40% de Norvégiens pensent que les Israéliens sont des Nazis

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Par Abraham Cooper et Manfred Gerstenfeld

Un sondage effectué, il y a quelques années en Norvège, montrait que 38% des Norvégiens croyaient vraiment qu’Israël traite les Palestiniens comme les Nazis traitaient les Juifs. Au cours de la même période, la municipalité d’Oslo a publié une étude sur le harcèlement des enfants dans les lycées d’Oslo. Elle démontrait qu’un tiers des élèves juifs  des lycées étaient harcelés verbalement ou physiquement, au moins deux fois par mois. Dans toute culture, la tonalité provient du sommet – et l’épouvantable esprit du temps (zeitgeist) antisémite en Norvège démontre tout-à-fait ce point.

Il y a quelques semaines, l’ancien Ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Støre, a dégainé une de ses salves haineuses contre l’Etat Juif, dont il a le secret. Le chef du parti travailliste d’opposition norvégienne certifiait que les décisions prises par Israël, ces derniers mois, font de ce pays un Etat d’Apartheid. Støre a insisté pour dire qu’il y aurait des gens ayant des droits différenciés en Israël, ce qui est contraire à la démocratie. Mais encore, ce semeur de haine antisioniste vétéran autant qu’invétéré, a mensongèrement insisté pour dire que son parti est, non seulement un ami des Palestiniens, mais tout autant des Israéliens.

Au fil des années, les déclarations de Støre contre Israël confirment que c’est un incitateur astucieux. Il a livré ses plus récentes calomnies lors du rassemblement annuel du mouvement de la jeunesse du parti, l’AUF, sur Île d’Utøya. En effet, l’incitation anti-israélienne fait traditionnellement parti du moment de retraite de ce mouvement de la jeunesse. De cette façon, le Parti Travailliste s’assure que la prochaine génération de leaders socio-démocrates norvégiens sera, elle aussi, constituée de semeurs de haine contre Israël. Ces rassemblements annuels de l’AUF à Utøya ont bénéficié d’une renommée internationale, quand le terroriste norvégien, Anders Breivik, a assassiné 69 de ses participants en juillet 2011 [en plus d’un attentat à la bombe visant un édifice gouvernemental à Oslo, causant huit morts, le même jour].

Ivar Fjeld était dirigeant local de l’AUF, quand il a participé aux camps d’Utøya en 1986 et 1987. Des années plus tard, quand il est devenu militant chrétien, il a révélé ce qui se passait dans ces fameux camps de l’AUF. Fjeld décrivait qu’à son époque, il y avait des participants palestiniens qui étaient consommateurs de drogues et les partageaient avec les adolescents norvégiens. Les plaintes soulevées auprès de l’encadrement de l’AUF n’ont jamais débouché sur la moindre action, à la conférence, qui faisait la promotion des relations avec les Palestiniens.

En 2011, l’année de l’attentat terroriste désastreux qui a arraché la vie à 69 participants à la conférence, la diabolisation d’Israël était un point culminant du programme. Les dirigeants de l’AUF et les conférenciers visiteurs antisionistes étaient à la pointe des événements et une énorme bannière dans le camp appelait au boycott d’Israël.

Cette année-là, Støre a aussi visité  Utøya. Lorsqu’il s’est exprimé contre le boycott d’Israël, il posait aux côtés du dirigeant de l’AUF, Eskil Pedersen, pour une photo ingénument prise juste devant la bannière promouvant le boycott. Støre a, alors déclaré que le “mur de séparation” d’Israël devait être démantelé. Il n’a jamais mentionné “pourquoi” ce mur avait, à l’origine, été construit – en particulier, à cause des attentats suicide sans fin contre les civils israéliens. Il faisait ainsi la promotion d’un surcroît de terrorisme palestinien.

Parmi d’autres norvégiens prédominants qui calomnient l’Etat Juif, deux s’illustrent particulièrement. En 2009, les médecins norvégiens partisans du Hamas Mads Gilbert et Erik Fosse ont publié un livre : “Eyes in Gaza” (Témoins oculaires à Gaza), axé sur l’Opération israélienne “Plomb Durci”, durant laquelle ils ont travaillé ensemble dans un hôpital gazaouite.

