphère a changé, du moins pour nous. Il y a un sentiment de familiarité et de plus grande réceptivité et cela établit une meilleure atmosphère « , a déclaré Abba Cohen, vice-président pour les affaires fédérales de l’Agudath Israel of America, l’organisation représentant le courant orthodoxe.

Les militants juifs libéraux ont été écartés en faveur d’une nouvelle élite composée d’activistes plus conservateurs dans leurs opinions politiques et plus orthodoxes dans leur pratique religieuse. Les nouveaux dirigeants représentant les intérêts des Juifs américains à la Maison Blanche tiennent beaucoup à façonner la politique sur l’éducation et l’expression religieuse et à assurer une attitude pro-israélienne plus en ligne avec le gouvernement Netanyahou.

La Agouda parle au nom d’une partie relativement restreinte de la communauté juive, mais elle a réussi, de tous les groupes juifs, à obtenir le premier rendez-vous à la Maison Blanche!

Le 8 mars, les dirigeants de l’organisation ont visité la Maison Blanche et ont rencontré les conseillers politiques de Trump, y compris les conseillers antiterroristes Sebastian Gorka et Boris Epshteyn. Ils ont également été les premiers à rencontrer la secrétaire à l’éducation Betsy DeVos, un rendez-vous désiré par l’organisation qui souhaite élargir l’utilisation des fonds publics dans l’éducation confessionnelle.

La Agouda a également trouvé un terrain commun avec l’administration Trump sur une interprétation de la liberté religieuse qui donnerait une plus grande marge de manoeuvre aux organisations religieuses afin d’éviter les règles antidiscriminatoires sur l’embauche, les programmes scolaires et les soins de santé dans les institutions confessionnelles.

Mais, selon Cohen, l’un des plus anciens représentants d’organisation juive à Washington, il s’agit de bien plus que de convergence politique.

Dans la Maison Blanche de Trump, que les critiques ont jugée insensible aux problèmes juifs, les activistes orthodoxes ont trouvé des alliés. «Plus j’en apprends sur l’administration, plus j’apprends qu’il y a de Juifs actifs dans la vie juive», a-t-il déclaré, en mentionnant le gendre de Trump et son conseiller principal Jared Kushner, l’envoyé international Jason Greenblatt, et David Friedman, le nouvel ambassadeur en Israël, tous orthodoxes. « Ils ont une connaissance intime de la communauté juive et d’Israël et cela fait toute la différence ».

Mais il y a aussi l’aspect personnel. Avec le déplacement du centre de gravité de Washington, DC et du New York Upper West Side vers le New Jersey et les enclaves modernes orthodoxes de Long Island, une nouvelle structure de pouvoir émerge, forgée sur les bancs des synagogues de Teaneck et lors des levées de fonds pour les écoles religieuses de New York.

Personne ne le sait mieux que Ben Chouake, un médecin du New Jersey qui dirige NORPAC, le plus grand PAC pro-israélien d’Amérique. Greenblatt et Friedman faisaient partie de son board, et il avait même rencontré les Kushner lors de mariages et d’événements familiaux. « Je me sens beaucoup plus à l’aise avec cette administration », a déclaré Chouake. En partie, dit-il, c’est parce qu’il partage la formation et les croyances de certains membres de l’équipe de Trump. « Cette administration est beaucoup plus favorable aux relations américaino-israéliennes », ajoute-t-il.

NORPAC sera à Washington le mois prochain pour sa mission annuelle de lobbying, axée sur l’amélioration des relations entre les États-Unis et Israël. Dans la Maison Blanche de Trump, Chouake estime qu’il n’aura aucun problème à faire entendre son message. « J’ai besoin de parler avec David Friedman? Je dois parler à Greenblatt? Quoi, ils ne savent pas quoi faire? « , demande-t-il rhétoriquement,  ajoutant: » Vous avez là des gens qui sont émotionnellement favorables à Israël, et c’est quelque chose qui manquait émotionnellement dans l’administration précédente. »

Ajoutant son poids au cercle d’influence moderne orthodoxe, il y a encore un autre activiste du New Jersey – Morton Friedman, récemment sélectionné pour devenir le prochain président de l’American Israel Public Affairs Committee. Friedman ne sera que le deuxième Juif orthodoxe à servir à la barre de l’AIPAC. Il était auparavant le vice-président de NORPAC. L’AIPAC a prouvé dans le passé sa capacité à choisir les dirigeants les mieux en accord avec le président occupant la Maison Blanche. Après les élections d’Obama en 2008, le lobby s’était tourné vers le député libéral de Chicago, Lee Rosenberg, pour servir de président. Maintenant, il se rapproche de Mort Friedman, un conservateur orthodoxe plus proche des Juifs influents de la Maison Blanche.

Et même la Zionist Organization of America, qui avait été largement ignorée par la Maison blanche d’Obama, voit son étoile briller à nouveau sous la nouvelle administration. Elle fut la première à obtenir une rencontre avec un membre de l’équipe Trump après l’élection.

L’Orthodox Union a elle attiré l’attention en faisant du lobbying pour soutenir la confirmation de David Friedman. Et  c’est ‘Habad qui a accueilli Jared Kushner et Ivanka Trump à Washington…

Trump, dans ses efforts de sensibilisation publique, a fait de la communauté orthodoxe une priorité. Au cours de la campagne présidentielle, sa seule entrevue à une publication juive américaine a été réservée au magazine ultra-orthodoxe Michpa’ha. « Il était très désireux de me faire comprendre que pour lui, les Juifs orthodoxes ne sont pas une espèce exotique », a raconté le journaliste, Israël Besser. L’entretien a eu lieu une journée avant la primaire de New York et Trump était en mode de campagne, faisant valoir les raisons pour les Juifs orthodoxes de voter pour lui. « Regarde, tu es un Juif orthodoxe visible », dit-il en se tournant vers Besser, lui expliquant qu’en Europe il pourrait être pris pour cible par les antisémites. « Ils ont déjà appris qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent et s’en sortir. Obama leur a enseigné cela.  »

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