Israël, Chypre et la Grèce vont signer un ambitieux projet de gazoduc

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La signature officielle devrait intervenir le mois prochain, mais les dirigeants israéliens, chypriotes et grecs ont d’ores et déjà donné leur aval à la construction d’un gazoduc reliant la Méditerranée orientale à l’Union européenne. Un projet très ambitieux censé répondre aux besoins de gaz croissants de l’Europe et à sa dépendance aux livraisons russes.

Il a été baptisé EastMed, pour Méditerranée orientale. Ce doit être le plus long gazoduc sous-marin au monde : il ira du large de Chypre jusqu’à la côte italienne en passant par la Grèce. Au total, cette installation devrait faire plus de 2 000 kilomètres. Par ailleurs, avec des tuyaux installés à plus de 3 000 mètres sous la surface, ce gazoduc sera aussi le plus profond.

Le coût de ce projet est estimé à 6,2 milliards d’euros. Et ses promoteurs estiment qu’il faudra un an pour établir le plan de financement. La construction, elle, devrait durer cinq ans ; selon ce calendrier, EastMed devrait donc entrer en service en 2025. Le but est que le gazoduc soit alors en capacité de livrer chaque année 20 milliards de mètres cubes de gaz israélien et chypriote en priorité.

Des réserves estimées à 3 400 milliards de mètres cubes

Cet ambitieux et coûteux projet souligne l’importance des gisements gaziers dans cette partie du monde. Les réserves de la Méditerranée orientale sont estimées à 3 400 milliards de mètres cubes, soit de quoi répondre aux besoins d’un pays comme la France pendant au moins 50 ans. Et ces découvertes sont d’autant plus fondamentales que les besoins en gaz de l’Union européenne vont croissant et que les 27 sont très dépendants du gaz russe : ils représentent 40 % de leurs importations. Avoir une nouvelle source d’alimentation répond donc à un intérêt stratégique.

Mais ce projet reste entouré d’un certain nombre d’incertitudes. Le coût tout d’abord de ce gaz de Méditerranée orientale. À moins de nouvelles découvertes de gisements importants qui permettraient de faire baisser le coût d’extraction, avec les frais d’acheminement, il pourrait être l’un des plus onéreux pour les consommateurs européens. Et puis la capacité de Chypre à exploiter ses gisements. Le président turc estime que son allié la République turque de Chypre-Nord a des droits aussi sur les réserves gazières au large de l’île. Et Recep Tayyip Erdogan a déjà, par le passé, envoyé des navires de guerre pour empêcher des missions d’exploration.

Source www.rfi.fr/emission

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