Corbyn, « le socialisme des imbéciles » version vintage chic

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Homo Antisemitus Modernis ne diffère pas  beaucoup de son ancêtre Homo Nationalsozialismus, si ce n’est à la marge, et uniquement dans la forme. C’est normal : l’évolution darwinienne se chiffre en millénaires, pas en trois générations !

Nationalsozialismus, Nazi de son petit nom, marchait au pas de l’oie au son des tambours et rythmait le rugissement de ses slogans d’un salut martial.

Antisemitus Modernis, raccourci en Antisiomite, utilise les mêmes outils, mais il se situe, vocalement et en termes de résultats, un ton en-dessous : il ne hurle plus dans des meetings savamment mis en scène, après « les Juifs », mais organise des colloques sur les défauts ontologiques de « l’État juif ». Si la forme diffère, le fond reste identique, avec la même rhétorique, les mêmes slogans et les mêmes caricatures. Le Führer Autem Tertio Millennio[1] est cloné en différentes régions du monde, les copiés-collés étant extrêmement fidèles à la version originale.

Ce qui a changé, ce n’est pas Nationalsozialismus, c’est le contexte

Le pas de l’oie est passé de mode et, contrairement à d’autres attitudes devenues vintage, l’antisémitisme, alias « socialisme des imbéciles » selon August Bebel, ne peut plus être revendiqué tel quel. Il convient de lui attribuer un autre uniforme. Le plus couramment utilisé est celui du SIAPP, le Soutien-Inconditionnel-Au-Peuple-Palestinien.

Jeremy Corbyn, pour citer l’un des plus notoires antisémites du XXIe siècle, n’a pas choisi l’option originalité, mais la version conformiste. C’est moins valorisant en termes de créativité, mais on ne change pas une méthode qui gagne et son ambition est d’égaler le grand maître Adolf : se faire élire, puis confisquer toute forme d’opposition et définir l’extermination du peuple juif comme objectif prioritaire.

La palestinophilie est une feuille de vigne qui ne cache pas plus le prépuce antisémite que la Pravda ne cachait l’organe central de la propagande stalinienne : en réalité, cet alibi agit comme un appel aux co-haineux, comme un clin d’œil complice aux idiot utiles et comme un pied-de-nez aux victimes, qui ne peuvent se plaindre de ce qui est, officiellement, de la sollicitude vis-à-vis d’un peuple souffrant.

Tous les drapeaux des fiertés n’ont pas l’honneur des Unes

croix gammée bande gaza.jpgCelui-ci, photographié au sud de la bande de Gaza, près de la frontière israélienne, n’a été remarqué que par les journalistes juifs. Les autres ne l’ont pas vu, sauf Libération, qui a fait beaucoup d’effort pour instiller le doute sur son authenticité.

La première preuve à charge est que la photo avait été « postée auparavant par Peter Lerner, ancien porte-parole de Tsahal. » Pour un lecteur de Libé, cette précision devrait suffire et rendre inutile la lecture du reste de l’article : Israël est le diable, son armée émane de l’enfer, donc une photo postée par l’armée du diable est un faux diabolique.

Inutile d’appeler le bon sens : il habite près de chez nous, mais il ne lit pas Libération. Ceux qui en ont (du bon sens, pas des exemplaires de Libé), comprennent que cette photo pouvait difficilement avoir été prise par un touriste venu cueillir du muguet sur la frontière d’où les troupes du Hamas lancent régulièrement des roquettes et où l’armée israélienne patrouille sans relâche.

Ceux (les lecteurs de Libé, pas ceux qui ont du bon sens) qui n’auront pas été convaincus par la mention de Tsahal et qui auront poursuivi leur lecture jusqu’à l’ultime phrase, trouveront une conclusion 51% chèvre et 49% chou, à moins que ce soit l’inverse : « En résumé : des images prises par l’armée israélienne montrent deux drapeaux palestiniens et un drapeau blanc couvert d’une croix gammée plantés près de la frontière israélienne à Gaza. Si certaines personnes mettent en doute leur véracité, ils n’apportent pour l’heure pas d’arguments crédibles démontrant que ces images sont fausses. » Aucune conclusion favorable à Israël ne sera jamais considérée comme définitive : il suffit d’attendre et, entretemps, insinuez, insinuez, il en restera toujours quelque chose.

Corbyn, Bisounours ?

Si Jeremy Corbyn a vu de la croix gammée ornant le drapeau exhibé à Gaza, il l’a probablement interprétée comme un arc-en-ciel : un signe d’espoir d’être un jour débarrassé de l’engeance haïe.

