Hezbollah terroriste en Allemagne, pas en France

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En diplomatie, la critique est aisée et l’art est inutile

Le Hezbollah est la Légion Étrangère de l’Iran. Il serait donc idiot de qualifier de « terroriste » un groupe financé tout à fait officiellement par un État reconnu par l’ONU et qui obéit à la politique annoncée par les plus hautes autorités de cet État lors de leurs discours de politique générale et ce, depuis des décennies : « Je suis très optimiste quant à l’avenir de la Palestine et je pense qu’Israël se trouve sur le déclin. Avec la volonté de D’, sa destruction sera imminente » disait en 2010 le N°1 iranien, devant le chef du mouvement terroriste palestinien Jihad islamique, Ramadan Abdallah Challah. L’AFP l’a rapporté, donc c’est officiel (la Presse.ca). Dans la même dépêche, celle qui est la voix du Quai d’Orsay et non, comme beaucoup le croient, l’Agence France Palestine, rappelait qu’en 2005, « le président iranien Mahmoud Ahmadinejad appelait à rayer (Israël) de la carte ».

En effet, vouloir « rayer de la carte » un État n’est pas un signe de terrorisme : c’est une déclaration de guerre qui, si elle avait été faite à l’encontre de n’importe lequel des 192 autres États membres de l’ONU, aurait immédiatement valu à son auteur une résolution de condamnation sévère.

Le terrorisme est un moyen, pas un objectif

Il est l’outil privilégié des entités génocidaires qui n’ont pas les moyens de leurs ambitions. Ça c’est le côté négatif. Côté face, n’étant pas encore des États reconnus internationalement, ces groupes ne risquent pas de représailles, aussi s’en prennent-ils à des cibles qui disqualifieraient le combat de n’importe quelle nation : les enfants, les handicapés mentaux, les familles…

Cela vous rappelle les victimes d’un autre groupe du même genre ? Oui : le mot « nazislamiste » n’a pas été forgé par hasard, mais parce que la seule différence entre ces deux idéologies génocidaires est la sophistication des moyens. Les nazis ont, dès l’origine, utilisé une méthode industrielle, alors que les miliciens des mollahs, n’ayant pas encore entièrement rendu opérationnelle leur arme de destruction nucléaire, pratiquent, pour l’instant, l’assassinat à l’échelle terroriste.

Pour le reste, les mêmes haines, les mêmes systèmes d’éducation des uns, la même duplicité et la même complicité des autres, les « chancelleries », à être manipulées produiraient le même résultat si un élément fondamental n’avait pas changé : les Juifs, haïs par les nazislamistes d’hier et d’aujourd’hui, ont maintenant leur État et ne sont plus à la merci des pays qui peuvent les destituer de leur nationalité quand ils souhaitent apaiser un ennemi.

Pour combattre l’ennemi, il faut savoir qui il est

Macron, y croit que si y sait pas c’est qui l’ennemi, y peut toujours taper sur quelqu’un d’autre pask’il est vénère et que ça défoule. Traduction en français d’hier : notre président ne veut surtout pas taper sur l’ennemi réel parce qu’il en a peur, aussi croit-il qu’en lui donnant raison et en menaçant un innocent qu’il ne craint pas, il apaisera leur ennemi commun. Il se trompe.

Pourtant, lorsqu’il a déclaré la guerre… au virus, on avait remarqué qu’il ne prenait pas de gant (ni de masque, parce qu’il n’y en avait pas, à l’époque). Il appelait un chat un chat et un virus un ennemi. Nous espérions, à l’époque, qu’il serait capable d’extrapoler cette attitude volontariste aux islamistes et à leur outil terroriste (Mabatim.info). Nous nous trompions.

En juillet 2013, les 27 États membres de l’Union Européenne plus la Norvège ont voté à l’unanimité pour que l’aile militaire du Hezbollah soit passible du régime de sanctions anti-terroristes de l’Union européenne.