Les auteurs ont omis de mentionner le fait que l’hôpital servait aussi de quartier-général du Hamas [situé sous le département “enfants malades” de l’édifice]. Gilbert et Fosse ont mensongèrement prétendu qu’Israël était entré à Gaza, uniquement pour massacrer des femmes et des enfants. Støre a écrit le commentaire de postface en quatrième de couverture pour promouvoir leur livre plein de haine, faisant l’éloge du rôle des auteurs à Gaza. Le dirigeant du parti travailliste et Premier Ministre norvégien à l’époque, Jens Stoltenberg, a ensuite téléphoné aux Docteurs Gilbert et Fosse pour leur témoigner que le gouvernement et le peuple norvégien étaient derrière eux pour les soutenir. Aujourd’hui, Stoltenberg est Secrétaire Général de l’OTAN.En 2009, une diplomate norvégienne, Trine Lilleng, Première Secrétaire à l’ambassade norvégienne en Arabie Saoudite, a envoyé un e-mail à partir de son compte à l’ambassade. Elle y juxtaposait des images d’enfants morts à Gaza à des photos de victimes de la Shoah. Støre s’est rendu en visite en Israël, quelques semaines plus tard et a déclaré aux médias que Lilleng n’était plus membre de l’équipe de Riyad. Quatre mois plus tard, le journaliste israélien Cnaan Liphshiz a téléphoné à l’ambassade norvégienne en Arabie Saoudite et a demandé à joindre Lilleng. On lui a répondu que la “Consule” Lilleng serait présente plus tard dans la journée. Liphshiz s’est alors demandé si, au contraire, elle avait bénéficié d’une promotion depuis l’incident.

Récemment, jusqu’à la fin de son mandat à Oslo, l’ambassadeur israélien Raphael Schutz en a eu assez de l’incitation propagée contre son peuple. Il a déclaré sur sa page Facebook, que ceux qui prétendent qu’Israël est un état illégitime, dénient son droit à l’existence et comparent Israël à l’Allemagne nazie, sont les descendants de l’ancien Premier Ministre norvégien Vidkun Quisling, qui,durant la Seconde Guerre Mondiale, arrêtait les Juifs de Norvège et s’est rendu responsable du pillage des biens appartenant aux Juifs. Les autorités norvégiennes transféraient ces Juifs aux occupants allemands qui les envoyaient à Auschwitz. Très peu en sont revenus.

Quisling est l’un des très rares Norvégiens dont le nom est mondialement connu. Il est même devenu une expression générique pour désigner un renégat qui a retourné sa veste, et un collaborateur vendu à l’ennemi. Les Norvégiens ont réagi avec virulence à la déclaration de l’ambassadeur israélien. Il semble que cela ait touché un nerf sensible, en révélant un élément majeur de l’histoire antisémite polymorphe et continue du pays. Plutôt que de s’avouer le poids de ce chapitre fort sombre de leur propre histoire, trop nombreux sont ceux qui se trouvent confortés par le gros mensonge que les Juifs d’aujourd’hui ne valent pas mieux que les génocidaires nazis d’hier.

Les Norvégiens, heurtés par le franc-parler de l’Ambassadeur Schutz, devraient compter avec lui en tirant parti des leçons jamais enseignées sur la maltraitance passée de la Norvège envers ses citoyens juifs et bâtir des ponts autant avec leurs voisins juifs qu’avec l’Etat Juif. Rejeter un narratif fallacieux sur la dynamique conflictuelle israélo-palestinienne serait un bon départ pour commencer le dur labeur menant à une possible guérison.

Par Abraham Cooper et Manfred Gerstenfeld

Adaptation : Marc Brzustowski

Cet article a été publié, à l’origine sur NewsMax :  Why Did Nearly 40 Percent of Norwegians Compare Israelis to Nazis?

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