Il ne s’agit pas là d’un procès d’intention, mais bien d’un décryptage : l’attitude du leader du Labour britannique vis-à-vis de l’État juif n’est pas issue, comme il le prétend, de son Palestinocentrisme. Si c’était le cas, il interviendrait en défense des Palestiniens soumis à l’apartheid libanais[2], de ceux qui subissent les exactions syriennes[3], de ceux que la chute de Saddam Hussein a désignés à la vindicte des Irakiens[4], etc. Mais non, rien de rien…

Monsieur Corbyn, qui ne rate jamais une occasion de se faire photographier en train de fêter l’Aïd, est-il en réalité éperdu d’islamophilie ? Dans ce cas, la Palestine ne serait qu’un des aspects de sa charité humanitaire vis-à-vis des pauvres et des humiliés, ceux qui ne possèdent rien, à part la quasi-totalité de l’or noir de la planète. Cela expliquerait son soutien inconditionnel de l’Iran. Démonstration par l’exemple de l’adage « l’amour rend aveugle » : sa glorification, en 2014, de « la tolérance et l’acceptation d’autres religions, traditions et groupes ethniques en Iran (Mosaic). »

Mais comment concilier cet amour de son prochain musulman avec la défense de Milosevic, responsable du nettoyage ethnique bosniaque, c’est-à-dire de la mort de 8000 musulmans à Srebrenica et du départ des 800.000 autres en 1999 ? Et sa défense réitérée de Bashar el-Assad (Haaretz), qui soumet son propre peuple à de quotidiens crimes contre l’humanité ?

L’explication la plus simple est encore une fois la bonne

Corbyn est tout simplement animé par une haine des Juifs, qui défie toute rationalité. À l’instar de tous les antisémites déguisés en antisionistes, il prétend que ses innombrables attaques d’Israël ne sont motivées que par des considérations politiques.

À chaque tentative d’antisiomites de se faire passer pour victimes du lobby sioniste mondial, il faut répéter qu’il est facile de distinguer entre la critique d’une politique et la haine viscérale de l’État qui pratique cette politique.

Si l’on critique durement un comportement de la France et qu’on ne voit aucun inconvénient à ce que d’autres États aient la même attitude, c’est qu’on est anti-français, puisque la France est l’État-nation du peuple français. Cela n’arrive jamais : les critiques de la politique française sont argumentées et concernent, à la même aune, les États qui choisissent une voie identique.

Si l’on accuse Israël d’être responsable du viol des Palestiniennes par leurs maris à Gaza, que les Juifs ont quitté en 2005, et qu’on ne trouve rien à redire à la politique misogyne de l’Arabie saoudite, de l’Iran ou du Yémen, c’est qu’on est anti-juif, puisque Israël est l’État-nation du peuple juif.

Monsieur Corbyn déclare chaque jour que, quoique fasse Israël, il est criminel et que, quoi que fassent les Palestiniens ou les Iraniens, leur action est toujours juste, ou justifiable et justifiée.

Qui se ressemble, s’assemble

Les accusations d’antisémitisme contre le parti travailliste britannique ont fini par émouvoir d’autres que les seuls Juifs. Une enquête officielle a donc été lancée, dont les résultats, réunis dans un mémorandum de 200 pages, sont sans appel : « de nombreux membres du parti travailliste sont devenus obsédés par Israël après l’élection de M. Corbyn. (…) Des antisémites endurcis ont adhéré au parti travailliste à la suite de son élection en septembre 2015 et, depuis son leadership, le recours au mot « sioniste » a très fortement augmenté en tant qu’injure antisémite dans les groupes de discussion en ligne du parti travailliste. {Par exemple}, un membre du parti qui n’avait jamais fait de commentaire public sur Facebook à propos d’Israël avant la campagne de Corbyn, poste désormais plus de 300 messages par an à ce sujet, affirmant notamment que « les sionistes … ont financé Hitler … le tout pour un seul objectif : Israël’’, une autre internaute a déclaré qu’elle publiait « du contenu concernant Israël depuis que j’ai entendu Jeremy Corbyn parler des atrocités [à Gaza]’’. (the Telegraph) »

Cerise sur la kippa 

Fiyaz Mughal, un musulman qui a longtemps été le conseiller de Nick Clegg, (lui-même dirigeant des Libéraux-démocrates de 2007 à 2015 et vice-Premier ministre du Royaume-Uni de 2010 à 2015), a fondé une association nommée Tell MAMA. C’est une ligne directe qui recueille les témoignages sur les crimes raciaux, principalement islamophobes. Son association travaille avec une homologue juive : CST, Community Security Trust. Mughal a cherché, à de nombreuses reprises, à rencontrer Corbyn pour évoquer une coopération avec le Labour dans la lutte contre la haine raciste. Ses demandes ont été systématiquement rejetées.

