25 ans après la guerre du Golfe

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Les guerres menant à la fin des temps

Le rav Yits’haq Zeèv Soloveitchiq zatsal, le rav de Brisk, rapportait une anecdote sur rabbi ‘Hayim de Volozhyn. Un des ministres œuvrant dans le gouvernement tsariste le questionna sur les prévisions juives sur l’avenir, selon lesquelles le peuple juif vaincrait l’ensemble des peuples : « Comment pensez-vous pouvoir le faire, quand les Nations du monde comptent des millions de soldats, alors que vous êtes un si petit peuple ?
– Imaginez-vous, répondit rabbi ‘Hayim, ce qui se passe si l’on introduit une poule dans un poulailler de cent coqs. Elle ne peut être que troublée par l’idée que tous ces cent coqs se précipitent sur elle, elle qui est si faible. Néanmoins, dans la réalité, l’ensemble des coqs se lancent dans une immense bagarre entre eux, s’élançant l’un contre l’autre avec violence. Les coups volent bas, la cruauté est sans limite, et finalement, tous tombent, morts. La poule isolée reste seule en vie, intacte, sans avoir besoin de déployer le moindre effort dans ce but. Voilà ce qui se passera au temps de la chute des Empires, quand s’appliquera le verset (Yechaya’hou/Isaïe 19,2) : « Je vais armer Egyptiens contre Egyptiens ; ils combattront frère contre frère, ami contre ami, ville contre ville et royaume contre royaume », sans qu’Israël ait besoin de bouger le petit doigt. La chute des Nations sera provoquée par elles-mêmes. »
pouleDifficile d’y croire ? Nous avons pourtant déjà été amenés à vivre une situation de cet ordre quand, voici 25 ans, lors de la Guerre du Golfe, l’Etat d’Israël a été littéralement forcé, par la coalition des 34 Nations impliquées, à garder une totale neutralité – et heureusement que ses dirigeants ont su s’y tenir. La guerre a été menée par les autres : « L’Eternel combattra pour vous ; et vous, tenez-vous tranquilles ! » (Chemoth/Exode 14,14).
Que le Maître du monde fasse en sorte que cette surprenante phase préparatoire nous amène de nos jours, rapidement, à une étape finale : celle de la fin de l’Histoire, avec la venue du Machia’h !

Nous voudrions ici revenir sur la période de la guerre du Golfe, pour montrer un second aspect de cette « guerre » : les miracles qui ont eu lieu sur le terrain !

On s’en souvient certainement : ladite guerre du Golfe, ou guerre du Koweït, appelée « Seconde guerre du Golfe », par rapport à la guerre Iran-Irak, est un conflit qui opposa l’Irak de Saddam Hussein à une coalition de 34 Etats, soutenue par l’Organisation des Nations Unies entre 1990 et 1991. La victoire prévisible de la coalition entraîna la libération du Koweït, dont l’invasion en 1990 par l’armée irakienne avait provoqué le déclenchement du conflit. Cette guerre se place dans une série de conflits ayant touché la région du Golfe Persique à partir des années 1980 : une précédente « guerre du Golfe » avait déjà eu lieu dans le Golfe dans les années 1980, en l’occurrence, la guerre Iran-Irak de 1980-1988, et une dernière « guerre du Golfe », se référant à la guerre d’Irak, menée à partir de 2003 par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays coalisés contre l’Irak.
Lors de la guerre du Golfe de 1990-1991, la coalition internationale utilisa sa suprématie aérienne pour détruire le complexe militaro-industriel de l’Irak. Ensuite, une attaque terrestre limitée, lancée à partir de l’Arabie Saoudite, détruisit les forces armées irakiennes.

Ce que peuvent faire des scuds…

guerre du GolfeLa guerre du Golfe, pour notre peuple, a été marquée uniquement par les tirs de scuds. Ces énormes missiles balistiques ont été développés dans les années 1950 par l’Union Soviétique. Il n’est pas sans intérêt de savoir qu’ils prennent leur inspiration des V2 allemands de la Seconde Guerre mondiale, tirés en grand nombre en direction de l’Angleterre.
A l’époque qui nous concerne, les vingt scuds utilisés durant la guerre opposant l’Iran à l’Irak ont fait 1 000 morts. Un seul et unique missile envoyé sur une base militaire américaine en Arabie Saoudite a provoqué la mort de 22 marines et blessé quelques 60. Des ‘olim originaires de Perse racontaient leurs expériences d’alors : durant la guerre entre l’Iran et l’Irak, chaque missile laissait derrière lui de 70 à 100 morts et 300 blessés… Chez eux aussi, toutefois, des miracles se sont produits : les maisons juives ont été épargnées, au point que les Musulmans, lors des alertes au missile, courraient se réfugier chez les Juifs…
Mais la norme était, telle que Rabin, alors Premier Ministre, l’a décrite : « Il n’y a pas d’armes contre ces missiles, et, pire encore, pas d’appareils capables d’avertir de leur approche » – situation qui s’est sensiblement améliorée depuis lors.
Le général Moché Bar Kokhba a dit alors : « Il faut faire le point après ces attaques aux missiles. Du point de vue militaire, ils n’ont eu aucune influence. Ils ont toutefois provoqué de grands dégâts matériels mais, sur le plan humain, pratiquement personne n’en a souffert. Concluons en disant que cet aspect de cette guerre n’est pas compréhensible, il est miraculeux… »

