Les Echos : le prétexte antisémite

Les Echos : le prétexte antisémite

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Le prétexte de l’antisémitisme.

Le journal Les Echos titre, ce matin, que la crise sanitaire a jeté une lumière crue sur les inégalités.

Les populations les plus pauvres vivent en périphérie urbaine, ne bénéficient pas de télétravail et cumulent les facteurs de risque. Les Echos parlent de triple peine.

Etre pauvre serait une peine en soi. Cette considération n’a de sens qu’à travers un étalonnage basé sur un jugement de valeur qui établit de la même manière qu’être riche est un privilège honteux au regard de l’Injustice.

Le problème est la justification faite avec un argument qui est une boucle. C’est-à-dire que l’effet est utilisé en cause du phénomène. En réalité, on ne peut déjà pas parler de triple peine par rapport à un risque, ni même simplement de peine. Ou alors, un chauffeur routier subit la peine du risque de l’accident de la route ; l’électricien subit le risque de l’électrocution ; l’enfant subit le risque de l’accident domestique. Et chacun subit le risque d’être malheureux dans un monde où le bonheur est considéré comme un droit. Les mots ont un sens et la peine ici signifie châtiment. Parler de peine, en l’occurrence, traduirait le travail comme une injustice.

Les inégalités face au covid-19 ne proviennent pas de la malchance de vivre en banlieue, qui serait un cadre géographique naturellement plus touché, mais du fait que les habitants des banlieues, quelles que soient les raisons, ne veulent pas se soumettre au respect des distances sociales.

La mécanique de la pensée est particulièrement pernicieuse.

Toujours dans les Echos, cette fois hier : « L’extrémisme de Droite étend son emprise en Allemagne. »

L’article est articulé en deux points.

  • l‘antisémitisme a progressé de 17% en 2019.
  • Le courant drainé par Afd n’a jamais été aussi vivace.

Pour se conclure avec un amalgame entre l’antisémitisme et l’islamophobie.

Encore une fois, le syllogisme est roi.

Selon l’article et ses sources allemandes, le déterminant de l’Extrême Droite est l’antisémitisme. L’antisémitisme augmente. Donc cela signifie que la pensée d’Extrême Droite augmente.

Il se trouve que la caractéristique la plus frappante de l’Allemagne de ces toutes dernières années est l’accueil des migrants. Il est pourtant évident que la progression de l’Extrême Droite est une conséquence de cette politique.

Il se trouve que, tout aussi naturellement, la progression de l’antisémitisme est liée au phénomène des migrants par l’accroissement d’une population formatée par l’antisémitisme.

On peut toujours se demander si la malhonnêteté intellectuelle prime sur la bêtise ou l’inverse.

L’utilisation du syllogisme permet de conjuguer les deux. Son observation permet de conclure qu’il y a bien malhonnêteté en premier. La bêtise n’est que conséquente de la volonté d’imposer son point de vue alors même que l’on sait qu’il est faux.

Tout d’abord, l’Allemagne est un pays particulier au regard de l’antisémitisme. Il y est sévèrement réprimandé. Les générations vivantes sont marquées par le nazisme. L’Afd n’est pas un parti néonazi. Il est très « à Droite », très populiste. Qui plus est, le parti alternatif pour l’Allemagne, Afd, réalisait un score de 20% aux élections fédérales. Il a chuté à 11% lors des élections européennes de 2019, réputées pourtant favoriser les partis d’opposition.

On ne peut pas prétendre à une progression de certaines idées quand l’influence de ceux qui les portent diminue.

Ensuite, le postulat que le déterminant de l’Afd soit l’antisémitisme est faux. Il peut être antisémite. Ce n’est pas son déterminant. En Allemagne comme dans toute l’Europe, l’antisémitisme est présent de l’Extrême Gauche à l’Extrême Droite et tout autant au Centre. Designer les antisémites permet de s’en présenter comme exempt.

A contrario, il est avéré que plus un pays est Musulman, plus l’islamisme radical y est développé. L’alimentation y est plus facile. Pour la même raison, l’Extrême Droite allemande construit son assise en ancienne Allemagne de l’Est. Ce parti est avant tout eurosceptique, antilibéral, éloigné de ce qui a construit l’Allemagne de l’Ouest.

Le journal les Echos, pour valider sa démonstration de la menace d’Extrême Droite, rappelle l’attentat contre la synagogue à Halle, pour Yom Kippour. Le terroriste n’a pas pu entrer dans la synagogue et a ensuite tiré sur un restaurant turc. L’antisémitisme serait donc la même engeance que l’Islamophobie.

La pensée de Gauche a toujours voulu dissocier l’insécurité du sentiment d’insécurité. Il ne faut pas, selon elle, faire d’amalgame ni utiliser un cas marginal pour lui faire donner un sens qu’il n’a pas. La Gauche fait l’inverse de ce qu’elle dit. Elle amalgame l’antisémitisme et l’islamophobie, leur attribuant comme source unique l’Extrême Droite, et une identité commune.

Dans un contexte de culpabilisation par la réécriture de l’Histoire, la victimisation de l’Islam ne repose sur rien de concret. Associer l’antisémitisme à l’Islamophobie permet de faire d’une pierre trois coups. Il y a association de la culpabilisation qui permet de victimiser l’Islam. Il y a détournement des vrais auteurs des crimes et délits antisémites. Il y a négation de la spécificité juive.

Il est question de menace criminelle. Mentir sur les causes de la menace, c’est l’amplifier. Ceux qui hurlent le plus fort contre l’antisémitisme se fichent du sort des Juifs comme ils se fichent du sort des Noirs en faisant allégeance à Black Lives Matter. Lorsque Benoit Hamon, en tant que chef du PS, disait qu’il regrettait qu’il n’y ait pas plus de morts côté juif qu’il n’y en a côté palestiniens, constat d’injustice pour lui, n’était-ce pas un appel au meurtre qui s’inscrit dans ce délire globalisant de l’égalitarisme ?

Par ©Gilles Falavigna

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