De nouveaux acteurs ? Par exemple Eizenkot

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Pris d’un article de Jacques Bennilouche – Temps et Contretemps

De nouvelles personnalités envisagent d’entrer en politique à l’instar de l’ancien chef d’État-Major de 2015 à 2018, Gadi Eizenkot, qui est sur les rangs pour devenir député. Il a dépassé les trois années exigées par la loi pour entrer en politique après son départ de l’armée. Jusqu’alors il a été prudent en attendant le bon moment et les bonnes circonstances pour sauter le pas. Il avait été très apprécié par tous les partis durant son mandat à la tête de l’armée parce qu’il avait réorganisé Tsahal avec succès. Beaucoup de leaders souhaitent le voir rejoindre leurs structures car c’est une figure populaire qui peut drainer de nombreux électeurs séfarades du Likoud grâce à ses origines marocaines.

Il hésite entre Gideon Sa’ar et Yaïr Lapid. Ce serait une bonne prise pour eux car il pourrait drainer de nombreux électeurs puisés dans tous les partis. La nouvelle a inquiété Netanyahou car il craint une déperdition de militants d’origine marocaine au sein de son parti, le plus gros de ses soutiens.

Eizenkot ne cache pas sa sensibilité de gauche historique. Il pourrait donc choisir aussi Yesh Atid du centre-gauche qui lui offrirait la deuxième place. Effectivement il pourrait renforcer le parti pour lui donner une certaine crédibilité sécuritaire. Eizenkot a laissé de bonnes traces à Tsahal avec sa doctrine de «guerre entre les guerres» puisqu’il avait été l’instigateur des attaques de l’armée de l’air contre les cargaisons d’armes en provenance d’Iran. Il avait supervisé l’opération Northern Shield en décembre 2018, au cours de laquelle six tunnels du Hezbollah reliant le Liban à Israël ont été détruits.

En 2016, il s’était opposé à Netanyahou dans l’incident d’Elor Azaria qui avait achevé un terroriste blessé à terre. La Droite avait traité le soldat comme un héros alors qu’Eizenkot avait désavoué son geste portant atteinte à l’éthique de l’armée qui ne touche jamais à un terroriste désarmé, à fortiori blessé. Azaria avait été mis en prison contre la volonté du Likoud. Enfin, Eizenkot a été de ceux qui ont critiqué Donald Trump dans sa décision de sortir de l’accord nucléaire avec l’Iran. Il avait qualifié cette décision «d’erreur stratégique».

Eizenkot a posé ses conditions en choisissant un parti qui «croit qu’Israël doit être un État juif, démocratique, progressiste et tolérant, un État fort et pragmatique s’efforçant de s’intégrer dans la région tout en améliorant le sort de la société israélienne». Il a mis en garde le pays contre les «dangers posés par l’approfondissement de la fracture dans la société israélienne, qui ne représente pas moins une menace pour le pays que l’Iran». Certains voient en lui un général de la lignée des Yitzhak Rabin, Ehud Barak et même Ariel Sharon. Pas moins !

La gauche historique, la vraie gauche, se remet à rêver.

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