Janis Lipke, le Juste de Riga, par Ada Shlaen

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Même de nos jours, Riga, la capitale de la Lettonie, reste un port important de la Baltique. La ville se trouve au fond du golfe dans lequel se jette le fleuve Daugava et elle s’étend sur ses deux rives ; d’autre part il y a plusieurs îles qui forment des quartiers spécifiques. Kipsala est l’une d’elles, elle est reliée aux quartiers centraux par un pont de 600 mètres.janis-lipke3

Cette île, longue de près de 3 kilomètres, était autrefois habitée surtout par des pêcheurs. Elle reste assez densément peuplée et abrite plusieurs bâtiments officiels. Des touristes viennent ici pour admirer ses habitations en bois, très soigneusement restaurées depuis quelques temps. Tout près du fleuve se trouve une ruelle, en cul-de-sac, Mazays Balasta Dambis. Elle est assez difficile à trouver, car souvent absente des plans distribués par l’Office du tourisme. Même les chauffeurs des taxis errent un bon moment avant de déposer leurs passagers au numéro 8 où derrière une haute palissade se trouve le Mémorial de Janis Lipke.

Cinquante-six juifs sauvés par Janis Lipke

Cet homme a sauvé 56 Juifs dans le pays où la communauté connut des pertes immenses pendant l’occupation nazie entre 1941 et 1944, mais aussi dans la période 1940-1941, quand le pays fut incorporé de force dans l’Union Soviétique. À la veille de la guerre près de 80 000 Juifs habitaient en Lettonie dont la moitié à Riga même. Or les historiens considèrent que moins de mille survécurent. Quand on pense à ce nombre infime, on se rend compte encore mieux du courage exceptionnel de cet homme. Il faut signaler que sa femme Johanna et ses fils, Adolf et Siegfried, l’aidèrent à organiser tous ces sauvetages.

 

Janis Lipke est né à l’aube du XXème siècle, en 1900 à Jelgava (cette ville est aussi connue sous le nom germanique de Mitau) dans la famille d’un comptable. Son père fut tué sur le front en 1915 et il perdit sa mère en 1920[1]. Il soulignait tout au long de sa vie que son sens de justice lui fut inculqué par elle. Janis dut abandonner l’école à l’âge de 15 ans, mais comme la Lettonie était alors un pays multilingue, il parlait couramment le russe, l’allemand et le polonais, à côté de sa langue maternelle. À l’époque, comme beaucoup de jeunes de cette partie de l’Europe, il fut enflammé par l’idéologie communiste et pendant quelques mois fut membre d’un régiment de tirailleurs lettons qui se rangèrent à côté des bolchéviques au moment de la révolution d’Octobre en 1917.

Un ouvrier dans l’Empire russe de 1918

En 1918 la Lettonie, qui faisait partie de l’Empire russe, retrouva son indépendance et Janis revint à la vie civile. Il se maria et fut embauché comme docker dans le port de Riga. Il raconte que dans l’entre-deux-guerres il participait souvent aux mouvements de protestation et aux grèves, faisait circuler des tracts et des publications interdites. Sans être un membre actif du parti communiste, qui dans les années 1918-1940 était tout juste toléré, ou encore plus souvent interdit en Lettonie, Janis croyait alors en ces idéaux de justice. À plusieurs reprises il fut alors interrogé par la police et sa maison fut perquisitionnée. Heureusement grâce à sa femme Johanna et leurs trois enfants Ayna, Alfred et Siegfried il eut une vie familiale stable et harmonieuse qui lui fut d’un grand secours.

Mémorial Lipke

Mémorial Lipke

À partir du 1 septembre 1939 qui marque le début de la 2e guerre mondiale, les habitants de l’Europe Centrale et Orientale plongèrent peu à peu dans l’horreur. Mais le scénario n’était pas identique pour tous les pays de la région. La Pologne devra dès septembre 1939 affronter une double occupation, celle des Soviétiques et des Allemands. Les pays baltes (Lettonie, Lituanie, Estonie) auront un petit répit, jusqu’au 14 juin 1940 quand ils seront d’abord occupés par l’Armée Rouge et ensuite en été 1941 par l’Allemagne nazie.

