Exposition : 900 réfugiés juifs contraints de retourner en Europe après le refus du Canada

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À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, 900 réfugiés Juifs sont montés à bord d’un navire afin de fuir la persécution nazie, mais arrivés en Amérique du Nord, les portes de la liberté se sont fermées. L’exposition Le St Louis – Navire du destin présentée au Musée canadien de la guerre relate ce sombre chapitre de l’histoire du Canada et la tragédie qui a suivi ce refus.

Un texte de Marie-Ève DuSablon

Au moyen de photos, de textes et de matériel audiovisuel, cette exposition illustre la montée de l’antisémitisme et les circonstances qui ont mené à cette tragédie humaine.

Ils étaient des centaines à espérer un avenir meilleur. Ils souhaitaient trouver refuge de l’autre côté de l’Atlantique, mais l’entrée leur a successivement été refusée à Cuba, aux États-Unis puis au Canada.

Lors du voyage de l’aller, on voit sur les photos des gens qui sourient, qui s’amusent, une ambiance très gaie, mais on peut imaginer que le voyage de retour n’a pas été le même.

Caroline Dromaguet, directrice générale par intérim au Musée canadien de la guerre

À la suite de ce refus, les exilés ont dû retourner en Europe et 254 d’entre eux ont été tués durant l’holocauste.

Antisémitisme au Canada

L’exposition relate également les politiques d’immigration et l’antisémitisme au Canada dans les années 1930.

Des hommes braquent des pancartes

Des photos présentées dans le cadre de l’exposition le St Louis : Navire du destin  Photo : Musée canadien de la guerre

« Des gens de l’Université de Toronto ont tenté de faire pression pour qu’ils soient acceptés, mais les lois sur l’immigration n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Il y avait un véritable climat antisémite », renchérit Caroline Dromaguet.

Le gouvernement de William Lyon Mackenzie King de l’époque a en fait décidé de ne pas accorder l’asile aux réfugiés, ne laissant d’autre choix au navire que de remettre le cap sur l’Europe.

L’aisance avec laquelle le Canada a repoussé des personnes désespérées marque l’un des chapitres parmi les plus sombres et méconnus de notre histoire.

Mark O’Neill, président-directeur général du Musée canadien de la guerre et du Musée canadien de l’histoire

« L’exposition Le St Louis – Navire du destin relate non seulement la tragique saga du St. Louis et de ses passagers, mais réaffirme la nécessité de faire preuve de vigilance, de nos jours encore, devant la haine et la discrimination », explique Mark O’Neil, président-directeur général du Musée canadien de la guerre et du Musée canadien de l’histoire.

Cette exposition itinérante est réalisée par le Musée maritime de l’Atlantique, qui fait partie du Musée de la Nouvelle-Écosse, en collaboration avec l’Atlantic Jewish Council et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Une exposition distincte, intitulée L’expérience juive canadienne, sera également présentée dans le foyer du Musée jusqu’au 29 avril.

Source ici.radio-canada.ca

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