Le drame permanent des mensonges palestiniens

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Illustration :
Jared Kushner (à gauche), conseiller principal du président américain Donald Trump, rencontre le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le 21 juin 2017 à Ramallah. (Photo de Thaer Ghanaim / PPO via Getty Images)

Par Bassam Tawil – Gatestone

Pour éviter de s’aliéner l’administration Trump, Abbas et ses acolytes continuent de prétendre qu’ils prennent au sérieux l’idée de conclure une paix avec Israël. C’est pourquoi les représentants d’Abbas évitent soigneusement de critiquer Trump ou ses envoyés.

Dès qu’Israël n’accède pas à leur liste de revendications préalables, les Palestiniens l’accusent de « détruire » le processus de paix. Ils justifient ainsi le redoublement de leurs actes de terreur contre les Israéliens. Comme à leur habitude, les Palestiniens plaideront qu’ils auront été forcés de recourir au terrorisme en raison de l’échec d’un énième processus de paix parrainé par les États-Unis.

Clairement, Abbas n’a pas les ressources nécessaires pour expliquer aux envoyés américains qu’il ne dispose d’aucun mandat en vue d’accomplir un geste de paix envers Israël. Abbas sait, contrairement aux représentants américains, qu’un pas dans cette direction mettrait un terme à sa carrière, et très probablement à sa vie. Abbas ne veut pas non plus se positionner dans l’histoire palestinienne comme un traître « vendu aux Juifs ». De plus, n’importe lequel de ses successeurs pourrait prétendre, à juste titre, qu’Abbas ayant gouverné au-delà de son mandat électif, tout accord qu’il aurait pu conclure était illégal et illégitime.

Les envoyés américains Jason Greenblatt et Jared Kushner qui se sont entretenus cette semaine à Jérusalem et à Ramallah avec les autorités israéliennes et les dirigeants de l’Autorité palestinienne (AP) pour relancer le processus de paix, ont découvert ce que leurs prédécesseurs envoyés du Moyen-Orient ont appris au cours des deux dernières décennies : l’AP n’a pas, changé, ne peut pas changer, et ne changera pas.

Au cours de leur rencontre avec Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, les deux émissaires américains ont été informés que pour les Palestiniens, la seule solution acceptable était un État indépendant sur les lignes de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

Abbas a aussi tenu à préciser qu’il ne ferait aucune concession sur le « droit au retour » des « réfugiés » palestiniens. Ce qui signifie qu’il réclame un Etat palestinien à côté d’Israël tout en inondant Israël de plusieurs millions de « réfugiés » palestiniens afin qu’il devienne un autre Etat palestinien.

Lors de la réunion, Abbas a également exigé qu’Israël libère tous les prisonniers palestiniens, y compris ceux ayant du sang juif sur les mains. Accord de paix ou pas, chaque libération de terroristes n’a entraîné qu’une seule chose, une recrudescence du terrorisme contre Israël.

Selon Nabil Abu Rudaineh, porte-parole d’Abbas, le président de l’Autorité palestinienne a déclaré à Kushner et Greenblatt qu’une « paix juste et globale devrait être basée sur toutes les résolutions des Nations Unies (concernant le conflit israélo-arabe) et l’Initiative de paix arabe de 2002 ». Traduction : Israël doit se retirer sur les lignes indéfendables de 1967 et autoriser les factions palestiniennes armées à camper sur les collines qui surplombent l’aéroport Ben Gurion et Tel-Aviv.

La position d’Abbas ne diffère en rien de ce qu’a été la politique de l’Autorité palestinienne au cours des deux dernières décennies – les mêmes propositions ont été énoncées à toutes les administrations américaines, à tous les gouvernements israéliens qui se sont succédé ainsi qu’à la communauté internationale.

À son crédit, Abbas se montre plutôt cohérent. Jamais il n’a été tenté de concéder quoi que ce soit à Israël. Et il ne rate aucune occasion de réitérer ses exigences au leaders mondiaux et aux représentants des gouvernement qu’il rencontre régulièrement.

Au sein de la communauté internationale, il en est encore qui croient qu’Abbas ou tout autre chef palestinien, fera des concessions pour obtenir la paix avec Israël.