Des miracles…

La famille Charabani peut en témoigner. Le père, David, avocat résidant à Ramat Gan, d’origine irakienne, raconte :
« Cela s’est passé durant la seconde semaine de la guerre, vendredi soir. Je revenais de la synagogue, où je m’étais attardé sur la demande du responsable, afin que le cours hebdomadaire ait lieu. Nous avons tout juste pu parler des miracles que l’on avait déjà vus, quand l’alerte a été donnée. Un boum énorme a retenti, et l’une des vieilles personnes présentes a indiqué la direction de ma maison…
« Je me suis retrouvé là, face à l’énorme tas de restes et de détritus de ce qui était encore ma maison quelques minutes auparavant. Tout autour, un immense tohu-va-vohu, et je n’avais aucun doute que je venais de perdre toute ma famille… J’étais bouleversé par ce que je voyais. La maison voisine était totalement détruite, et ses trois étages s’étaient effondrés sur ma maison, haute d’un étage. Le silence de mort qui régnait là disait tout. Je suis rentré dans les ruines fumantes, et je me suis mis à frapper sur les murs dans mon désespoir. J’ai appelé les membres de ma famille par leurs noms. Peut-être l’un d’entre eux était-il tout de même resté vivant… Soudain, je vois ma fille sortir des ruines, puis mon épouse et mon fils… Tous vivants, sans la moindre égratignure. J’ai crié : « Miracle, miracle, c’est la Main de D’ ! » »
A présent, David raconte que, quand il passe à cet endroit, tous les 30 jours, au moins, il dit la bénédiction de « Qui m’a fait un miracle en ces lieux », bien qu’en vérité, de sa villa il ne reste plus rien. On a construit un immeuble à sa place.
David pense savoir pourquoi sa famille a eu droit à un tel miracle : il avait accueilli chez lui, quelque temps auparavant, un couple de vieilles gens de ‘Holon, pauvres, sans enfants, dont le mari était cordonnier. Ils avaient acheté un Séfer Tora et l’avaient donné à la synagogue. Le couple avait passé un Chabbath exceptionnel chez les Charabani, et le cordonnier avait béni ses hôtes, que la chambre qu’ils avaient occupée soit toujours épargnée. C’est cette pièce qui servait, durant la guerre, de refuge…
Après sa mort, il s’est avéré que ce cordonnier préparait des repas pour le Chabbath et les distribuait à des gens encore plus démunis que lui-même. Charabani est convaincu que ses bénédictions ont sauvé sa famille…
Cependant, ce n’est pas le seul cas de miracle que nous ayons connu. Tout s’avérait en fait miraculeux ! Quelques chiffres : 39 scuds sont tombés dans le pays ; 10 tonnes de produit explosif ; 15 000 biens immobiliers ont été endommagés : 10 992 appartements, 235 maisons, et 3 773 autres biens ont souffert de ces missiles. Un seul mort ! Il y a eu des blessés, des personnes souffrant de traumatismes psychologiques et de peur, mais pas plus.
Cette espèce de protection généralisée prenait toutes les voies possibles : une fois, c’était une voisine qui avait réveillé une personne âgée, et l’avait fait sortir de son appartement, avant sa destruction ; une autre, un boulanger quittait son laboratoire, n’étant pas parvenu à trouver de la farine, juste avant sa destruction par un scud. Cela pouvait être le contraire aussi : le scud qui éclatait en pleine rue, et qui détruisait la maison d’un côté, tout en épargnant un vieillard qui y vivait… et en détruisant totalement la maison d’en face, où, par hasard, personne ne se trouvait. Ou encore, cette personne ouvrant la porte à l’arrivée du scud, et restant à l’entrée quand, pour le reste, tout l’appartement était rasé.
Une autre fois, un scud est tombé à proximité des tuyaux de gaz de Gueliloth, au nord de Tel Aviv. Le danger était immense. Toutefois, deux jours auparavant, une fuite de gaz avait fait que l’on avait neutralisé cette fraction du système, et que l’on avait fait passer le gaz par un autre circuit. Conclusion : cet incident, qui aurait pu provoquer une catastrophe énorme, ne s’est soldée que par des dégâts mineurs – en somme, rien.
A Tel Aviv, un scud a traversé tout un immeuble de haut en bas, pour arriver, sans exploser, dans une bijouterie du rez-de-chaussée, s’arrêtant juste en face d’une Bible…
Le 31ème scud a également son histoire propre, tout à fait fantastique : il a totalement dévasté la maison d’une famille de Ramat Gan, et les forces de sécurité étaient certaines qu’il n’en restait rien. Mais non. Le missile avait provoqué le repliement d’un panneau de sécurité en métal, formant en fin de parcours une sorte de soucca où la famille avait pu trouver refuge et protection…
La photo de Mikhaël Diar, dont seule la tête dépassait des décombres de sa maison à Saviyon, a, au même titre, fait le tour du monde. Après la chute du scud, les sécuristes étaient convaincus qu’aucun rescapé ne pouvait sortir vivant de ces ruines et, en effet, les deux chiens de Mikhaël ont été tués sur place par le missile. Lui, par contre, n’avait rien. Il a même pu signer de sa propre main la demande de réparation consécutive à l’incident…

