La Gauche Européenne ou le déni de réalité géopolitique

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La Gauche Européenne ou le déni de réalité géopolitique à travers les mots

 

 

Le 24 février 2017, une délégation de 5 députés européens de gauche (Gauche unitaire européenne, Gauche verte nordique) menée par le député chypriote Neoklis Sylikiotis a publié son rapport sur sa rencontre avec des représentants de l’Autorité palestinienne, mais aussi avec des palestiniens qui encourent la démolition de leurs logements (construits en zone C de Cisjordanie sans d’autorisation), et enfin des ONG opposées à l’aménagement d’implantation juives en Judée Samarie.

Les députés de la Gauche européenne ont établi leur rapport, notamment à partir de visites au tribunal militaire d’Ofer, dans le camp de réfugiés d’Aida au nord de Bethléem et dans un village bédouin de Khan al Ahmar qui doit être déplacé. La délégation s’est alors livrée à un petit calcul : en 2016, Israël a procédé à la destruction de 6088 logements palestiniens (construits en zone C de Cisjordanie) alors qu’il poursuit ses aménagements .

Pour Neoklis Sylikiotis, la décision par Israël de construire 3000 logements en Judée Samarie et la légalisation de 3 autres milliers de logements « sur des terres palestiniennes » (sic) est une violation du droit des palestiniens. Pour lui la Cisjordanie est occupée depuis bientôt 50 ans (sic).

De son côté, le député démocrate socialiste roumain Victor Bostinaru a invité les députés à ne pas oublier de poursuivre leurs efforts pour « la solution des deux Etats et la reconnaissance mutuelle des frontières de 1967 avec des échanges de terres convenues par les deux parties et Jérusalem Est comme capitale des palestiniens, seul espoir pour la paix » (sic) (car la Gauche européenne a trouvé la solution).

Réagissant aux propos du Ministre maltais, Ian Borg, qui s’est s’exprimé, le 14 février 2017, au nom de la présidence du Conseil de l’Union Européenne concernant «l’engagement de l’Union Européenne pour la solution à deux Etats », la députée belge Hilde Vautmans a déploré qu’elle soit plus éloignée que jamais.
Enfin, le député vert français Pascal Durand a souligné que l’Union Européenne ne reconnaissait pas la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, à Gaza (bien qu’il n’y ait plus aucun juif) et sur la Cisjordanie. Il a donc critiqué le retard pris pour mettre en œuvre les directives sur l’étiquetage des produits provenant de ces régions sur lesquelles les implantations juives sont considérés comme illégales (sic).

Fort heureusement, tous les Européens ne se sont pas montrés hostile à Israël.
Le député démocrate chrétien roumain et vice président de la sous-commission des Droits de l’Homme Christian Dan Preda, a demandé au président de ne pas se focaliser sur la question des implantations : « Nous sommes face à une situation complexe et multiforme où se mêlent d’autres problématiques telles que la sécurité les frontières ou les réfugiés ». En tout état de cause et, prenant la défense d’Israël, il a conclu : « En se concentrant sur un seul aspect du conflit, nous aliénons Israël, un partenaire important et la seule démocratie de la région ».

De même, Bas Belder, député conservateur néerlandais et vice président de la délégation du parlement pour les relations avec Israël,a imputé à l’Union Européenne la responsabilité de l’impasse estimant qu’elle commettait une grave erreur. Il a considéré comme contraignante l’adoption de frontières basées sur une ligne de cessez le feu (avec les pays arabes en 1967) comme frontières de l’état palestinien.

En tout état de cause, on observe une fois encore, que la délégitimation d’Israël s’opère par l’emploi de mots qui ne correspondent pas à la réalité géopolitique, mais qui, par leur répétition inlassable, imputent l’enlisement de la situation à la violation supposée par Israël du droit international.

Il y a tout d’abord la notion de « terres palestiniennes », tiré du nom « Palestine » donné à la région par les Romains, il y a de cela plus de mille ans. Ce mot laisse entendre que la Cisjordanie serait, aujourd’hui, la propriété des palestiniens alors qu’il n’en est rien. Si les députés européens utilisaient le nom de « Judée Samarie », correspondant à l’époque où les Juifs en avaient le contrôle politique, leur regard serait tout autre.

Les députés européens ont également recours à la notion « d’occupation de la Cisjordanie », pour qualifier Israël d’occupant et laisser entendre qu’il est « sans droit ni titre » sur le territoire. S’ils admettaient la réalité, à savoir que la présence israélienne en zone C de Cisjordanie résulte des accords israélo-palestiniens d’Oslo qui ont réservé à l’Etat juif les prérogatives administratives, civiles et militaires sur 60 % de ce territoire, ils cesseraient de le stigmatiser.

Les députés de la Gauche européenne font, en réalité, fi du refus par les arabes de Palestine d’établir leur Etat en Cisjordanie et à Gaza le 29 novembre 1947 et la volonté, par les arabes, de détruire Israël dès sa création en 1948. Ils oublient également que la Cisjordanie a été annexée par le Royaume Hachémite en avril 1950 avant d’être abandonnée par ce pays en 1988, à l’origine des négociations israélo-palestiniennes d’Oslo. Israël n’est donc pas un occupant.

S’agissant des bédouins, il s’agit d’une population historiquement non sédentaire. La possession d’un passeport israélien, lors de la création de l’Etat d’Israël, les a empêché de circuler dans les pays arabes limitrophes après 1948. Désormais, leur village doit donc obéir aux règles israéliennes d’urbanisme, et leur implantation ne saurait se faire de façon sauvage.

Enfin, les députés de la Gauche européenne utilisent le mot de « réfugiés » pour parler de la situation de certains palestiniens qui résident en zone A de Cisjordanie, c’est-à-dire sur des terres gérées exclusivement par l’Autorité palestinienne, et qui ont vocation à constituer l’assiette du futur Etat palestinien. Si les députés de la Gauche européenne admettaient que le statut de « réfugiés » des palestiniens de Cisjordanie n’est conservé par eux que pour percevoir les subsides de l’Onu, ils mesureraient l’absurdité de ce statut en droit international.

Les députés palestiniens doivent donc intégrer qu’il n’y pas de conflit entre Israël et les palestiniens : les Juifs ne sont en guerre contre personne. Ils focalisent leur énergie pour faire progresser l’humanité sur le plan médical, scientifique et technologique, tout en se protégeant de l’idéologie qui déshumanise les palestiniens en leur faisant croire que leur vie vaut moins que la cause visant à la disparition d’Israël.

Il est donc regrettable que les députés européens de Gauche se voilent la face sur le seul problème régional : le terrorisme palestinien. Ils sont d’ailleurs, restés très discrets sur l’interdiction qui leur a été faite par les autorités du Hamas de rentrer sur la bande de Gaza. Qu’ils regardent donc la réalité géopolitique telle qu’elle est : les terroristes palestiniens refusent leur projection sur le devenir régional.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach
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