Bani Naim, ou l’apprentissage de la responsabilité collective ?

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Le terroriste de Bani Naim
Le terroriste de Bani Naim

Le village arabe de Bani Naim, adjacent à Hévron, d’où est issu l’adolescent de 16 ans qui a assassiné la jeune Hallel Ariel, le 30 juin dernier à Kiryat Arba, est le premier à payer un prix aussi lourd pour avoir laissé grandir entre ses murs un terroriste. Il aura fallu en effet attendre 19 jours depuis l’attentat (soit le 18 juillet) pour que soit levé le blocus sanctionnant le village. Jusque là, l’isolement était total : il était impossible d’y entrer et d’en sortir au volant d’un véhicule, et même les camions poubelles n’ont pas eu l’autorisation de vider les ordures d’un village où vivent au moins 30 000 Arabes ! Quant aux magasins d’alimentation, dénués de tout approvisionnement, ils se sont rapidement vidés, et, action symbolique s’il en est, l’entreprise qui fabrique la traditionnelle « pierre de Jérusalem » pour toute la région du « Gouch Etsion » a, elle aussi, été condamnée à l’inactivité, occasionnant une perte sèche de plusieurs milliers de shékels par jour au directeur de l’entreprise, Ahad Chahda, un Palestinien de 38 ans.

Les portes du village ont donc rouvertes le 18 juillet dernier, mais les contrôles à la sortie restent toujours très sévères. D’autant qu’ils ne concernent pas seulement le village de Bani Naim mais toute la région de ‘Hévron, soit près de 700 000 autochtones. Toutes les voitures sortant de ‘Hévron et des villages avoisinants sont soumises à des vérifications drastiques. Des barrages mobiles ont été installés un peu partout les principaux sur les axes routiers de la région et sur plus de 250 routes empruntées par les israéliens. Une situation exceptionnelle qui a obligé l’état-major à mobiliser deux bataillons supplémentaires placés sous les ordres du colonel Itsik Cohen.

Punition collective ?

On notera que ces mesures sont une première en Israël. D’habitude, après une action terroriste, les mesures répressives ne touchaient que les proches de la famille de ou des assassins, des dispositions qui se limitaient essentiellement à une interdiction de travailler. Punir toute une collectivité semble pourtant répondre à une situation particulièrement urgente.

Jusqu’à aujourd’hui, les services de sécurité ont toujours fait attention à bien distinguer entre les personnes directement impliquées dans le terrorisme et celles qui ne l’ont pas été. Une politique qui a sa propre logique, puisqu’il s’agit surtout de laisser une chance de continuer à vivre normalement aux Arabes qui ne supportent pas les actions terroriste, tout en punissant durement les personnes impliquées dans les attentats. Toutefois, en ce qui ne concerne pour le moment que les villages, un véritable débat anime les responsables sécuritaires israéliens quant à l’efficacité des pénalités collectives. Pour certains, elles doivent être prises très au sérieux, ne serait-ce qu’à titre d’exemple. D’autant que les chefs de la sécurité en Israël sont bien placés pour savoir que le modèle social sur lequel fonctionnent les villages palestiniens répond au schéma traditionnel de qu’on appelle de manière générale, une structure triballe : si, par exemple, le fils de la famille unetelle agresse un membre de la famille unetelle, le responsable n’est pas le seul à être puni. Une telle atteinte à l’unité du clan peut déboucher sur une dispute générale au sein du village et jusqu’à ce que le calme revienne. Comme au sein des microsociétés, c’est la loi des clans qui assure la cohésion et l’équilibre social : chaque individu est attaché à l’ensemble qu’il représente, et réciproquement. Si bien que, lorsqu’une famille est mise en cause dans un attentat, cela a des répercussions sur tout un village et peut modifier le rapport de forces entre les clans les plus importants. Par amplification, une punition collective oblige les responsables familiaux à faire tout leur possible pour empêcher le développement du terrorisme au sein de leur village. Car, dès lors que tout un village dirigé par un clan dominant peut subir les frais d’une action terroriste, il a tout intérêt à surveiller ses membres ; c’est tout son avenir économique et politique qui est en jeu. Sauf à accepter de rejoindre les rangs des quelques clans qui sont sur la liste rouge de l’armée, comme c’est le cas par exemple de la famille Qawasameh de ’Hévron, ou Ma’hémra du village Ita.

Cette méthode n’aurait certainement pas cet impact si prévalait, dans les villages palestiniens, le mode de vie individualiste de l’Occident où chaque individu est un monde à part entière. Il n’y a qu’à voir le qualificatif de « loup solitaire » utilisé pour désigner les agressions menées par une seule personne…

Même si cette donnée, « sociologique » s’il en est, peut nous paraître prosaïque, il semble que son utilisation sur le terrain peut constituer une autre réponse au terrorisme. Reste à savoir quels peuvent être ses effets à long terme…

2 Commentaires

  1. Je vous saurai gré d’éviter dans la mesure du possible de nous montrer des visages de recha’ïm, ce qui nous aidera à respecter le message de nos Sages en ce sens.
    Ensuite, serait-il possible de ne pas octroyer aux envahisseurs de notre terre le titre de palestinien. Certes, l’appellation est étrangère, mais, que faire, elle désigne dans les langues latines et autres la terre d’Israël. Donc, attribuer ce qualificatif à d’autres gens que des Juifs consiste à renier notre lien à notre terre (lo noda bearço).
    Pour finir, si la punition la plus forte consiste à imposer un blocus de quelques jours et non pas de raser ce village de haine, on comprend pourquoi la motivation des antijuifs arabes ne diminue pas.
    Cordialement vôtre

    • 1/ Nous évitons en général en effet de faire passer des photos de recha’ïm – genre Hitler, ou autres. Mais ce n’est pas facile dans un site internet…
      2/ Le titre de « Palestiniens » correspond aux habitants arabes de la Palestine. C’est une réalité, et surtout c’est une convenance aujourd’hui admise par tous. Il ne viendra à personne l’idée de traiter un Juif habitant dans le pays de cet adjectif, et pourtant, Shmoulik habite en « Palestine ». En conséquence, nous ne croyons pas que l’emploi de cette appellation soit à éviter.
      3/ Probablement si Israël se mettait à raser de tels « villages » (30.000 habitants, non ?), le scandale international serait tel que l’ensemble du Yichouv serait mis en danger… Ce n’est pas forcément la meilleure des conduites à suivre.
      En conclusion, ce n’est que la venue du Machia’h et le retour à la royauté d’Israël, admise par l’ensemble des Nations, qui semblent pouvoir permettre une régularisation de la situation et un retour de la paix sur le peuple juif !

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