Le danger chimique

guerre du GolfeCette guerre a été marquée par la distribution généralisée de masques de protection contre les éventuels produits chimiques de l’Irak, via les missiles. Or, rien de tout cela ne s’est produit, que l’Eternel en soit loué ! Etait-ce une erreur d’estimation de la part des responsables militaires israéliens ? Les inspecteurs de l’ONU avaient sillonné l’Irak et ont découvert des dizaines d’usines, en mesure de fabriquer chaque année 2 000 tonnes de produits chimiques dangereux. Les responsables irakiens ont eux-mêmes reconnu disposer de 30 000 éléments chimiques, de milliers de bombes de cet ordre, et de 50 scuds prêts à provoquer des attaques chimiques… Cela a pris 8 ans aux forces de l’ONU pour tout détruire.
Le général Norman Schwarzkopf a été interrogé après la guerre : comprenait-il pourquoi Saddam Hussein n’avait pas fait usage de tout cet arsenal ? « Je n’ai pas de réponse, a-t-il déclaré, mais que D’ soit loué pour cela ! »
L’un des responsables irakiens de ce secteur a raconté, après le guerre du Golfes hostilités, avoir en fait reçu ordre de Saddam Hussein de faire usage de l’arsenal des armes chimiques et biologiques sous sa direction, si les communications téléphoniques venaient à être interrompues entre sa cachette et Bagad. De fait, cela signifiait soit la mort de Hussein, soit la destruction de Bagdad. Or, les Américains, ignorant bien entendu tout cela, ont tenté de s’en prendre aux réseaux téléphoniques liant la capitale à la province, mais sans y parvenir. S’ils y étaient arrivés, 50 missiles à haut danger risquaient de partir en direction de l’ouest…
Après les événements, il s’est avéré que les armes biologiques étaient en réalité d’un danger absolu, et contre elles, les pauvres masques utilisés en Israël n’avaient aucun intérêt. Les spécialistes admettent que ces armes pouvaient semer le désastre sur 3 700 kilomètres à la ronde…

Un risque atomique ?

Or le risque d’agression biologique se doublait d’un autre, sans doute pire encore : celui d’une attaque atomique ! Les forces américaines pensaient, à l’origine, qu’il n’y avait que 2 centres dans lesquels les Irakiens effectuaient des recherches forcenées pour arriver à se doter d’armes nucléaires. Après les hostilités, on a trouvé qu’il y en avait 24, et que les préparatifs pour arriver à fabriquer une bombe atomique allaient bon train.
Par la grâce de D’, la guerre a éclaté, et a fait que ces projets sataniques n’ont pas abouti.

L’essentiel : les autres ont tout fait !

Toutefois, il ne fait aucun doute que l’élément essentiel de ladite guerre demeure le fait qu’Israël a été forcé de se mettre de côté et de rester dans la neutralité. ‘Hayim Herzog, alors Président, a pu déclarer : « C’est un miracle. Nous avons eu droit à ce que le travail soit effectué par d’autres… Nous avons pu constater que la Providence divine S’est dressée à nos côtés ! » ‘Hayim Herzog était le fils du Grand Rabbin Yits’haq Eiziq Herzog, Grand Rabbin d’Irlande, puis d’Israël…
Le général Moché Bar Kokhba, déjà cité, a abondé dans ce même sens : « Nous avons eu droit à un grand miracle en ce qu’une large coalition s’est opposée à Saddam Hussein. Pensons un instant à ce qui aurait pu nous arriver si Saddam était parvenu à composer une coalition opposée, comprenant la Syrie, la Jordanie et tous les pays musulmans ! N’avait-il pas levé le fanion contre Israël ? Ceci aurait pu lui permettre de rallier à son plan tous ces pays… »
Il faut dire encore que c’est Hussein lui-même qui a entraîné un tel résultat : il a osé défier les Etats-Unis avec une attaque chimique, et mis tout son poids dans ses menaces contre eux, provoquant lui-même la guerre et la coalition contre son pays.

Toutefois, la liste des miracles que nous avons vécus est loin d’être close. On pourrait parler encore du fait que la guerre a eu lieu en hiver, et non point en été : durant la chaude saison. Qui aurait pu tenir le coup dans les chambres fermées ? Comment les Américains, postés en Arabie Saoudite, auraient-ils résisté aux grandes chaleurs ?
En conclusion, cette guerre-là nous a permis de voir comment l’Eternel, s’Il le veut, peut prendre en main l’Histoire et la mener comme bon Lui semble ! Souhaitons que la phase suivante sera la dernière, et nous permette à nouveau de voir Qui dirige le monde et Qui veut notre bien ! Nous tous, y compris ceux qui assurent actuellement la direction du peuple juif, pas seulement sur le plan théorique…

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