Depuis, un grand nombre d’entre eux s’est pris la réalité dans la figure sous forme d’attentats et ils se sont rendu compte qu’il n’y avait pas une « aile militaire » et une « aile politique », mais que le Hezbollah avait deux ailes pour le faire voler en direction du pouvoir suprême. C’est déjà chose faite au Liban, cela continuera en Syrie, en Irak et ailleurs, tant que la France jouera à l’idiot utile en prétendant que l’aile droite du faucon ne sait pas ce que fait son aile gauche et vice-versa (mais aucune vertu).

S’il n’en reste qu’un aux côtés du Hezb, Macron sera le dernier

Les États-Unis, l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Ligue arabe et le Conseil de coopération du Golfe ont tous accepté de regarder les choses en face et ont donc, tous, inscrit le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes.

La France est toujours droite dans ses bottes et ne voit d’ennemi au Proche-Orient qu’Israël : c’est à la seule démocratie locale qu’elle adresse ses menaces.

« Nous appelons le gouvernement israélien à s’abstenir de toute mesure unilatérale, en particulier l’annexion. Une telle décision ne pourrait rester sans réponse », déclarait notre ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le 26 mai 2020, à l’Assemblée nationale (i24news).

Et pour montrer sa belle détermination, le gouvernement français ouvrait un large bec et lâchait 16 millions d’euros à l’Autorité palestinienne, au titre de la lutte contre le coronavirus, car en Cisjordanie, le Covid-19 avait fait 4 morts (166 fois moins que dans notre pays). René Troccaz, Consul Général de France à Jérusalem, était fier de le pépier sur tous les toits. Quand on a fait valoir à son collègue Eric Danon, ambassadeur de France en Israël, que l’Allemagne avait classé le Hezbollah terroriste, il a répondu, le 1er juin 2020, qu’il n’était pas au courant des raisons qui avaient poussé notre voisine à faire ce choix. « La presse a fait état d’une éventuelle attaque terroriste prévue en Allemagne. Peut-être que cela a joué un rôle ? … Pour notre part, nous n’avons identifié aucun événement particulier qui nous inciterait à changer de position (Infos Israel) ». Autrement dit, si le Hezbollah exécute un attentat en France et le revendique, peut-être accepterons-nous de le considérer comme terroriste. Mais tant qu’il ne s’en prend qu’aux Allemands, que voulez-vous que ça nous fasse ? Solidarité euro-quoi ?

Macron confond le dire et les méfaits

Depuis la guerre des Six Jours, il y a exactement 53 ans, les Israéliens appellent leurs adversaires vaincus à « échanger la terre contre la paix (Ouest France) ». Depuis 53 ans, ils se voient opposer un refus obstiné. C’est d’abord la Ligue Arabe qui a prononcé les « trois NON de Khartoum » (non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d’Israël, non aux négociations avec Israël), car c’était la seule habilitée à prendre des décisions au nom des Arabes, de Jordanie, ou d’ailleurs. Et d’ailleurs, ceux qu’on appelait « palestiniens », jusque-là, étaient les Juifs.

Les Jordaniens de la rive Ouest du Jourdain ne se sentaient en rien différents de leurs frères de la rive Est et ils ne se sentaient rien de commun avec les Égyptiens de Gaza. Il a fallu qu’Arafat, génie de la communication, remplace Ahmed Shukheiri (qui déclarait que les Palestiniens n’étaient rien d’autre que les Syriens du sud), pour que naisse, dans la presse internationale, le « peuple palestinien ». Comme le dit plaisamment Alain Legaret, Yasser Arafat, encore aujourd’hui célébré comme la quintessence du Palestinien, était né en 1929 au Caire, parce que Jérusalem serait occupé par les Juifs à partir de 1967…

Un monde sans Juifs : « Un but à portée de main »

Le 9 novembre 2014, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, propriétaire de l’équipe Hezbollah, pépiait sur Twitter les réponses à 9 questions sous le titre « Pourquoi et comment doit-on éliminer Israël ? »

@khamenei_ir
Why should & how can #Israel be eliminated? Ayatollah Khamenei’s answer to 9 key questions. #HandsOffAlAqsa
9:44 AM · 9 nov. 2014·Twitter Web Client

En juin 2018, le même décrivait Israël comme « une tumeur cancéreuse maligne qui doit être enlevée et éradiquée » du Moyen-Orient.