Aussi invraisemblable que cela paraisse, Kushner et Greenblatt semblent penser qu’ils peuvent réussir là où tous les autres ont échoué.

Ces deux envoyés inexpérimentés travaillent dans l’illusion qu’ils réussiront à persuader Abbas et les dirigeants de l’AP d’abandonner leurs demandes concernant le « droit au retour », la libération des terroristes emprisonnés ainsi que l’abandon des constructions dans les colonies.

Le mystère demeure sur les raisons qui poussent les envoyés du président Trump à créer un halo aussi dangereusement trompeur sur une paix éventuelle avec l’actuelle direction de l’AP.

Les illusions ne peuvent engendrer que des effets en retour dévastateurs ; plus les attentes seront fortes, plus la déception sera grande. L’idée que l’administration Trump possède une baguette magique capable de résoudre le conflit israélo-palestinien n’aboutira qu’à augmenter l’amertume et l’hostilité des Palestiniens envers les Américains et Israël. Lorsque les Palestiniens prendront conscience que l’administration Trump ne mettra pas Israël à genoux, ils reprendront leur rhétorique hostile à Washington, l’accusant encore une fois de « partialité » en faveur d’Israël.

Toutes les administrations américaines et tous les présidents des États-Unis qui ont déçu les Palestiniens en refusant d’imposer un diktat à Israël ont connu le même sort. Les Palestiniens croient fermement qu’un jour viendra où les États-Unis – ou toute autre superpuissance – forcera Israël à plier devant leurs demandes.

Qu’Israël n’accède pas à leurs revendications, et les Palestiniens l’accuseront de « détruire » le processus de paix.

Pire encore, les Palestiniens brandiront ce refus comme une excuse pour relancer leurs attaques terroristes. Et comme à chaque fois, ils justifieront le recours au terrorisme par l’échec d’un énième processus de paix parrainé par les États-Unis.

L’administration Trump fait une erreur colossale en pensant qu’Abbas ou l’un ou l’autre de ses acolytes de l’Autorité palestinienne peut faire preuve de souplesse envers Israël, en particulier pour ce qui touche à Jérusalem, aux colonies et au « droit au retour ».

Abbas ne se résout pas non plus à dire aux envoyés américains qu’il n’a jamais été mandaté par son peuple pour accomplir un geste de paix envers Israël. Abbas sait, même si les représentants américains l’ignorent, que le moindre mouvement en ce sens mettrait fin à sa carrière, et très probablement sa vie.

Abbas ne souhaite pas non plus apparaître dans l’histoire palestinienne comme un leader « vendu aux Juifs».

Quelles que soient les bonnes intentions des envoyés américains ou de tout autre interlocuteur au sein de la communauté internationale, Abbas anticipe fort bien ce qu’il adviendrait d’un leader palestinien qui envisagerait une « collaboration » quelconque avec l’entité sioniste.

Le mandat d’Abbas a expiré en 2009 et nombre de Palestiniens le considèrent comme un président illégitime. Il est d’autant moins en position de faire des concessions en vue de la paix que n’importe lequel de ses successeurs sera en droit de dire qu’Abbas a gouverné au-delà de son mandat électif, et que tout accord passé pendant cette période était illégal et illégitime.

Abbas n’a pas non plus le pouvoir de stopper l’incitation anti-israélienne ; ni de cesser les paiements aux meurtriers condamnés ou à leurs familles et encore moins de reconnaître une quelconque souveraineté juive sur le mur occidental à Jérusalem.

Bien entendu, certains adjoints d’Abbas laissent parfois entendre que l’AP est prête à envisager des concessions sur ces questions. Mais ces remarques ne doivent pas être prises au sérieux : elles ne sont destinées qu’à des oreilles occidentales.

L’Autorité Palestinienne campe sur une seule position : la reconnaissance du droit d’Israël à l’existence et l’abandon de toute revendication concernant « la Palestine toute entière » a représenté une concession majeure. Aujourd’hui estiment-ils, c’est à Israël de faire un geste pour la paix. Pas aux Palestiniens.