Dans le cas de Janis Lipke et de ses camarades du port, les changements étaient perceptibles dès l’automne 1939, quand la flotte allemande bloqua le trafic maritime dans la Baltique ce qui entraîna le chômage forcé parmi tous les dockers.

Pour faire vivre sa famille, Janis acceptait tous les postes qu’on lui proposait, heureusement il avait un permis de conduire qui facilitait ses recherches. Dans ces conditions Haïm Smolanski, propriétaire d’un magasin qui le faisait souvent travailler avant la guerre, l’aidait à trouver des nouvelles commandes auprès de ses collègues.

1939 : occupation soviétique de la Lettonie…

Déjà à l’automne 1939 le gouvernement letton dut accepter la présence de 30 000 soldats soviétiques cantonnés sur la côte de la Courlande. Mais la situation dans le pays commence réellement à changer en mai 1940 quand le gouvernement letton qui ignorait pourtant les clauses secrètes de l’accord Molotov-Ribbentrop, décida d’accorder les pouvoirs extraordinaires à son ambassadeur à Londres. En même temps les réserves d’or de la Banque Centrale furent transférées à l’étranger. Or l’Union Soviétique profita de l’attaque des armées allemandes contre la France et décida de procéder à l’occupation effective de la Lettonie. Dans la nuit du 16 au 17 juin 1940 l’Armée rouge pénétra en masse dans le pays. Un mois plus tard, les 14 et 15 juillet les élections furent organisées ; seul le parti communiste, fraîchement légalisé, fut autorisé à présenter des listes.

… et en 1940 « admission » de la Lettonie dans l’URSS

Le 21 juillet le Parlement fantoche se réunit et demanda l’admission de la Lettonie au sein de l’Union Soviétique. Elle fut acceptée le 5 août 1940 par le Soviet suprême. Le président Karlis Ulmanis qui était au pouvoir depuis le 17 mars 1934, fut arrêté et déporté en Union Soviétique. Il mourra le 20 septembre 1942 dans la prison de Krasnovodsk.

Cette première occupation soviétique accéléra le désenchantement de nombreux Lettons, même ceux qui comme Janis Lipke, se sentaient proches des communistes. En observant les déportations massives, les persécutions du clergé et des intellectuels, les nationalisations forcées il se demandait s’il souhaitait vraiment un tel régime pour son pays.

Le 22 juin 1941 l’Allemagne nazie attaqua l’Union Soviétique et dès le 1 juillet les Allemands entrèrent à Riga. Les dirigeants communistes disparurent comme par l’enchantement, par contre l’évacuation de la population civile fut inexistante ; même ceux qui se trouvaient en danger immédiat de mort comme les Juifs ou les membres du parti étaient laissés sur place, les habitants du pays ne furent pas prévenus des menaces qu’ils auraient à affronter immédiatement.

Pour les nouveaux maîtres, la Lettonie était presque un pays germanique à cause des anciens liens de Riga avec la Ligue Hanséatique[2] et de la multi centenaire présence des chevaliers prussiens de l’Ordre de Livonie ce qui explique l’utilisation de l’allemand comme langue administrative jusqu’en 1918.

1941 : occupation nazie

Les autorités nazies donnèrent l’ordre à la population de reprendre immédiatement le travail. En revenant dans le port, les dockers purent voir les cadavres de ceux qui étaient connus comme des communistes. La peur était palpable dans la ville.

Au bout de quelques jours, grâce à sa connaissance de l’allemand, Janis Lipke était affecté aux dépôts de la Luftwaffe, situés près du Marché central de Riga. Ces magasins étaient dirigés par un Polonais, un certain Yakoubovski. Janis le connaissait bien, il savait surtout que cet homme avait un penchant pour la bouteille et il sut par la suite utiliser à bon escient cette faiblesse.

Dès ces premiers jours les Allemands organisèrent les persécutions des Juifs avec l’aide effective de nombreux Lettons. Dès le 4 juillet 1941, ils incendièrent la grande synagogue de Riga qui se trouvait au 25 de la rue Nicolas Gogol, dans laquelle ils enfermèrent 400 Juifs, réfugiés de la Lituanie voisine, parmi lesquels il y avait plusieurs enfants. Au même moment toutes les synagogues et les maisons de prière de la ville furent endommagées.