Le 30 septembre 2019, le général Hossein Salami, commandant en chef des gardiens de la révolution, déclarait que l’éradication de l’État juif n’était « plus un rêve, mais un but à portée de main ».

Le 22 mai 2020, à l’occasion de la Journée mondiale Al-Qods (en arabe « la sainte », alias Jérusalem), le guide suprême remettait ça :

« Aujourd’hui, le coronavirus est une réalité et tous les hommes raisonnables s’accordent pour dire qu’il est nécessaire de le combattre ; sans aucun doute, le virus ancien du sionisme ne tardera pas désormais à disparaître et sera anéanti. L’émergence des forces fidèles, jeunes et dévouées du Hezbollah au Liban et la formation de groupes motivés comme le Hamas et le Jihad islamique à l’intérieur des frontières palestiniennes, ont perturbé et inquiété non seulement les chefs de file sionistes, mais aussi les États-Unis et d’autres puissances agressives occidentales. La lutte pour libérer la Palestine est un djihad dans la voie de Dieu, une obligation et un idéal islamique. La victoire dans cette lutte est garantie car même si le combattant est tué, il atteindra « l’une des deux excellences » [la victoire ou le martyre (Coran, 9 : 52)]. Le but de cette lutte est la libération de tout le territoire palestinien – du Nil à l’Euphrate – et le retour de tous les Palestiniens à leur patrie. Le Hamas et le Jihad islamique en Palestine, et le Hezbollah au Liban, ont clarifié les choses pour tout le monde (Khamenei French). »

Devise de l’UE : Toujours taper sur l’équipe qui gagne

Le 3 juin 2020, Peter Stano, porte-parole de l’Union européenne pour les affaires étrangères, rappelait que l’UE n’interdisait que « l’aile militaire » du Hezbollah : « Cette décision n’empêche pas la poursuite du dialogue avec tous les partis politiques et n’affecte pas la fourniture d’une aide financière de l’UE et de ses États membres. L’UE reste attachée à la stabilité du Liban (Infos Israel). »

L’attachement dont parle M. Stano est purement sentimental et il concerne un Liban imaginaire. Car sur Terre, le 6 juin 2020, des milliers de Libanais ont manifesté à Beyrouth. Leur objectif de départ était la crise économique, mais la manif a vite tourné à l’émeute « contre la corruption, contre l’économie en chute libre et contre l’organisation terroriste chiite Hezbollah, qui est devenue une entité politique majeure au Liban (Infos Israel). »

Oui, bon, il voulait dire la stabilité géographique du Liban, pas la sécurité ou de la vie des Libanais : la politique est affaire de nuances.

Ceux qui sauvent l’honneur

Il y en a : plus de 50 législateurs du Parlement européen, des parlements nationaux en Europe, du Congrès américain et du Parlement canadien, ont signé une déclaration appelant à une interdiction totale du Hezbollah dans l’UE. Député autrichien au Parlement européen, Lukas Mandl a résumé leur position :

« Il est clair sans aucun doute que l’Union européenne doit interdire totalement le Hezbollah. Il n’y a pas de soi-disant ‘bras politique’ et ‘bras terroriste’, mais une seule organisation agissant violemment contre le seul État juif, y compris par des meurtres de civils, dont beaucoup d’enfants. »

S’il espérait faire changer d’avis la Macronie, il aurait pu économiser sa salive : le tropisme pro-arabe de Manu du Rap a peut-être un style plus Jean Genêt que Louis-Ferdinand Céline, mais le résultat est le même qu’avec ses prédécesseurs, les maths ont un coefficient élevé et 7 à 12 millions de musulmans biberonnés à l’indigénisme, ça pèse plus lourd que 500.000 velléitaires juifs, même s’il y a quelques timides prix Nobel parmi eux.

