Israël, son gaz, son pétrole

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par David Sebban

Depuis une quinzaine d’années, les découvertes de gisements de gaz se sont multipliées dans la partie Est de la Méditerranée, particulièrement au large des côtes israéliennes.

Première économie du Moyen-Orient, l’Etat hébreu a été, jusqu’à aujourd’hui, un grand importateur de pétrole et de gaz.

Cependant, une découverte bouleverse la donne énergétique du pays : depuis 2009, l’existence de vastes gisements gaziers a été attestée à une centaine de kilomètres de ses côtes, en Méditerranée orientale.

De pays importateur, Israël a la possibilité de devenir un pays exportateur de gaz. Cela modifie la donne géopolitique à toutes les échelles.

Ces gisements, notamment celui du Léviathan, devraient permettre à Israël de répondre à sa demande intérieure de gaz sur plusieurs décennies et même de se positionner comme le principal pays exportateur de gaz de la région vers le Moyen-Orient et l’Europe, notamment grâce au projet de Pipeline Est-Méditerranéen via Chypre.

Évaluation des ressources

Beicip Franlab Conseil a évalué le potentiel énergétique des sites explorés à 6,6 millions de barils de brut et de 2137 milliards de m3 de gaz.

Le champ gazier de Tamar découvert en 2009 dont la production a débuté en 2013, dispose de réserves de 238 milliards de m3.

Leviathan découvert en 2010 et dont la production doit commencer en 2019 dispose de réserves 535 milliards de m3 de gaz et de 34,1 millions de barils de condensat.

En novembre de cette année, la société pétrolière et gazière anglo-grecque Energean a confirmé la découverte de 25 milliards de m3 de gaz naturel provenant de son gisement « Karish North » situé aux larges des côtes israéliennes.

Les nouveaux volumes viendront s’ajouter aux 68 milliards de m3 de gaz naturel et à 33 millions de barils de pétrole léger déjà découverts par Energean dans les gisements de « Karish » et de « Tanin », situés à environ 90 km des côtes israéliennes.

La Jordanie a signé un accord d’achat de gaz portant sur 8,4 millions de m3/j sur une période de 15 ans, avec une option de 1,4 million de m3 supplémentaires.

La vente à l’Europe nécessite de se brancher sur un pipeline via Chypre et la Turquie, la vente à l’Asie nécessite des usines de liquéfaction et un transport maritime, solution peu compétitive au niveau actuel des prix, ou un pipeline Ashqelon/Eilat, en cours d’étude.

Du pétrole en dessous du gaz ?

Des couches pétrolifères situées sous les strates de gaz du Léviathan ont été découvertes. Ces couches pourraient contenir jusqu’à 3,5 billions de barils de pétrole brut (3).

Actuellement, Israël dépense environ 10 milliards de dollars par an pour importer plus de 98 % du pétrole qu’il utilise.

Cette découverte permettra de rééquilibrer la balance énergétique israélienne, déjà redressée grâce à la découverte du gaz, et de réduire la vulnérabilité aux perturbations de l’approvisionnement.

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