Le dilemme politique actuel

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Le ministre de la Défense Liebermann a démissionné. Cela ne sera pas la première fois, et il est même possible que ce ministre atteint un taux record de démissions (2002, 2004, 2012, etc.). Son grand souci : la conduite d’Israël envers les Palestiniens, que lui, Liebermann, se promettait d’envoyer à la Mer Morte pour les noyer, ou encore déclarait en terminer avec le ‘Hamas de Gaza en 48 h. Or il n’y parvient pas.

Actuellement, après des mois d’agressions suivies de la part du ‘Hamas et des autres groupes oeuvrant à Gaza, puis après l’opération militaire qui était censée rester dans la discrétion, mais qui a raté (sans qu’on sache en vérité quel était son but) et a été suivi d’une pluie intense de quelques 500 engins destructifs en provenance de Gaza, le gouvernement israélien dans son ensemble est resté sur sa position assez neutre, permettant même le versement d’une belle somme d’argent en dollars cash en provenance du Katar.

Le public est loin de comprendre une telle approche, et Liebermann y voit un moyen de se montrer fort et dur. De là sa démission, et son espoir de remonter la pente pour arriver, à ces éventuelles prochaines élections, à un meilleur score, et revenir à son poste de ministre de la Défense. Et alors ? Pourra-t-il faire mieux ? Contre le chef du gouvernement ? Contre l’avis des chefs de l’armée et des services de renseignement, qui abondent eux aussi dans le sens du calme et de la retenue ? C’est plus qu’improbable.

Ceci, pour expliquer la démarche de Liebermann.

Et Netaniahou ?

Nul doute que le pays est divisé entre deux conceptions : l’une, concevant que seule la voie dure est la bonne, attaquer le ‘Hamas et le détruire, et ne rien leur céder ; l’autre, comprenant que le ‘Hamas est un moindre mal, et que sans ce groupe, cela sera l’anarchie totale dans ce secteur.

Netaniahou est parfaitement conscient de ce dilemme, et tend à tout faire pour arriver à des accords, bons ou mauvais, ou plutôt, les moins négatifs possibles, avec les responsables du ‘Hamas.

Car il n’y a rien d’autre à faire : admettons qu’Israël se lance dans un nouveau conflit avec la bande de Gaza, alors les gens en souffriront des deux côtés de la frontière, sans oublier les pertes en soldats, les combats engendreront de nouveaux dégâts dans les infrastructures civiles et militaires gazouites, mais détruire le ‘Hamas aura pour incidence la question d’un nouveau groupe dirigeant la vie dans la région. Or personne n’est en mesure de prendre en main sa gestion ! Aucun groupe politique interne n’est prêt à cela : ce sont tous des hyper-terroristes qui ne savent qu’une seule chose, semer la destruction autour d’eux. L’Egypte n’est pas non intéressée à prendre les choses en main, et évidemment pas non plus Israël.

La situation est ingérable, et ce n’est certainement pas une démission telle que celle de Lieberman qui va ajouter quoi que ce soit : il est plus que probable que Nethaniahou redevienne Premier Ministre, et que dans l’ensemble les partis qui seront en présence arriveront grosso-modo aux mêmes scores.

Du reste, admettons que cela change : est-ce que réellement la Gauche, en admettant que l’impossible puisse arriver et que cela soit l’un ou l’autre de ses groupes qui prennent les choses en main, la Gauche fera-t-elle mieux ? Elle ne sait que de lâcher du lest, comme elle l’a prouvé avec les terribles accords d’Oslo et d’ailleurs, avec les incidences catastrophiques que ces démarches infantiles et inconscientes ont eues.

Il se peut qu’il faille concéder à Liebermann qu’une main plus forte dans la lutte contre les manifestants à Gaza et contre le ‘Hamas ne soit pas inutile, mais de là à démissionner ? Cela n’est pas acceptable, ni très sérieux.

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