Le pouvoir, en France, s’agenouille devant le pouvoir de nuisance, pas devant la puissance du raisonnement.

Pendant ce temps-là, aux USA

Shourat HaDin, une association juridique de protection des victimes d’attentats, a poursuivi en justice l’Iran et la Syrie au bénéfice de familles de victimes dont des proches, citoyens israéliens et américains, avaient péri dans des attentats commis entre 2008 et 2018.

Le verdict vient d’être rendu : la Cour fédérale de Washington s’est estimée compétente et a soutenu les requérants dans leur demande de dommages et intérêts, puisque l’Iran et la Syrie financent effectivement les organisations terroristes coupables des attentats en question.

« La Cour fédérale a compris que derrière chaque terroriste se trouve toute une organisation. Il ne s’agissait donc pas d’une ‘’vague d’attentats hors de tout contrôle’’ où chacun décidait tout à coup de prendre un couteau et de poignarder des Juifs au hasard. Il s’agit d’une entreprise méthodique des organisations terroristes qui, par leur incitation, ont suscité des actes terroristes. Les ‘’loups solitaires’’ ne le sont pas tant que ça, il y a derrière eux toute une meute qui prépare le terrain. Il faut donc lutter contre le mal à la racine. Nous remercions la Cour fédérale pour ce verdict qui obligera les organisations terroristes et les États qui les soutiennent à payer le prix de leurs méfaits (LPH Info). »

La même organisation avait déjà obtenu un verdict équivalent contre l’Autorité palestinienne en juillet 2019 à propos de 17 attentats anti-israéliens commis entre 1996 et 2002.

« Le tribunal s’est penché sur quatre niveaux de responsabilités de l’Autorité palestinienne : idéologique, financier, pratique et médiatique, notamment par l’incitation à la violence », affirme le tribunal dans son jugement. Pour 17 attaques et attentats, la responsabilité de l’Autorité palestinienne a été ‘’prouvée’’ à au moins l’un de ces quatre niveaux, selon le tribunal (l’Orient le Jour). »`

En France, la justice est tribale et tripale

En France, les plaignants auraient été envoyés paître.

En France, le délit est constitué par l’origine de l’auteur, pas par le fait lui-même.

En France, la victime est toujours la même et le bourreau également : quel que soit le côté de l’arme où ils se trouvent, le « racisé » est la victime et le « blanc » est le bourreau.

En France, « blanc » a ceci de commun avec « blonde », que ces adjectifs ne décrivent ni l’un ni l’autre une couleur, mais la victime d’un préjugé.

Ainsi, chez nous, quand une voiture de police se trouve à proximité de l’endroit où un délinquant se tue au volant d’un véhicule volé, les policiers sont aussitôt mis en examen.

En revanche, quand 30 policiers attendent, dans l’escalier, l’ordre d’intervenir, pendant qu’un djihadiste torture et défenestre une sexagénère juive, l’ordre n’arrive jamais et la convocation au tribunal encore moins, car la circonstance « sous l’influence du cannabis » n’est aggravante que quand l’arme est un véhicule. Quand c’est un couteau, elle est atténuante au point de constituer une quasi-preuve d’innocence.

Le verdict américain fera jurisprudence.

La passivité des autorités françaises, quand la victime n’est pas « racisée », a déjà provoqué le départ d’environ 100.000 Juifs. Plusieurs milliers d’autres préparent leur exil.

Bon débarras : ce sera toujours ça de sionistes en moins dans notre beau pays et, bénéfice collatéral, des « colons juifs » en plus en Judée et à Sion, à qui, de France, on pourra dénier le droit du sol. LM♦

Liliane Messika, MABATIM.INFO

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