Il faut signaler que la grande synagogue se trouvait assez près de l’endroit où Janis travaillait. En voyant des cadavres qui jonchaient le quartier, en voyant les flammes, il s’interrogea sur des raisons de l’indifférence du pouvoir communiste au sort de Juifs. En juin 1941 les responsables devaient déjà connaître ce sort dans la Pologne voisine. Or à Riga, quand il était encore temps, personne n’avait pris l’initiative de prévenir, d’organiser les départs vers l’Est où la population juive serait beaucoup plus en sécurité.lipke_shelter

Le 23 août 1941 on annonça la création du ghetto qui devait se trouver dans le faubourg de Moscou où depuis le XVIIème siècle habitaient des Juifs et des Russes, d’où le nom de ce quartier (cette appellation reste valable de nos jours, presque toutes les rues portent ici les noms de grands écrivains russes). Les Juifs qui n’habitaient pas dans ce quartier, devaient déménager dans un délai de quelques jours. Les conditions de vie étaient extrêmement dures dans cet espace restreint, entouré par des barbelés[3]. Il était interdit de quitter le ghetto, sauf pour ceux qui étaient réquisitionnés par la municipalité ou les autorités de l’occupation. Il n’y avait que deux points de passages avec des gardiens postés jour et nuit. Il faut aussi préciser qu’un certain nombre de Juifs allemands et lituaniens furent acheminés vers le ghetto de Riga.

Passage à l’action

Janis Lipke ne resta pas longtemps passif à observer des événements tragiques qui avaient lieu à côté des dépôts de la Luftwaffe. Assez rapidement il put former un petit groupe prêt à passer à l’action. Au début ils essayaient surtout de faire parvenir dans le ghetto la nourriture et les médicaments, mais assez rapidement ils envisagèrent les fuites de prisonniers avec l’idée de les cacher à Riga et même en dehors de la ville.

Janis Lipke sut utiliser la topographie des lieux, car aussi bien le ghetto que les dépôts se trouvaient dans le faubourg de Moscou, donc assez proches l’un de l’autre. Tous les jours un groupe d’une trentaine de personnes était réquisitionné pour aller travailler. Janis venait les chercher le matin et devait les raccompagner le soir. À chaque fois il retenait deux personnes qui passaient la nuit dans les magasins de la Luftwaffe et ensuite on leur trouvait une autre cachette. Les gardes ne faisaient que compter les prisonniers, sans vérifier l’identité de chacun. Il suffisait de remplacer les personnes manquantes par des Lettons avec des papiers en règle qui arrivaient à sortir un peu plus tard, en prétextant un travail ou une mission à effectuer dans le ghetto. Malgré tout, cette « substitution » était un moment difficile et dangereux, devenue possible grâce à un réseau d’aide car il fallait des volontaires pour prendre la place des Juifs. Ils devaient être assez nombreux pour ne pas attirer l’attention des gardes sur les mêmes visages. Janis réussit à faire participer une vingtaine de personne dans ces activités d’aide ; dès le début il était secondé par son fils aîné Alfred, de plus un autre chauffeur du dépôt, Karl Yankovski et son ami Janis Briyedis le rejoignirent ; ils arrivèrent ainsi à organiser toute une chaîne des personnes susceptibles de les aider. Évidemment pour ceux qui œuvraient au sauvetage le danger était permanent, les difficultés les plus importantes apparaissaient lors des recherches de cachettes, d’autant plus que des Allemands et des supplétifs lettons faisaient souvent des perquisitions en ville. Il fallait prévoir aussi un approvisionnement des personnes cachées ce qui était difficile dans la ville où la distribution de la nourriture était contrôlée.

Alors Janis décida de creuser un bunker dans la cour de sa maison sur l’île de Kipsala. La disposition de son habitation qui se trouvait au fond d’un jardin avec une remise en faisait un refuge convenable.

Haïm Smolanski fut parmi les premiers à habiter le bunker, à vrai dire il aida même Janis à le construire et à l’améliorer, car avec l’arrivée du printemps, tout fut inondé et il fallait recommencer le travail. D’autre part l’emplacement de la rue elle-même renforce son côté secret. Par conséquent elle offrait quelques garanties de sécurité. Évidemment rien ne serait possible sans aide de la femme de Janis, Johanna, qui le soutenait dès le début dans toutes ses activités. Son fils aîné Alfred l’aidait de son mieux, même le fils cadet Siegfried, âgé alors de sept ans prit l’habitude de surveiller les alentours et de prévenir en cas d’apparition des personnes suspectes.