« Nous avons atteint la ligne rouge pour ce qui a trait aux concessions [envers Israël] », a expliqué Ashraf al-Ajrami, ancien ministre du Cabinet de l’AP. « Nous avons déjà fait une série de concessions sur les problèmes fondamentaux, alors qu’Israël ne nous a rien offert ».

Il est nécessaire de rappeler ici que cette déclaration de l’ancien responsable de l’AP est un mensonge éhonté, compte tenu des offres généreuses, des gestes et concessions opérés par les premiers ministres et différents gouvernements israéliens au cours des vingt dernières années.

A chaque fois, les initiatives israéliennes ont été rejetées et la violence s’est intensifiée.

En 2000, l’offre faite à Camp David par le Premier ministre Ehud Barak de se retirer de la plupart des territoires conquis par Israël, en 1967, a été accueillie avec la seconde Intifada.

Le retrait israélien de la bande de Gaza, cinq ans plus tard, a été interprétée par les Palestiniens comme un signe de faiblesse, et a entraîné le déversement de milliers de roquettes et de missiles sur Israël.

Une autre offre généreuse et sans précédent du Premier ministre Ehud Olmert est tombée dans l’oreille d’un sourd.

L’Autorité Palestinienne n’a qu’une seule ligne politique : éviter de s’aliéner l’administration Trump et prétendre qu’Abbas et ses acolytes prennent la paix avec Israël au sérieux. Ce qui explique que les représentants d’Abbas évitent soigneusement de critiquer Trump ou ses envoyés.

Abbas continue de tromper l’administration Trump en lui faisant croire qu’il a le courage, la volonté et le mandat de conclure une paix avec Israël, tout comme il a menti aux anciens premiers ministres israéliens. C’est le même Abbas qui, depuis 10 ans, a été empêché de retourner dans sa résidence privée à Gaza, aujourd’hui sous contrôle du Hamas.

En privé, certains hauts fonctionnaires palestiniens n’ont pu s’empêcher de juger très osée la demande de l’administration Trump de mettre fin aux incitations anti-israélienne et aux salaires distribués aux terroristes emprisonnés et à leurs familles. En d’autres termes disent les responsables palestiniens, Trump doit accepter nos demandes ou alors, qu’il aille en enfer.

« Les Américains sont sur les mêmes positions que les Israéliens », s’est plaint Hanna Amireh, un haut responsable de l’OLP.

« Les dirigeants palestiniens maintiendront leur aide financière aux prisonniers et à leurs familles … Plutôt que d’imposer des préalables aux Palestiniens, les Américains feraient mieux d’exiger la fin des implantations et l’arrêt des constructions dans les colonies israéliennes ».

Dans la vision du monde tordue de l’Autorité palestinienne, les demandes israéliennes de mettre un terme à la glorification des meurtriers sont considérées comme un acte d’ « incitation ».

Comment Israël peut-il oser exiger des dirigeants de l’AP qu’ils cessent de financer les terroristes emprisonnés et leurs familles ? Comment Israël ose-t-il pointer du doigt l’incitation et la glorification des meurtriers et des terroristes ?

La direction de l’AP ne comprend tout simplement pas le problème qu’il y a à baptiser les rues, les places publiques et les centres de jeunes et de femmes du nom de meurtriers de juifs.

Le moment viendra ou les dirigeants de l’AP accuseront publiquement l’administration Trump de pencher en faveur d’Israël. Dans le monde d’Abbas et de ses acolytes, toute administration américaine qui n’avale pas leurs mensonges et leurs fabulations n’est qu’un parti « hostile » contrôlé par les Juifs et les sionistes.

Soit précisément ce que les Palestiniens ont dit de Trump et de son équipe lors de la campagne présidentielle américaine.

Mais la victoire de Trump a amené la direction de l’AP à réviser son attitude. Avec pour seul objectif d’éviter d’apparaître comme un pouvoir politique hostile à la paix.

La direction de l’AP a baissé le ton, mais la musique reste la même. Les Palestiniens sont dans une phase tactique temporaire. Le spectacle finira bientôt. La question demeure : l’Occident remarquera-t-il que le rideau est tombé ?

Bassam Tawil est un musulman basé au Moyen-Orient.

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