« La raison pour laquelle il ne nous rencontre pas est notre collaboration avec CST. Je n’en vois aucune autre. S’il veut vraiment comprendre la réalité de la haine antimusulmane et s’engager dans la solidarité et l’alliance avec une organisation qui, de surcroît, collabore avec les communautés juives, je ne vois pas pourquoi il ne veut pas nous rencontrer (the Telegraph). »

Le problème n’est pas la cerise mais la kippa !

On pourrait demander leur avis aux membres du Corbyn Fan Club : en premier lieu à Jennie Formby, responsable de la discipline du parti. Elle a, ès qualité, défendu bec et ongles toute une série de personnalités d’extrême gauche, exclues du parti travailliste pour antisémitisme. Sa copine Jackie Walker dirait également du bien du grand homme : en mars 2016, elle a été suspendue du parti après avoir déclaré que les Juifs étaient responsables de la traite négrière. Réintégrée quelques semaines plus tard, elle a été exclue en septembre de la même année, après s’être indignée de ce qu’une journée soit consacrée à la commémoration du seul Holocauste.

L’antisémitisme subliminal de sa remarque n’est pas la cause directe de son exclusion : le comité a considéré que dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas, à savoir que les Juifs bénéficiaient, comme d’habitude, d’un traitement de faveur, était « irresponsable (the Telegraph)» Est-ce pour la même raison que le député Chris Williamson a été suspendu en mars 2019, après avoir déclaré regretter que « le Parti {se soit} trop excusé de l’antisémitisme » ?

Si l’histoire ne vous convient pas, réécrivez-la !

Dans ses innombrables contribution au journal communiste britannique Morning Star, Corbyn n’a jamais fait mystère de sa haine d’Israël. C’est dans cet organe que l’on peut lire, mais pas officiellement sous sa plume, une intéressante analyse de la Déclaration Balfour. Cette Déclaration est le document officiel par lequel la Grande Bretagne a pris acte, en 1917, du lien indéfectible entre la terre d’Israël et son peuple d’origine, ainsi que du désir invariable de celui-ci d’y revenir.

On apprend, dans le Morning Star, que la Déclaration Balfour est une « trahison secrète du peuple palestinien », par la Grande-Bretagne, qui s’engageait à céder une terre ne lui appartenant pas, « derrière le dos de ses habitants légitimes » (Morning Star).

La Déclaration de Balfour, ministre britannique, aurait donc été le péché originel d’Israël, le marqueur indélébile signalant l’État juif comme une greffe colonialiste illégitime, à l’endroit précis où les seuls États indépendants ayant jamais existé sont les Royaume d’Israël, puis de Judée, pendant plus d’un millénaire (de 1290 av. J-C. à 73 de notre ère).

Une Déclaration Corbyn datant de 2008 est parue, elle, dans le New Statesman : «la Déclaration Balfour a conduit à la création de l’État d’Israël en 1948 et à l’expulsion des Palestiniens … Il y aurait beaucoup à redire dans l’histoire de l’ingérence coloniale britannique. (Newstateman) »

Plutôt fêter les mollahs que l’indépendance du peuple juif

On comprend donc pourquoi le leader du Labour Party a snobé les commémorations du centenaire de la Déclaration Balfour. En revanche, le discours qu’il a prononcé, en 2014, pour célébrer le 35ème anniversaire de la révolution iranienne, ne coule pas de la même source.

On a beau souscrire à la formule de Pierre Desproges : « on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », on comprend l’hilarité des habitués des diatribes anti-israéliennes de Corbyn, quand ils l’ont entendu s’élever avec force, vigueur et indignation contre la « diabolisation de l’Iran » et quand ils ont appris ses déclarations en faveur de l’amélioration des relations avec ce pays, pendant la période (2009-2012) où ses apparitions sur la chaine iranienne Press TV étaient tarifées à 10.000£ pièce (Express UK). De mauvais esprits trouveraient cette coïncidence saumâtre, mais ce sont sûrement des vendus au tout-puissant lobby sioniste.

Maman les p’tits bateaux…

À l’occasion du rapt d’un tanker anglais par les Gardiens de la révolution dans le détroit d’Ormuz, le 19 juillet 2019, Corbyn a joué son rôle islamophile avec une telle conviction qu’elle a conduit Sajid Javid, le ministre de l’Intérieur, à demander « pourquoi Jeremy Corbyn n’est-il jamais du côté du pays qu’il cherche à diriger ? (PressTV) » Il a commencé par mettre en doute la culpabilité de l’Iran dans la manœuvre. La vidéo publiée par les USA, qui montrait les forces iraniennes en train de retirer d’un des pétroliers US une mine à pattes non explosée, constituant une preuve de leur implication, ne l’avait pas convaincu. Les preuves sont négligeables face à l’intime conviction de Corbyn. C’est pourquoi il préfère toujours incriminer l’agressé : les États-Unis face aux menaces de l’Iran, Israël face aux visées éradicationnistes du même, qui fait tout pour en avoir les moyens, et des Pieds nickelés palestiniens qui n’ont pas (encore ?) les moyens de leur ambition.