Mais le bunker sur l’île n’était pas assez grand, alors Janis parvint à trouver une ferme abandonnée avec des dépendances à 70 kilomètres de Riga, près de Dobele et il parvint à transporter là-bas près de 40 personnes qui furent cachées grâce à l’aide des paysans de la région. Toutes ces personnes purent survivre à la barbarie nazie.

Quelques échecs

Malheureusement certaines actions échouèrent. Janis parle dans son autobiographie d’une histoire qui eut une fin tragique. Fin novembre 1941 il est venu chercher un garçonnet, en pensant le cacher dans sa maison. Tous les détails de l’opération étaient expliqués à l’enfant par sa mère. Le petit devait se tenir près d’une fenêtre et attendre le signal convenu de Janis pour descendre. Juste au moment où Janis apparut, les Allemands commencèrent une rafle. Janis repartit pour ne pas attirer l’attention. Il revint au bout d’un moment, l’enfant était toujours à l’endroit convenu, mais les Allemands fouillaient toujours la maison voisine. Il décida de faire encore un tour, mais à son troisième passage l’enfant disparut.

Les années qui suivirent la guerre, surtout jusqu’à la mort de Joseph Staline (le 5 mars 1953) se caractérisèrent en Union Soviétique par un virulent antisémitisme d’État qui rendait suspect les personnes qui avaient sauvé des Juifs pendant la guerre. Janis Lipke fut interrogé à plusieurs reprises par le NKVD[4], d’autant plus que son fils aîné Alfred, ne souhaitant pas vivre dans la Lettonie soviétique, après moult péripéties, se retrouva à la fin de la guerre en Occident et plus précisément en Australie, ce qui était très mal vu dans la période de la « lutte contre le cosmopolitisme ». Le fait d’avoir un membre proche de la famille en Occident faisait passer Janis Lipke pour une personne hostile au régime. Son action pendant la guerre en faveur des Juifs renforçait encore la défiance des autorités.

Pour finir on le laissa tranquille, il travaillait comme mécanicien et continuait à habiter la maison sur l’île Kipsala avec sa femme et son fils cadet.

Après la guerre la plupart de Juifs sauvés par Janis s’installèrent à Riga. D’ailleurs la communauté s’agrandit peu à peu grâce aux personnes venues des autres régions de l’Union Soviétique. Ceux qui devaient leur vie à Janis Lipke venaient souvent le voir. On l’invitait aux mariages, aux anniversaires. Ils prirent l’habitude de se rencontrer deux fois par an dans la maison de l’île Kipsala, le 24 juin, le jour de la fête de Janis et aussi pour Noël. Janis se rendait souvent à la synagogue de Riga et aux cérémonies commémoratives dans la forêt de Rumbala.

Dans les années 60 en Union Soviétique et tout particulièrement à Riga débuta un mouvement des dissidents juifs qui recueillaient des témoignages de survivants de la Shoah. Cette action fut commencée par les survivants du ghetto de Riga, ensuite les personnes plus jeunes se joignirent aux anciens. Ils souhaitaient rompre le silence qui entourait aussi bien les persécutions contre les Juifs que les actions héroïques de personnes tel Janis Lipke. Leurs recherches étaient encore interdites et ils pouvaient même être punis par la loi sous prétexte de la propagande antisoviétique.

« Justes ! »

Les renseignements obtenus furent transmis à Yad Vashem et le 28 juin 1966 Janis Lipke ainsi que sa femme Johanna furent reconnus comme Justes parmi les nations.

En 1977 Janis et sa femme Johanna, à l’époque citoyens soviétiques, purent obtenir l’autorisation pour se rendre en Australie afin de revoir leur fils Adolf qu’ils n’avaient pas vu depuis plus de trente ans. À l’époque, depuis la guerre de six jours, les relations diplomatiques entre l’URSS et l’Israël étaient rompues. Tout logiquement les voyageurs n’avaient pas droit de faire une escale à Tel-Aviv. Or le gouvernement australien, mis au courant par des diplomates israéliens, leur délivra des visas à usage unique qui permettaient un séjour en Israël.

