Dis-moi où tu habites, je te dirai qui tu es !

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Par eric-arie-haddad | Le 18/05/2019 | Commentaires (0)

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La tour Azrieli surplombant le quartier pavillonnaire « Sarona » à Tel Aviv

Si la vue que vous avez de votre fenêtre ressemble à cette photo, vous faites partie de ces privilégiés qui peuvent habiter dans ce quartier luxueux (environ 10.000 € le m²) de Tel Aviv. En Israël, comme partout dans le monde, le prix du logement est facteur de « fracture immobilière ». Mais l’argent ne fait pas tout : l’Histoire, les idéologies et l’engagement religieux sont autant d’éléments déterminants de la carte. Une réalité à connaitre avant de faire la Aliyah afin de mieux choisir son point de chute.

Tout a commencé…

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Juifs yéménites à Aden (sud du Yémen), en attente d’un vol vers Israël en 1949.

Lorsque David Ben Gourion a déclaré l’indépendance de l’Etat juif en 1948, il était face à un problème : les territoires à sa disposition étaient peuplés à majorité de non-juifs (il a même failli envisager de modifier pour cela la définition de « Juif »). Le besoin en ressources humaines était criant et le jeune Etat a  décidé d’organiser des עליות – mouvements d’immigration massives. Toutefois, la capacité à « absorber » les populations fraîchement arrivées et à leur fournir soins, logement et travail était limitée. Par exemple, des dizaines de milliers de Juifs yéménites ont  été acheminés vers des « camps de transit » comme Roch Ha’ayin, devenus ensuite des villes, mais qu’ils n’ont plus quitté par la suite. Ce traitement a pu accentuer le sentiment de mise à l’écart et le « repli identitaire » des populations ainsi confinées dans des zones spécifiques du pays et en même temps, elles ont imprégné le milieu ambiant de leur cultures spécifiques. Il est important de connaitre ce phénomène car Il peut être difficile pour un français d’habiter une ville ou un quartier auquel il ne s’identifie pas.

Les quartiers orthodoxes

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Cour typique de Méa Chéarim, quartier orthodoxe de Jérusalem

En France on habite souvent là ou l’on peut, quitte s’il le faut, à marcher une demi-heure ou plus pour se rendre aux offices du Chabbath. Ici, la tendance est à se regrouper autour de lieux de culte à proximité immédiate (d’ailleurs souvent édifiés pour les stricts besoins du voisinage). Pareillement, la מכולת – l’épicerie du coin – veillera à fournir ses clients en fonction de leurs demandes en termes de cacherouth de haut niveau ou de goûts culinaires. Quant à l’éducation, les institutions sont aussi en osmose avec les familles alentours. Sauf cas extrêmes, on ne parlera pas de ghetto mais néanmoins de שכונות חרדיות « quartiers religieux » qui offrent leurs avantages mais ont aussi leurs propres règles vestimentaires ou comportementales. A réfléchir.

Le sionisme engagé

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La barrière de sécurité en Cisjordanie

SI on vous demande : « Etes-vous sioniste ? » vous répondrez peut-être par : « Oui bien sûr, la preuve : j’ai acheté un appartement à Natanya, j’y passe toutes mes vacances et je compte bien un jour m’y installer ». C’est bien, seulement ici, l’engagement sioniste pour cette partie de la population se mesure par la détermination à aller vivre dans les שטחים – territoires de Cisjordanie (exclusivement – depuis l’évacuation des implantations juives de Gaza en 2005) éventuellement, pour les plus farouches, sur des terrains bien en profondeur au-delà de la barrière de sécurité. Dans ces villes et implantations, l’ensemble de la population locale, ses institutions, la vie entière avec ses impératifs sécuritaires lourds, tournent autour de cet idéal et là aussi il n’est évident de s’intégrer pour qui ne le partage pas intégralement.

Retser « entre français »

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Le Kikar de Natanya, haut-lieu de la communauté francophone à Natanya

En conclusion, celui qui veut venir habiter doit bien réfléchir s’il préfère une ville ou un quartier à haute concentration de français ou alors à quelle fragment de la population israélienne il se rapproche, effectuer des séjours d’étude pour « sentir » que lui et sa famille pourront bien s’intégrer.

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