Le rabbi de Kalov, par. Bechala’h : les avantages d’une éducation précoce

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« Guerre à Amalek de par l’Éternel, de siècle en siècle » (Chemoth 17,16)

Ill : shutterstock

Le rav et auteur du Imré ‘Haïm de Wijnitz fit un jour une visite aux États-Unis le jour de Roch ‘Hodèch Chevat 1954, et, dans le but de faire sa connaissance, je participai au repas de Roch ‘Hodèch qui se tenait l’après-midi dans son Beth Hamidrach à Williamsburg. Pendant son discours, je l’entendis déclarer : « Les lettres de la constellation du mois de Chevat, le Deli (verseau), forment les lettres du mot Yéled (enfant). »

Nous pouvons expliquer cette idée relative au domaine de l’éducation des enfants qui nous touche particulièrement à notre époque :

Certains sont d’avis qu’il n’est pas indispensable de débuter l’éducation des enfants, garçons et filles, à un jeune âge. Ils prétendent que ce n’est pas grave si l’enfant ne se conduit pas correctement, il est encore tout petit, et lorsqu’il grandira, il choisira lui-même la voie du bien ; mais à son âge, on ne doit pas le limiter par divers interdits et restrictions.
Mais en vérité, on est tenu d’éduquer l’enfant dès le plus jeune âge, car le yetser hara’ est déjà en action pour attraper l’esprit de l’enfant dans son filet, comme l’indique ce verset (Beréchith 8,21) : « Les conceptions du cœur de l’enfant sont mauvaises dès son enfance », et si les parents n’éduquent pas du tout l’enfant à surmonter son mauvais penchant et à s’éloigner du mal, il prendra de mauvaises habitudes et aura de mauvaises fréquentations sans aucune limite, et en grandissant, il poursuivra dans cette voie initiée dès son enfance.
Lorsqu’un soldat part au combat avec une flèche et un arc, sa réussite dépend surtout de la manière dont il oriente avec précision son arc vers la cible, car s’il se penche légèrement vers le côté, la flèche arrivera alors loin du but. Nous voyons aujourd’hui que tous les pays tentent d’obtenir des tanks et autres outils de guerre dotés d’une bonne technologie pour tirer avec une grande précision, car la réussite de la guerre en dépend. À ce sujet, le roi David, dans Tehilim (127,4), a dit : « Des flèches dans la main d’un guerrier, voilà ce que sont les fils de la jeunesse », si pendant la jeunesse, on laisse le jeune enfant dévier de la voie de la droiture, il arrivera au final loin du but désiré, à l’instar de flèches qui ont légèrement dévié de la bonne direction, lorsqu’elles étaient dans la main du guerrier.

Éviter d’éduquer des enfants sous prétexte qu’ils sont trop jeunes est extrêmement grave. Il est relaté dans le Midrach (Bamidbar Rabba 4,20) une histoire à propos d’un homme à qui l’on fit remarquer que son jeune fils disait des bêtises à l’heure de la prière à la synagogue, mais il répondait toujours : « Que pourrais-je lui faire ?! C’est un petit ! Il doit jouer ! » Il ne faisait aucune remarque à son fils. Cet homme fut puni du Ciel par de très graves sanctions. Dans un autre Midrach (Kohéleth Rabba 3,3) il est relaté que la maison d’un homme s’effondra comme punition pour s’être abstenu d’agir contre ses enfants qui commettaient des fautes, en prétextant qu’ils étaient encore petits.

Les parents doivent partir en guerre contre le Yétser Hara’ également de manière positive, en habituant les enfants à des propos de Kedoucha dès le plus jeune âge. Récemment, les scientifiques ont découvert ce que nous savons par tradition héritée de nos ancêtres et Maîtres : les premières impressions enregistrées par le tout jeune enfant, même à un âge où il ne comprend pas encore, pénètrent en lui et ont un impact jusqu’à un âge avancé.

Nous trouvons cette idée dans la Mitsva de Hakhel, où il nous est prescrit d’amener les jeunes enfants au Beth Hamikdach pour écouter la lecture du livre de Devarim. Même s’ils ne comprennent pas du tout la lecture, on les fait venir pour s’imprégner de Kedoucha émanant du son de la sainte Tora, ce qui contribue à leur éducation dans la voie de la sainteté. À ce titre, les parents obtiennent un salaire particulier (Guemara ‘Haguiga 3a).
On relate dans le Talmud Yerouchalmi (Yevamoth) que lorsque rabbi Yehochoua ben ‘Hanina était bébé, sa mère apportait son berceau au Beth Midrach, afin que les Divré Tora pénètrent dans ses oreilles. Les Sages la louèrent pour sa conduite et déclarèrent : « Achré Yoldato, heureuse est celle qui l’a mis au monde. »

Dans cet esprit, j’ai entendu un jour quelqu’un raconter à mon père et Maître, que lorsqu’il avait sept ans, mon vénérable ancêtre, l’auteur du ‘Et Ratson se trouvait un Chabbath dans sa ville de naissance, et entendit pendant la Tefila de Chabbath qu’il criait dans sa prière : « Au Tout-Puissant, Maître de tous les mondes – hakol Yodoukha (tous Te remercient) », et il continua sur sa lancée d’éveil et d’enthousiasme immense. Cette scène marqua vivement l’enfant d’une empreinte de sainteté, il s’en souvint toute sa vie, bien qu’il fût tout petit.
Nous devons nous sensibiliser au moment où nous accomplissons la coutume de manger des fruits des arbres le 15 Chevat, qui est le Nouvel An des Arbres. À cette période, qui est le début du travail sur les arbres qui commencent à porter des fruits, l’homme doit réfléchir : tout comme il convient de redresser l’arbre lorsqu’il est encore petit, car lorsque l’arbre grandit, il est impossible de le redresser, et il faut s’efforcer de le surveiller et de se pencher sur lui avec constance afin qu’il pousse droit et que poussent de bons fruits, de même, l’homme doit veiller sur ses enfants et se consacrer à leur éducation depuis la petite enfance, et les éloigner de mauvaises fréquentations, car l’homme ressemble à un arbre, comme il est dit (Devarim 20,19) : « Car l’homme est un arbre des champs.»

Nous comprenons ainsi l’allusion dans le verset mentionnée par l’auteur du Imré ‘Haïm de Wijnitz : les lettres de la constellation du mois de Chevat, Déli sont les lettres du mot Yéled : le mois de Chevat est un moment propice à l’éveil, pour s’efforcer d’extraire l’enfant de la mer des désirs du mauvais penchant, tout comme on extrait un seau de l’eau.

Nous en avons ici une allusion dans le verset : « Guerre à Amalek de par l’Éternel » : une guerre en faveur de la ‘Avodat Hachem contre le Yétser hara’ qui est représenté par Amalek, devra toujours avoir lieu : « De siècle en siècle » : il faudra l’appliquer à tout âge, depuis la nouvelle génération, jusqu’aux anciens qui quittent ce monde.

Chabbath Chalom !

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