Ainsi Janis Lipke et sa femme furent honorés au Mémorial Yad Vashem et ils furent reçus à la Knesset. Ils plantèrent leur arbre dans l’allée de Justes, avec l’inscription : « Janis and Johanna Lipke, Latvia ». Ils purent aussi revoir leurs amis qui s’étaient installés dans les années 1970 en Israël.

Janis et mort le 14 mai 1987, sa femme le suivit trois ans plus tard. L’architecte Jacob Wagenheim, sauvé par Janis Lipke, élabora l’esquisse d’un monument qui fut réalisé par Léa Novojenets et qui fut installé sa tombe.

La maison devenue musée

Mais aujourd’hui leur maison n’est pas abandonnée, car elle fut transformée en un musée qui porte le nom du « Mémorial de Janis Lipke ». L’idée de créer un tel lieu apparut peu de temps après la mort de Janis, en 1988, quand à Riga fut créé une organisation qui devait recueillir les fonds nécessaires et lancer un concours afin de trouver le projet adéquat.

Les auteurs du projet Zaiga Gaile et Victor Yanson réussirent à créer un lieu très sobre qui permet aux visiteurs de ressentir l’enfermement dans lequel étaient plongés les occupants de la maison pendant la guerre. Le bâtiment en bois foncé, presque noir, ressemble à une remise sous laquelle se trouvait le bunker. En même temps nous retrouvons ici les caractéristiques de maisons de pêcheurs de Kipsala : ainsi le mémorial se fond dans l’architecture traditionnelle de la région. Le visiteur passe par une sorte de labyrinthe pour arriver au niveau supérieur d’où il peut voir, sans y pénétrer, le sous-sol où on a reproduit le bunker avec ses dimensions véridiques de trois mètres sur trois, avec ses neuf lits de planches rabattables. Au-dessus du bunker se trouve une sorte de soucca [5], construction en bois, fragile et fine. N’oublions pas que la succa est par définition un abri temporaire qui fait référence aux tentes dans lesquelles les Juifs habitaient lors de leur sortie d’Égypte. Cet abri précaire symbolise ici un espoir ténu, mais véridique pour des gens qui se cachaient autrefois ici.

Le mémorial occupe trois étages ; l’exposition avec ses photos et les documents iconographiques se trouve au troisième niveau. En le visitant, nous sentons la présence invisible des gens qui vécurent ici dans l’angoisse permanente pendant de longs mois et qui sont restés en vie grâce au courage et l’abnégation de Janis et de Johanna Lipke.

Le Mémorial de Janis Lipke fut inauguré le 30 juillet 2013 en présence de Shimon Peres et d’Andris Berzińš, à l’époque président de la Lettonie.

Le président Shimon Peres déclara dans son discours : « Je ne pense pas que j’aurai encore l’occasion de visiter un tel musée. Il est très particulier, il se distingue par sa profondeur et l’inquiétude qu’il réveille en nous. L’histoire qu’il évoque est unique, courageuse et touchante car Janis Lipke possédait aussi ces traits de caractère. Je ne suis pas sûr que des hommes dans leur grande majorité soient des saints. Pourtant je crois en existence d’une minorité de gens qui sont courageux, justes et équitables. C’est précisément cette minorité qui sauve nos vies. » AS♦

* Ada Shlaen est professeur agrégée de russe, et a enseigné aux lycées La Bruyère et Sainte-Geneviève de Versailles.

Pour en savoir plus (Anglais)

[1] Yanis Lipke a été très discret sur sa vie et son action, on trouve néanmoins sa courte autobiographie dans le livre d’un dissident soviétique David Zilberman, intitulé Comme une étoile dans les ténèbres. David Zilberman vivait après la guerre à Riga où il put côtoyer Janis Lipke.
[2] Ligue hanséatique était l’association des villes marchandes de l’Europe du Nord autour de la mer du Nord et de la Baltique (XII –XVII siècles).
[3] La majeure partie de la population du ghetto de Riga était déjà exterminée fin 1941. Alors, près de 30 000 personnes périrent dans la forêt de Rumbala, au sud de Riga.
[4] Commissariat du Peuple aux affaires intérieures.
[5] cabane

Source h@keshet

Janis Lipke, leJuste de Riga, par Ada Shlaen

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