Benjamin Netanyahou rencontre Emmanuel Macron à Paris pour évoquer le nucléaire iranien

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French President Emmanuel Macron welcomes Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu for a meeting focusing on bilateral ties, Iran, the Middle East peace process, and other regional crises, at the Elysee Palace in Paris, France December 10, 2017. REUTERS/Philippe Wojazer

INTERNATIONAL – Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou poursuit ce mardi à Paris son offensive pour tenter de créer un front commun contre l’Iran, lors d’une visite controversée trois semaines après les affrontements sanglants à Gaza.

 Benjamin Netanyahou a d’ores et déjà mis en garde lundi 4 juin Angela Merkel contre un nouvel afflux de réfugiés syriens en Allemagne si rien n’est fait pour contenir l’influence croissante de l’Iran au Moyen- Orient. Au premier jour à Berlin de sa tournée européenne, le chef du gouvernement israélien a insisté sur un dossier politiquement très sensible pour la chancelière allemande.

Il a accusé Téhéran d’organiser le déploiement massif en Syrie de milices chiites, originaire notamment d’Afghanistan et du Pakistan, sous commandement militaire iranien, avec un « objectif militaire mais aussi religieux ». L’objectif de l’Iran est « de mener une guerre de religion en Syrie, en majorité sunnite », a-t-il assuré, « cela risque de provoquer une nouvelle guerre de religion -cette fois une guerre de religion à l’intérieur de la Syrie- et la conséquence sera beaucoup plus de réfugiés et vous savez exactement où ils iront ». Ceci « devrait être une source de préoccupation pour l’Allemagne« , a-t-il ajouté.

Macron veut sauver l’accord nucléaire

La chancelière a reconnu que l’influence iranienne en Syrie, au Yémen ou au Liban était « préoccupante » et qu’il convenait « de restreindre fortement » les « activités régionales » de Téhéran. Mais elle a dans le même temps campé sur sa volonté de maintenir en vie l’accord sur le nucléaire iranien, malgré le récent retrait des États-Unis et l’opposition farouche de l’État hébreu à ce texte. « Nous n’avons pas sur tous les dossiers des convergences de vues », a-t-elle diplomatiquement dit à Benjamin Netanyahou à ce sujet.

« Nous avons, comme vous pouvez parfois le voir, des désaccords mais ils ne portent pas vraiment sur l’objectif, ils portent plutôt sur la méthode », lui a répondu le chef du gouvernement israélien, qui doit donc se rendre ce mardi à Paris puis le lendemain à Londres pour marteler un message identique. Après la chancelière allemande, le président français Emmanuel Macron va quant à lui réitérer à son tour la nécessité de sauvegarder l’accord sur le nucléaire iranien qui, à défaut d’être parfait, offre aux yeux des Européens le seul garde-fou contre la prolifération nucléaire dans la région.

Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou -qui se rencontrent pour la troisième fois à Paris depuis la prise de fonction du président français en 2017- devraient constater une nouvelle fois leurs divergences sur les moyens de ramener la stabilité dans la région, tout en faisant la même analyse des menaces. Le « diagnostic est partagé sur le fait que la présence militaire de l’Iran ou de groupes pro-iraniens en Syrie représente une menace durable », relève la présidence française. Mais Paris appelle à compléter l’accord existant en discutant avec l’Iran de ses activités balistiques et de son influence régionale, là où Israël est sur une approche beaucoup plus frontale pour forcer Téhéran à renégocier l’accord nucléaire.

Macron a condamné les violences contre les Palestiniens

Benjamin Netanyahou a déjà été accueilli à l’Élysée le 10 décembre dernier. Depuis, les deux dirigeants ont exprimé leurs divergences sur la décision de Donald Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien et à la suite de la mort de plus de 100 Palestiniens de Gaza tués par des tirs de soldats israéliens alors qu’ils manifestaient contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël par les États-Unis le 14 mai.

Emmanuel Macron a depuis condamné « les violences des forces armées israéliennes » tout en rappelant « son attachement à la sécurité d’Israël », une position jugée trop simpliste dans l’État hébreu et trop complaisante à gauche de l’échiquier politique en France. Les deux dirigeants veulent de leur côté mettre à profit la Saison culturelle croisée France-Israël qu’ils lanceront mardi soir, à l’occasion des 70 ans de l’État d’Israël, pour montrer ce qui rassemble les deux pays.

« Macron a une approche extrêmement pragmatique, avec une volonté de découpler le sujet du conflit israélo-palestinien du volet de la coopération bilatérale », estime Laurent Khalfa, chercheur associé à l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) à Paris, en notant l’intérêt du président pour le modèle israélien de « start-up nation ». Le président et le Premier ministre inaugureront d’ailleurs une exposition retraçant les innovations technologiques israéliennes, israel@lights, au Grand Palais.

Source www.huffingtonpost.fr

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