Sans ces deux emm…deurs, l’harmonie et le bonheur universels régneraient sur la planète bleue, le Hamas et l’Autorité palestinienne feraient la paix et tricoteraient ensemble des mitaines pour leurs petits martyrs, la Syrie cesserait immédiatement sa guerre civile et distribuerait des bonbons à sa population au lieu de la gazer. Quant à l’État islamique, il trinquerait avec les Kurdes à la réunification des deux Corée.

Au lieu de quoi, le grand et le petit Satan polluent la planète de leur bonne santé et les conflits se multiplient. Pas étonnant que Corbyn stigmatise les va-t-en guerre… Et comme c’est lui qui décide du casting, c’est, rebelote, le pays qu’il cherche à diriger qui joue le premier rôle : « La Grande-Bretagne doit agir pour apaiser les tensions dans le Golfe, et non pour alimenter une escalade militaire qui a commencé avec le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire iranien. Sans preuves crédibles sur les attaques de pétroliers, la rhétorique du gouvernement ne fera qu’accroître la menace de guerre. (the Telegraph) »

Qui se ressemble s’assemble

Corbyn veut associer son pays à la République islamique d’Iran plutôt qu’à des démocraties tout court. De notre côté de la Manche, le rôle est tenu par Mélenchon, qui veut faire sortir la France de l’Europe pour lui faire intégrer l’union bolivarienne, afin que nous prenions la suite glorieuse du Venezuela sur le toboggan qui mène au sous-développement et à la famine.

La haine d’Israël et des Juifs rapproche plus ces deux leaders que la flamme qu’ils se sont déclarée (Mabatim.info).

En maths, moins un par moins un égale plus un. En politique, haine plus haine égale deux fois plus de haine et deux poids deux mesures.

Il n’y a pas que les maths : Corbyn s’est aussi illustré en littérature, quand il a préfacé, en 2011, la réédition de ‘Imperialism : A Study’, un livre paru en 1902. Que le leader du Labour préface un livre anti-impérialiste n’est pas, en soi, inattendu, mais l’auteur, John Atkinson Hobson, reste surtout connu pour son antisémitisme virulent, car sa théorie économique a pris autant de rides que le communisme qu’elle a inspiré : le système financier global qu’il décrit est contrôlé « par des personnes unies par les liens les plus forts d’organisation, toujours étroitement et rapidement en contact les unes avec les autres, qui se trouvent au cœur même des capitales commerciales … (et) en ce qui concerne l’Europe, par des hommes particuliers et issus d’une seule race, qui ont derrière eux des siècles d’expérience financière et qui se trouvent dans une position unique pour contrôler la politique des nations[5] ».

Là est l’actualité qui a inspiré Corbyn : l’antisémitisme, fil rouge de son idéologie, recyclable dans toutes les circonstances, sur tous les sujets, en tous temps, et susceptible de lui valoir des alliances avec tous les extrémistes, de droite comme de gauche. Et puis le rappel de la misère palestinienne est un argument incontournable pour recruter des militants et des idiots utiles. CA♦

centre sommercial palestinien.jpg
Une image pour contrer les mille maux du syndrome Corbyn

stylo-plume attcCécile AttalMABATIM.INFO

[1] « Führer du troisième millénaire »
[2] D’après, notamment, une dépêche d’Associated Press de 2017, « au Liban, les Palestiniens sont discriminés dans presque tous les aspects de la vie quotidienne … ». La loi libanaise empêche en effet les Palestiniens d’accéder à diverses professions, comme le droit, la médecine et l’ingénierie. Ils n’ont pas droit aux prestations de sécurité sociale, et depuis 2001, une loi leur bloque accès à la propriété (Gatestone Institute).
[3] Les autorités syriennes retiennent les corps de plus de 456 Palestiniens morts sous la torture en prison. Personne ne sait où ces corps sont détenus, ni pourquoi les autorités syriennes refusent de les remettre à leurs familles (Gatestone Institute).
[4] « À la chute de Saddam Hussein, la petite communauté des Palestiniens résidents en Irak devint l’objet d’une véritable campagne de persécution. Le discours officiel, véhiculé par la propagande gouvernementale, la présentait comme favorisée par le régime. Ces soi-disant privilèges dont auraient été lotis les Palestiniens – soupçonnés bien souvent d’avoir été des sympathisants de l’ancien dictateur – ont été le prétexte d’une montée de violence à leur encontre, transformant leur existence tranquille en un véritable cauchemar » (Terra HN).
[5] New Liberalism, Old Prejudices: J. A. Hobson and the « Jewish Question »(Jewish Social Studies).

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