Division 59…

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Je suis atterré, stupéfait ; je tombe sur votre article en cherchant sur internet ; tellement je suis mal… J’ai le même problème !

Mon père, un LEVY, très pieux, a été enterré dans le carré 59. Les pompes funèbres ont été malhonnêtes et n’ont pas laissé le choix ; ils ont dit que c’est le seul endroit libre ; que faire lorsque vous êtes sous la douleur et que vous vous adressez à des frères juifs ?

Accepter…

Mais sous l’intense émotion, nous n’avions pas vraiment fait attention à l’environnement. En y retournant en ce jour, je m’aperçois de la réalité de ce carré. Des croix – des tombes chrétiennes à coté de tombes juives !

C’est vraiment péché ce qu’ils ont fait.

Ils profitent de l’émotion des gens pour imposer n’importe quoi.

Il est hors de question que mon père reste là-bas dans une terre impure avec des probables ossements et face à une croix !

Pourtant le Consistoire a été prévenu mais a laissé faire.

Que puis-je faire svp ?

A la douleur s’ajoute une culpabilité insupportable.

Aidez-moi svp !

Je culpabilise très fort.

Battons-nous pour le respect de nos défunts qui ont droit à reposer en paix selon les lois de la Halakha.

G. Lévy

 

Réponse :

Hélas, voici donc encore un exemple de la conduite impardonnable dans ce sujet, quand personne, vraiment personne, ne met en garde les membres de la communauté, et que les pompes funèbres se jouent des familles en détresse…
Que faut-il faire ? Le rav Ruza, que nous avons consulté, nous a répondu, avec un psak du rav ‘Ovadia Yossef zatsal (יביע אומר חלק ז – יו »ד סימן לו), selon lequel s’il y a 4 amoth (2 mètres) entre la tombe d’un membre de notre communauté et celle de « gentils », il faut déterrer immédiatement.

La question n’a été posée qu’en regard à cette situation. Elle ne concerne pas les problèmes provenant des sépultures précédentes, quand il est clair qu’il reste des ossements de sépultures précédentes dans le terrain, ni non plus de l’autorisation d’enterrer en un tel cimetière dont on sait que les tombes n’y reposent que de manière limitée dans le temps (cf. Noda’ Bi-Yehouda kama, § 89 – qui interdit d’enterrer dans un tel cimetière).

Précisons ici que s’il faut organiser une exhumation, il faut évidemment chercher à mettre ce pauvre Juif dans une tombe à perpétuité, dans un cimetière sûr.
C’est-à-dire, soit en Alsace-Lorraine, soit en Erets Israël.
On peut trouver quelques cimetières dans la région parisienne qui n’affichent pas encore complet et qui n’exhument pas systématiquement les tombes (à condition que l’on ait pris une concession perpétuelle, et non point pour quelques décennies, auquel cas le problème peut se poser quand, 30 ou 40 ans plus tard, personne n’est plus là pour assurer un nouveau paiement de la « location » de la tombe), mais nul ne garantit qu’à l’avenir la place n’y manquera et que les morts en seront exhumés. Ce, d’autant plus que le rapport du « Défendeur des droits » publié dans ce site prouve que la visée générale en France est de libérer aussi vite que possible des places dans les cimetières.

Bizarre, mais vrai : on ne songe pas dans ce pays à laisser les gens reposer dans leurs tombes pour l’éternité…

 

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